Faut-il un langage idéal ?
Publié le 27/02/2008
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Bien plus, il est impossible en droit qu?elles le soient.
Intrinsèquement, la logique est la mise en relation codifiée de termes et de
propositions univoques. Elle présuppose un langage idéal, où, tel un échiquier,
chaque élément a sa place fixée d?avance avec des règles préétablies et
conventionnelles d?usage. Il ne faut pas être un grand spécialiste du langage
pour se rendre compte que l?usage réel du discours est d?une tout autre nature.
Les termes en sont ambigus parce qu?ils doivent se plier à la diversité des
situations. Les propositions en subissent le contre- coup, comme le langage en
général. Les règles sont floues, contextualisées, et l?équivocité se résout
chaque fois dans la particularité des situations qui opèrent ainsi comme des
conditions de sélection et de restriction. L?adaptation d?un langage qui a
des possibilités finies, aux contextes en nombre quasi infini exige une
souplesse, une équivocité naturelle des mots que l?on pourrait penser être en
contradiction avec toute rationalité dans la langue. Il en irait ainsi si
raisonnement et logique formaient identité. Or, ce que Perelman a bien montré,
pour la première fois, c?est que les raisonnements les plus fréquents
s?enracinent non dans une logique construite et dématérialisée, mais dans la
fluidité et le vague des notions communes.
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