Faut-il terroriser les terroristes ?
Publié le 14/03/2012
Extrait du document
«
évoqués successivement la nature et les déterminants de la « terreur
stratégique », les conséquences locales et opérationnelles d’une
stratégie de terreur, enfin ses implications sur les opinions des
pays dont sont originaires les forces chargées de « terroriser les
terroristes ».
Comme tout sentiment, la terreur est difficile à définir car elle
relève du domaine de la subjectivité.
Une me ̂me action peut susciter
l’appréhension, la peur, l’effroi ou la terreur en fonction du
récepteur.
Aussi, pluto ̂t que d’essayer vainement d’en élaborer une
définition précise, vaut-il mieux tenter d'établir une distinction
entre différentes modalités de la terreur.
La terreur planifiée et organisée doit d’abord e ̂tre distinguée des
exactions commises par quelques soldats, gendarmes ou policiers
isolés.
Dans le premier cas, la décision d’user de méthodes de
terreur est prise à très haut niveau et répercutée aux échelons
inférieurs par des ordres plus ou moins clairs.
Dans le second, un
petit nombre d’hommes, agissant sans ordres voire contre les ordres,
fait régner la terreur.
Ce dernier cas de figure ne saurait e ̂tre
totalement éludé : d’une part, les exactions – me ̂me commises par un
groupe restreint – sont susceptibles de produire des effets
stratégiques5 ; d’autre part, l’argument du dérapage d’une minorité
peut e ̂tre utilisé pour masquer un usage bien plus large de méthodes
de terreur.
Des hypothèses d’ordre psychologique sont parfois émises pour
expliquer le recours à la terreur au cours d’affrontements
asymétriques.
Les troupes chargées de mettre fin aux activités des
terroristes appliqueraient – plus ou moins consciemment – les me ̂mes
standards que leurs adversaires qui, par définition, ne respectent
pas les conventions de Genève6.
Pour prendre un exemple récent, cela
signifie que certains soldats américains déployés en Irak
connaissent le sort réservé à leurs compatriotes enlevés par les
insurgés.
En conséquence, ils se comporteraient plus violemment avec
un détenu issu des rangs de l’insurrection qu’avec un prisonnier de
guerre classique.
Les hypothèses de ce type sont complémentaires des
explications purement tactiques et stratégiques généralement
avancées par les utilisateurs des méthodes de terreur.
Il est donc utilisé ici de se demander si il est effectivement utile
de terroriser les terroriste?
Nous
I.
Les défenseurs de l’utilisation des moyens de terreur soutiennent
qu’en période de guerre, l’efficacité tactique doit primer, quitte à
faire parfois quelques compromis avec la morale.
Ainsi la torture se
justifierait-elle, dans une logique opérationnelle, par la nécessité
d’obtenir des renseignements.
Bien su ̂r, on préférera l’utilisation.
»
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