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Faut-il terroriser les terroristes ?

Publié le 14/03/2012

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Introduction  « Anybody who harbors terrorists needs to fear the United States and the rest of the free world. « George W. Bush « On ne saurait introduire un principe modérateur dans la philosophie de la guerre sans commettre une absurdité. « Carl von Clausewitz En mars 1986, peu après l’attentat contre la galerie Point Show des Champs Elysées, Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur déclare : « Il faut que la peur change de camp [...]. Il faut terroriser les terroristes «. Cette petite phrase semble avoir suscité des vocations. En 2000, Vladimir Poutine se dit résolu à « buter les terroristes jusque dans les chiottes «. Quant à Moshé Yaalon, ancien chef d’état-major de Tsahal, il affirme, dans un article intitulé « Israël : terroriser les terroristes « qu’il faut traquer les terroristes « jusque dans leur lit « et les éliminer physiquement quand leur arrestation est impossible. Utiliser le terme générique de terroriste permet de jeter le discrédit sur l’ennemi et d’affirmer clairement que coopérer avec ce dernier revient à franchir une ligne rouge. Toutefois, ce terme est vague et recouvre une réalité si diverse – rebelles engagés dans une guerre révolutionnaire essentiellement rurale, guérilleros urbains, jihadistes posant sporadiquement des bombes dans des métropoles, etc. – qu’il paraît pour le moins difficile d’établir une doctrine générale pour lutter contre les « terroristes «, y compris en ce qui concerne la mise en œuvre éventuelle d’une stratégie ou de tactiques utilisant des moyens de terreur.

« évoqués successivement la nature et les déterminants de la « terreur stratégique », les conséquences locales et opérationnelles d’une stratégie de terreur, enfin ses implications sur les opinions des pays dont sont originaires les forces chargées de « terroriser les terroristes ». Comme tout sentiment, la terreur est difficile à définir car elle relève du domaine de la subjectivité.

Une me ̂me action peut susciter l’appréhension, la peur, l’effroi ou la terreur en fonction du récepteur.

Aussi, pluto ̂t que d’essayer vainement d’en élaborer une définition précise, vaut-il mieux tenter d'établir une distinction entre différentes modalités de la terreur. La terreur planifiée et organisée doit d’abord e ̂tre distinguée des exactions commises par quelques soldats, gendarmes ou policiers isolés.

Dans le premier cas, la décision d’user de méthodes de terreur est prise à très haut niveau et répercutée aux échelons inférieurs par des ordres plus ou moins clairs.

Dans le second, un petit nombre d’hommes, agissant sans ordres voire contre les ordres, fait régner la terreur.

Ce dernier cas de figure ne saurait e ̂tre totalement éludé : d’une part, les exactions – me ̂me commises par un groupe restreint – sont susceptibles de produire des effets stratégiques5 ; d’autre part, l’argument du dérapage d’une minorité peut e ̂tre utilisé pour masquer un usage bien plus large de méthodes de terreur. Des hypothèses d’ordre psychologique sont parfois émises pour expliquer le recours à la terreur au cours d’affrontements asymétriques.

Les troupes chargées de mettre fin aux activités des terroristes appliqueraient – plus ou moins consciemment – les me ̂mes standards que leurs adversaires qui, par définition, ne respectent pas les conventions de Genève6.

Pour prendre un exemple récent, cela signifie que certains soldats américains déployés en Irak connaissent le sort réservé à leurs compatriotes enlevés par les insurgés.

En conséquence, ils se comporteraient plus violemment avec un détenu issu des rangs de l’insurrection qu’avec un prisonnier de guerre classique.

Les hypothèses de ce type sont complémentaires des explications purement tactiques et stratégiques généralement avancées par les utilisateurs des méthodes de terreur. Il est donc utilisé ici de se demander si il est effectivement utile de terroriser les terroriste? Nous I. Les défenseurs de l’utilisation des moyens de terreur soutiennent qu’en période de guerre, l’efficacité tactique doit primer, quitte à faire parfois quelques compromis avec la morale.

Ainsi la torture se justifierait-elle, dans une logique opérationnelle, par la nécessité d’obtenir des renseignements.

Bien su ̂r, on préférera l’utilisation. »

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