Faut-il se méfier des religions ?
Publié le 27/02/2008
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- Pour Nietzsche, d'une manière générale, il faut se méfier des opinionsimposées, et se défaire absolument de se qui se pose comme la norme.
C'estune faiblesse de l'homme que de suivre les idées empruntées à la religion, etsa vraie puissance serait de s'en défaire pour affirmer son libre-arbitre, c'est-à-dire la détermination de sa volonté.
Il faudrait ainsi se méfier es religions quinous empêchent d'affirmer notre liberté et notre puissance, et donc endéfinitive, notre humanité.
La religion, symptôme de la décadence de Nietzsche L'antéchrist de Nietzsche (1844-1900) a été écrit en 1895.
C'est dans cettepériode de maturité qu'il développe les thèmes de volonté de puissance, desurhomme, de l'éternel retour et du renversement des valeurs.
En effet, lavolonté de puissance est la force créatrice capable d'inventer la vie véritable.Cette oeuvre reflète l'une de ses pensées les plus célèbres, celle de lacritique de la religion.
Nietzsche pense que ce sont les vaincus de la vie (lesesclaves) qui ont inventé ces fausses valeurs vitales pour pouvoir survivredans l'espoir.L'extrait que nous allons déchiffrer, La religion, symptôme de décadence,présente la religion comme un monde de fiction qui doit être réévalué.Nous pourrions nous demander si la religion, plus particulièrement le christianisme, n'est pas source d'espoir mais aucontraire source de démence.
L'Homme vivrait dans un monde bercé d'illusions qui profiterait au plus puissant et nonà l'Homme en tant que tel.Notre approche du texte s'articulera autour de deux parties : premièrement nous étudierons le christianisme commemonde fictif et imaginaire, puis nous analyserons la relation de ce monde avec la réalité sans pour autant qu'il y aitde contact entre eux.
A l'époque de Nietzsche, l'Allemagne était un pays chrétien.
L'auteur prend donc le christianisme comme modèle,démonstration de la religion.
Le christianisme est l'exemple même de la religion et incarne parfaitement les méfaitsque celle-ci peut engendrer.Dés la première phrase, le philosophe sépare le christianisme de la réalité.L'imaginaire est ce qui n'existe que dans l'imagination, qui est sans réalité.
Selon Nietzsche, la religion ne seraitqu'un produit de l'imagination : l'homme s'évade de la réalité et se construit un monde imaginaire.
La religion estdonc un système de croyance renvoyant à un ordre surnaturel, elle suppose une foi, une pratique spécifique et uneperception du monde impliquant une séparation entre profane et sacré.Lorsque Nietzsche parle de la morale, il sous-entend les dogmes (point de doctrine établi ou regardé comme unevérité fondamentale et incontestable).
La morale est alors perçue comme une science qui enseigne les règles àsuivre pour faire le bien et éviter le mal.
La religion, quant à elle, représente les pratiques, les cultes qu'impose lechristianisme.La réalité est donc renversée au profit de la fiction car la réalité effraie et nous voulons nous en échapper par lemensonge.
Le seul moyen de s'en sortir est donc l'espérance et l'illusion, autrement dit la religion.
L'échec, lafaiblesse face à la réalité, voilà les causes de l'idéalisme mais pour Nietzsche, l'idéalisme est une maladie.La religion est une pure création de l'homme qui l'éloigne du monde dans lequel il vit.
Elle est malsaine (cerclevicieux) car plus l'homme s'éloigne de ce monde, plus il a du mal à l'accepter.
L'homme est trop faible pour surmonterla réalité car elle se présente à ses yeux comme une épreuve.
L'homme devient alors dépendant de dieu ; il est privéde sa liberté morale.
Or Nietzsche ne réfute pas l'idée que le christianisme possède une morale : la morale de dieu etnon celle des hommes.
Mais qu'est-ce qu'un croyant en dehors de toute religion ? Si l'homme n'avait pas de religion,il se retrouverait dans un monde sans valeur et sans fondement.
L'auteur sous-entend que l'homme doit combattrele nihilisme en vue d'instaurer de nouvelles valeurs.
En effet, le nihilisme est une doctrine niant l'existence d'unabsolu.
Aux yeux de Nietzsche, il caractérise une période de la civilisation occidentale.
Il désigne le phénomènespirituel lié à la mort de dieu et des valeurs morales ainsi qu'à l'idée que le devenir est sans but.Pour revenir à la réalité (res = chose), elle désigne un monde tel qu'il se donne, elle est indépendante du sujet.
Elles'impose à nous sous forme d'une sorte de résistance et ce caractère permet de la définir (réalité = matière).Le philosophe énumère des notions propres à la religion mais nous pourrions nous demander si elles sont affectéesau christianisme en particulier.Il présente « l'âme » comme un des causes imaginaires mais est-elle vraiment coupée de la réalité ? SelonDescartes, la recherche de la réalité est basée sur le cogito.
La clarté et la distinction font l'évidence des idées,garanties par la preuve de l'existence de Dieu.
Nous pourrions penser que Nietzsche contredit les idées d'autresphilosophes, or ce n'est pas son but, il tente de démontrer le caractère faux du christianisme.En ce qui concerne le « moi », il paraît comme une notion réelle mais il n'est pas dans la réalité car la foi dans le dieuchrétien l'a dépouillé de sa plausibilité.De plus, le « libre arbitre » est ce qui nous reste d'autonomie dans le destin (liberium arbitruim), l'homme commandeet exécute ses propres ordres et sa volonté triomphe des ces résistances.
Ce n'est pas une notion réelle mais uneattitude face à la réalité.
Dans la religion chrétienne, dieu laisse l'homme libre d'aller vers lui (le bien) ou decontinuer sa route seul (le mal).
En opposition, le « serf arbitre » est la possibilité d'être dominé ou non parquelqu'un.
Voilà les causes imaginaires que Nietzsche accuse d'être des réalités de l'ordre du rêve et de l'imagination.
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