Faut-il se méfier de sa conscience ?
Publié le 14/04/2013
Extrait du document
«
par quoi va t-on se méfier de sa propre conscience sinon par cette conscience même ? Le sujet, par là, semble
très équivoque, et assujetti à diverses confusions.
Pour ce, nous verrons en quoi il serait irrationnel de se méfier de sa conscience, puisqu'elle constitue le socle
de notre humanité mais cependant, qu'elle semble porter bien des failles qui nous mèneraient à douter de celle
ci.
La question est en effet réellement troublante.
Spontanément nous aurions plutôt tendance à répondre que la
conscience est le meilleur outil de la connaissance de soi, car la conscience est bel et bien cette faculté au
fondement même de la constitution du sujet.
Par la possibilité de faire retour sur elle-même, elle est conscience
de soi, autrement dit, l'homme va pouvoir s'appréhender comme une identité unique, un soi.
C'est là toute
l'épreuve du passage de la 3ème personne du singulier à la 1ère personne chez l'enfant que Kant expose dans
son Anthropologie....
En utilisant la première personne du singulier -le « je », je me différencie du monde et
j'affirme mon identité personnelle.
Cela me permet ainsi de me poser en tant que sujet face à un objet.
La
conscience est en ce sens au fondement de la liberté humaine, elle permet en effet de sortir de certaines
dépendances, vis-à-vis de la nature car celui qui obéit aux lois de l'instinct reste tributaire de ce qui lui est
donné, sans pouvoir intervenir.
La conscience, de manière générale, est ce qui nous permet de prendre du
recul, par rapport à nous-même ou par rapport à la réalité extérieure.
Nous pouvons ainsi nous éloigner de
certaines influences ou de certains déterminismes.
Ce qui explique également que celle ci puisse être à
l'origine de notre esprit critique et de notre réflexion car la capacité à faire retour sur soi peut mener à une
analyse de soi ou une introspection.
Ainsi, il semble indéniable que la prise de conscience soit la marque
fondamentale d'une émancipation et donc, en ce sens, qu'elle soit l'empreinte même de l'humanité.
La conscience n'est pas seulement l'état intellectuel grâce auquel je suis présent à moi-même.
Elle désigne
également son état moral, car elle permet au sujet de juger de la valeur morale de ses pensées, ses actes.
Elle
apporte la faculté de porter des jugements de valeur, sur nous-mêmes, et sur autrui, de distinguer le bien du
mal.
Elle va de pair avec la connaissance de soi puisqu'elle permet de se poser en juge par apport à soi-même.
La conscience est une voix intérieure qui est un principe inné de justice et de vertu.
Il y a d'ailleurs un lien entre.
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