Faut-il respecter toutes les cultures ?
Publié le 08/04/2009
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Il nous faut également interroger le sens et la valeur impliquée par la notion de respect. Or nous rencontrons ici une double possibilité : soit nous comprenons le respect en négatif comme absence de préjugé, comme accueil neutre de l'altérité ; ou bien alors selon une acception plus positive nous prenons le respect au sens de reconnaissance d'une valeur intrinsèque de l'autre, bref le respect comme sentiment née d'une impression sensible.
Mais cette seconde possibilité ne peut-être retenue. Cette acception n'est pas valable ici et doit être dénoncée comme « pathologique « pour utiliser le terme kantien, c'est-à-dire que c'est un respect faussé par notre affectivité. C'est le respect comme capacité de réserve que nous devons retenir. Le respect de l'autre ce n'est pas simplement chez Kant la reconnaissance d'autrui comme fin en soi mais aussi comme le souligne Ricoeur c'est le fait d'être capable d'admettre qu?autrui transcende sa propre apparence et qu'il n'est pas simplement ce qui nous donne à voir de lui.
Respecter une culture c'est donc avec un rapport humble et débarrassé de présupposés, nous ne pouvons connaître ni juger une culture sans l'avoir laissée s'ouvrir à nous et peut-être même nous faut-il la pratiquer. Le respect apparaît comme devoir de réserve, attitude laissant à l'autre le temps de se révéler. Il y a ici une parenté évidente entre le respect et l'écoute.
III- Le respect n'exclut pas la critique.
- Noter que le sujet interroge l’injonction qui peut être faite de respecter toutes les cultures. Si la réponse à donner est positive, elle devra alors indiquer au nom de quoi cette injonction est tenable. De même, « toutes « les cultures nous invite à nous interroger sur le caractère absolu et définitif de cette injonction. Par la même occasion, le sujet interpelle la légitimité du jugement, de l’évaluation sur d’autres cultures. - Au nom de quoi respecter toutes les cultures ? le respect (acceptation, compréhension), des autres cultures (civilisations) se fait au nom d’une part d’un refus de la hiérarchisation des cultures et d’autre part du refus de l’ethnocentrisme. Dans les deux cas finalement l’idée est la même, celui à qui s’adresse cette injonction est lui-même un être culturel, c'est-à-dire qui appartient à une certaine culture, une certaine époque, a reçu certaines valeurs, etc… dès lors il ne dispose pas des moyens de juger objectivement des autres cultures et par ailleurs, en tant qu’elles font l’histoire, les cultures sont ce qu’elles sont et personne ne peut prétendre les évaluer tout simplement parce que nous ne disposons pas du critère pour le faire. Il y a d’abord dans cette injonction telle qu’elle peut être immédiatement comprise le constat d’une impossibilité d’exercer son jugement. - Mais nous savons pourtant que précisément en tant qu’être cultivé (culture comme actualisation d’une nature humaine), il existe des productions humaines que nous ne pouvons tolérer (respect = tolérance – c'est-à-dire limité par l’intolérable). Dès lors l’injonction ne peut semble-t-il pas prendre le caractère absolu et définitif qu’elle avait dans un premier temps. Mais la question est ici bien sûr celle du critère : qu’est-ce qui permet de distingue ce que nous devons respecter et ce que nous ne pouvons tolérer ?
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Introduction
- Noter que le sujet interroge l'injonction qui peut être faite de respecter toutes les cultures.
Si la réponse à donnerest positive, elle devra alors indiquer au nom de quoi cette injonction est tenable.
De même, « toutes » les culturesnous invite à nous interroger sur le caractère absolu et définitif de cette injonction.
Par la même occasion, le sujetinterpelle la légitimité du jugement, de l'évaluation sur d'autres cultures.
- Au nom de quoi respecter toutes les cultures ? le respect (acceptation, compréhension), des autres cultures(civilisations) se fait au nom d'une part d'un refus de la hiérarchisation des cultures et d'autre part du refus del'ethnocentrisme.
Dans les deux cas finalement l'idée est la même, celui à qui s'adresse cette injonction est lui-mêmeun être culturel, c'est-à-dire qui appartient à une certaine culture, une certaine époque, a reçu certaines valeurs,etc… dès lors il ne dispose pas des moyens de juger objectivement des autres cultures et par ailleurs, en tantqu'elles font l'histoire, les cultures sont ce qu'elles sont et personne ne peut prétendre les évaluer tout simplementparce que nous ne disposons pas du critère pour le faire.
Il y a d'abord dans cette injonction telle qu'elle peut êtreimmédiatement comprise le constat d'une impossibilité d'exercer son jugement.
- Mais nous savons pourtant que précisément en tant qu'être cultivé (culture comme actualisation d'une naturehumaine), il existe des productions humaines que nous ne pouvons tolérer (respect = tolérance – c'est-à-dire limitépar l'intolérable).
Dès lors l'injonction ne peut semble-t-il pas prendre le caractère absolu et définitif qu'elle avaitdans un premier temps.
Mais la question est ici bien sûr celle du critère : qu'est-ce qui permet de distingue ce quenous devons respecter et ce que nous ne pouvons tolérer ?
I.
Civilisation et histoire.
(culture = civilisation)
A.
cette injonction existe d'abord pour résister et faire front contre la tendance naturelle à l'ethnocentrisme.
Levi-Strauss.
B.
En tant que productions humaines, l'évaluation des cultures est toujours corrélatives d'une évaluation del'humain, qui moralement est intenable.
Kant.
C.
Ainsi le respect doit être entendu comme l'absence d'impertinence, de jugement critique sur les culturescomprises comme civilisation dans l'histoire.
Plus qu'une injonction morale, c'est avant tout une injonctionépistémologique faite devant l'histoire que nous ne pouvons pas juger car nous n'en avons pas les moyens.
Ce n'estpas un relativisme historique mais une connaissance de ce qu'est l'histoire qui doit nous amener à suspendre notrejugement (qui ne peut se faire que sur des critères relatifs) quant à ce que valent les civilisations les unes parrapport aux autres, tout simplement car toutes appartiennent à l'histoire.
La chronologie n'est pas logique nihiérarchique.
Ex.
poss.
l'histoire de l'art.
Transition : or n'est-ce pas là un manque de respect à l'égard de soi.
Suspendre son jugement, c'est finalement renoncer à ce qui nous constitue nous-mêmes comme êtres cultivés c'est-à-dire construits par écart au donné versl'actualisation d'une nature humaine commune.
II.
Culture et tolérance.
(culture = humanisation)
A.
humanisme et anti-humanisme.
Ainsi le respect que l'on trouve chez Montaigne par exemple est autanthumanisme qu'anti-humanisme.
C'est la mise à plan de l'humanité comme un genre universel, qui prend des formesdiverses que nous ne devons pas juger, mais dont la caractéristique commune est l'absence de valeur.
Ce type dediscours finalement tolère l'altérité en niant la propre valeur du sujet parlant.
Or cela n'est pas satisfaisant, toutsimplement car cette injonction s'adresse à un individu qui est lui-même un être de culture et donc en tant que teltient à certaines valeurs ce qui est légitime..
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