Faut-il reprocher aux mots leur ambiguité?
Publié le 22/01/2013
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«
etc...
Ici on retrouve donc le deuxième concept d'ambiguïté, celui du sens incertain, du sens vague et imprécis
du concept lié au mot.
Après avoir justifié le présupposé du sujet, nous commencerons par montrer en quoi il faut reprocher aux mots
leur ambiguïté en fonction de leurs différents rôles.
Le rôle le plus évident attribué aux mots est celui du rôle utilitaire de ceux-ci, c'est-à-dire de la communication
au sens pratique.
Pour montrer le défaut de l'ambiguïté pour cette fonction des mots, nous pouvons reprendre
l'exemple du terroriste algérien qui perdit la vie à cause d'un malentendu.
En effet, inutile d'expliquer que
l'ordre « descendez-le » est ambiguë à cause du mot « descendre » qui signifie à la fois aller de haut en bas et
abattre.
Il s'agit ici du premier concept de l'ambiguïté, celui du signifiant avec plusieurs signifiés.
Ce genre
d'ambiguïté entraîne de manière évidente des problèmes de compréhension entre les interlocuteurs, nuisant à
la fonction de communication des mots, et en ce sens, il est forcément reprochable : à défaut de coûter la vie
d'un homme, il peut créer des situations qui pro quo, de malentendu pouvant être très gênantes, allant parfois
même jusqu'à mettre des personnes en danger.
Prenons maintenant un autre exemple du rôle utilitaire des
mots, celui d'une personne qui raconte un événement qu'il a vécu à une autre personne.
Il est contraint
d'utiliser les mots pour retranscrire la réalité : il dira par exemple : « à ce moment-là, une voiture verte est
passée ».
La vérité est alors transformée en mots, le linguiste Benveniste dira même « re-produit » par les mots,
c'est à dire recréée, ce par quoi la vérité originale se perd.
S'offre donc à l'interlocuteur une nouvelle réalité,
déformée par les mots, qu'il va lui-même réinterprété à sa manière : le signifié de « voiture » est en effet un
concept large, il pourra alors s'imaginer une break, un cabriolet, une voiture de ville ou de sport, idem pour la
couleur verte, qu'il ne se représentera pas telle qu'elle était dans la réalité, car là encore, le signifié « vert »
comprend de multiples nuances de vert toutes appelées vert.
Cette ambiguïté correspond à la deuxième facette
de la définition de l'ambiguïté, et ici encore, elle est reprochable, car elle entraîne un très grand manque de
précision concernant la scène, alors que le but des mots était précisément de partager celle-ci.
Au lieu d'être.
»
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