Faut-il reprocher aux mots leur ambiguïté ?
Publié le 04/06/2012
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Bergson dans l’ Essai sur les données immédiates de la conscience affirme que le langage
n’arrive pas à saisir l’unité dans la multiplicité.
Il est convaincu que le moi est découpé en
plusieurs couches, dont le moi profond dans lequel chaque sentiment présent e et reflète les
autres moi .
C’est pourquoi, dès qu’on va se mett re à parler, on va rater le moi dans la mesure
où le moi trahit sa nature quand il cherche à la traduire.
Le langage juxtapose des idées, des
sentiments, or c’est une trahison envers les sentiments qui représentent un tout.
En outre, les
mots sont communs à tous et sont donc impersonnels.
Alors comment traduire un sentiment
unique, propre à chacun avec un mot banal, utilisé par tous.
Les mots sont ainsi ambigus,
avec un sens général qui ne peut pas traduire, exprimer quelque chose d’individuel.
Prenons
comme exemple le mot « amour », ce mot est anonyme, jamais ressenti par personne,
cependant il prétend pouvoir traduire un sentiment personnel.
La banalité du langage ainsi
que sa pauvreté amènent à l’ambiguïté.
Car on échouera toujours à traduire les sentiments.
Bergson ne croit pas aux artistes du langage.
Les écrivains vont juste détailler au maximum
mais n’arriveront jamais à traduire la réalité.
Le langage, pour Bergson n’est pas fait pour
traduire la réalité mais possède une fonction sociale et utilitaire.
Si nous étions capable s de
voir directement la réalité, l’art serait inutile.
On pense dans une langue, or une langue n’e st pas un décodage de la réalité.
Elle est une
manière propre à chacun d’analyser le réel, de découper en lui des domaines de
significations.
Benveniste pose le problème entre la langue et la réalité dans Problèmes
linguistique général .
La langue « re -produit » la réalité, elle redouble la réalité perçue.
La
réalité est produite à nouveau avec le langage qui substitue la réalité.
Ainsi, les mots ne
peuvent retrans crire la réalité ce qui amène une ambiguïté.
Le langage est opaque à la pensée
selon Bergson, il chosifie et simplifie, il est la cause d’une confusion.
Ainsi pour Bergson, il
faut reprocher aux mots leur ambiguïté.
Il arrive que le sens de ce que l’ont veut dit ne se réduise pas à ce que l’ont veut dire.
Souvent le vocabulaire ne colle pas toujours à l’idée que nous voulions exprimer.
En outre,
les mots ont parfois un double sens, ou changent de signification selon l e contexte.
L’équivocité des signes linguistiques peuvent exposer à la confusion, au malentendu, au
quiproquo.
Si nous n’y prenons pas garde, les mots débordent ce que nous voulons dire,
trahissant notre intention signifiante car leur sens n’est pas univoque et peut être décodé à
l’opposé de ce qui est souhaité.
Les homonymes en sont l’exemple, un même son peut dire
plusieurs choses.
(Signe, cygne ou même avocat comment savons -nous si nous parlons de.
»
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