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Faut-il renoncer à l'idée que l'homme a une nature?

Publié le 18/02/2005

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2)      Une idée théologique ou religieuse : cette essence de l'homme peut être le signe d'un destin ; si l'homme est plus que son corps, il survit à sa mort physique, la théologie et les religions nous donnent des interprétations sur ce que pourrait être le destin de l'âme après la mort (question dite « eschatologique »). Il faut donc pour ces discours religieux et théologiques que l'homme ait une certaine nature. 3)      Une idée scientifique : si la métaphysique dualiste débouchait sur une eschatologie, en revanche, la métaphysique moniste peut déboucher sur l'idée d'une compréhension scientifique de l'homme. Si comme le dit Spinoza, « l'homme n'est pas un empire dans un empire », l'homme obéit aux mêmes lois que tout être naturel. C'est à, la science de connaître ces lois. A partir de cette idée, on peut développer une médecine scientifique, et surtout des sciences humaines : psychologies, sociologie, histoire, qui tentent d'expliquer les phénomènes proprement humains. II : En quoi cette idée est elle problématique ? 1)      Le sujet (par opposition à l'objet) : Sartre parle de « l'irréductibilité de la subjectivité humaine », l'homme est avant tout un sujet qui décide de ses actes et par là de son existence, il n'est définissable que comme une personne qui est (selon la définition de Hegel,) la série de ses actes. C'est pourquoi Sartre peut dire que « l'existence précède l'essence », autrement dit, l'homme n'a pas de nature sinon celle de s'inventer lui même. 2)      La nature enveloppe un destin : comme on l'a vu avec la question eschatologique, une certaine nature, c'est un certain destin pour l'homme.

« 3) Le pouvoir que donne l'idée d'une nature de l'homme : si la nature enveloppe un destin, celui qui définitl'homme d'une certaine façon et qui a du pouvoir sur lui en fait un esclave.

Celui qui est capable de définirl'autre en fait un objet, quelque chose d'explicable, d'anticipable par rapport à sa nature.

Selon l'expressionde Sartre, il le fait tomber en nature », c'est-à-dire qu'il le déloge de sa position de sujet inventant ses actes pour en faire un objet déterminé.

Il est d'ailleurs facile de voirque dans les sociétés qui tolèrent l'esclavage il y a des castes, lesesclaves sont considérés comme étant d'une autre nature que lacaste dominante.

Il convient donc de se méfier des discours politiquesdéfinissant l'homme d'une certaine façon, l'idée de la nature del'homme qu'ils donnent est une façon d'asseoir leur pouvoir. III : Ne pas renoncer mais avancer avec prudence. 1) Le principe de précaution : bien que les sciences semblent parfoismenacer l'humanité de l'homme, il faut distinguer la recherchescientifique des applications qui en sont tirées.

Le principe deprécaution est un principe juridique qui consiste à retarder l'adoptionde mesures qui pourraient déboucher sur des dommages graves.

Il fautdistinguer la recherche de l'application des connaissances, ce principedoit il s'appliquer à la recherche ? Par exemple, actuellement, laquestion se pose à propos de la manipulation du génome humain : elleest interdite, cependant cette interdiction freine les recherches, nepourrait on pas autoriser la manipulation du génome dans le cadre dulaboratoire ? 2) Les bénéfices de la connaissance de l'homme : la connaissance de la nature de l'homme apporte des bénéfices flagrants en médecine, elle permet aussi au politique d'améliorerles mesures sociales.

La connaissance scientifique ne progressant qu'en formulant des hypothèses ou idéessur la nature de l'homme, il semble qu'il serait néfaste de renoncer à ces idées. 3) Le respect : on peut avoir une certaine idée de la nature de l'homme sans pour autant réduire violementautrui à un objet, l'idée d'une nature de l'homme n'anéantit pas le respect, elle peut au contraire êtreconsidérée comme une tentative pour comprendre autrui.

Dire que l'homme appartient à la nature ne signifiepas qu'on doit le traiter comme une pierre ou une chaussure : la nature de l'homme se révèle si complexe quela science devient un motif d'émerveillement devant l'homme. Conclusion : L'idée que l'homme a une nature semble mettre en péril celle selon laquelle il est un sujet libre qui échappe à lanature ; En suivant ce raisonnement, on devrait renoncer à l'idée de nature de l'homme pour préserver cette liberté.Mais définir l'homme comme sujet, c'est faire de la subjectivité la nature de l'homme, c'est encore lui donner unenature.

L'enjeu derrière tout cela est surtout la crainte vis-à-vis des progrès de la recherche scientifique quimenacent peut être une certaine humanité de l'homme comme être surnaturel, mais la même idée de l'hommepourrait justifier la recherche scientifique sur l'homme : l'homme n'a rien à craindre des sciences qui le prennent pourobjet puisqu'il est toujours au-delà de tout objet.

Le danger réside en fait dans l'utilisation de l'idée de la nature del'homme dans le discours politique et idéologique et de l'utilisation des découvertes sur la nature humaine ; >>>> Second corrigé de ce même sujet: http://www.devoir-de-philosophie.com/passup-corriges-7214b.html. »

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