Devoir de Philosophie

Faut-il renoncer à chercher la vérité ?

Publié le 09/03/2004

Extrait du document

(Pensées) Le coeur, chez Pascal, désigne l'intuition qui permet de saisir les évidences n'ayant pas besoin d'être démontrées. Il ne s'agit donc pas de la passion amoureuse. Nous disposons de deux facultés pour connaître : le coeur procède par intuitions immédiates, la raison par la médiation de la déduction. Le coeur suit donc une démarche que la "raison ne connaît pas". Pascal joue sur les deux sens du mot "raison" «Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point [...] C'est le coeur qui sent Dieu et non la raison. Voilà ce que c'est que la foi.» Pascal, Pensées (1670).* Pascal distingue deux modes de connaissance. La raison «connaît» sur le mode conceptuel et argumentatif, comme dans les mathématiques.

Même si tous mes jugements sont faux, il est cepen¬dant une seule chose dont je ne peux pas douter : pour se tromper, il faut être ; donc, je suis. « Je pense, donc je suis « est la seule proposition nécessairement vraie. Cette intuition devient le modèle de la vérité : il ne s'agit plus de comparer mes idées aux choses, ce qui est impossible, mais mes idées à cette intuition certaine, le cogito. Toute idée qui est aussi claire et distincte que le cogito est nécessairement vraie. Cependant, à ce stade du doute méthodique, je ne suis assuré que d'être en tant que chose qui pense : pour m'assurer qu'autrui et le monde existent, et me sortir du solipsisme, Descartes devra par la suite poser au fondement de la vérité l'existence d'un dieu vérace et bon qui ne cherche pas à me tromper.

« qui est une simple supposition et dont la vérité n'est pas garantie. (d) Le diallèle (les uns par les autres). Il n'est pas possible de raisonner en évitant les « cercles vicieux ».

Ainsi, je démontre que a est vrai en supposant best vrai et je démontre que b est vrai en supposant que a est vrai.

Je commets un cercle vicieux en démontrant lesunes par les autres des propositions dont aucune n'est fondée a priori.

Le cercle vicieux par excellence est celle-ci :pour prouver la valeur de ma raison, il faut que je raisonne, donc précisément que je me serve de cette raison dontla valeur est en question ! Nous voilà, comme dit Montaigne, « au rouet ». (e) Toute opinion est relative. « L'homme est la mesure de toute choses » formule qu'Anatole France interprétait ainsi : « L'homme ne connaîtra del'univers que ce qui s'humanisera pour entrer en lui, il ne connaîtra jamais que l'humanité des choses.

» Touteaffirmation sur l'univers est relative à celui qui affirme.

Socrate résume la thèse de Protagoras : « N'arrive-t-il pasparfois qu'au souffle du même vent l'un de nous frissonne et non l'autre ? Or que dirons-nous alors de ce souffle devent envisagé tout seul et par rapport à lui-même ? Qu'il est froid ou qu'il n'est pas froid ? Ou bien en croirons-nousProtagoras : qu'il est froid pour qui frisonne et ne l'est pas pour qui ne frisonne pas ? » (« Théétète », 152b).L'affirmation sur un même objet diffère non seulement d'un individu à un autre mais chez le même individu selon lesmoments (le monde ne m'apparaît pas de la même façon quand je suis gai ou triste) et même selon les perspectivesd'observation (une tour vue carrée de près paraît ronde de loin).

Pour les sceptiques il n'y a pas de véritésobjectives mais seulement des opinions subjectives toutes différentes. Il est vain de chercher la véritéAussi il est vain de chercher la vérité.

Les philosophes perdent leur temps en de vaines et stériles dialectiques.

Lesquestions métaphysiques les plus cruciales - comme savoir si Dieu existe ou si l'âme est immortelle - ne peuventrecevoir de réponses assurées et définitives. Dieu existe-t-il ? N'est-il qu'une illusion destinée à se rassurer ? La discussionphilosophique est âpre au sujet de Dieu.

Les partisans de l'existence de Dieune manquent pas d'arguments.

La tradition en a retenu trois.

Les deuxpremiers sont extérieurs et concernent le monde.

Le troisième est intérieur etconcerne les idées*.

S'agissant du monde, il y a deux façons de prouver queDieu existe.

La première consiste à partir de l'imperfection du monde.

Laseconde consiste à partir au contraire de la perfection décelable dans lemonde.

S'agissant de l'imperfection du monde, celle-ci est bien un signe del'existence de Dieu.

Considérons un instant, en effet, l'argument courammentemployé par ceux qui ne croient pas en Dieu.

Dieu n'existe pas, disent-ils, carc'est la nature* qui est Dieu.

Il s'agit là d'une position « panthéiste », qui seheurte à une contradiction.

Si la nature, en effet, était Dieu, ne devrait-ellepas être parfaite ? À l'évidence, il y a en elle des imperfections.

C'est doncqu'elle n'est pas parfaite et divine et que Dieu se trouve ailleurs.

De même,considérons, cette fois-ci, la perfection de la nature.

À l'évidence, unaccident n'a pas pu créer un monde aussi organisé et aussi intelligent que lenôtre.

À l'évidence, le monde ne fait rien en vain et ne va pas nulle part.N'est-ce pas là le signe manifeste qu'il existe une cause intelligenteorganisant tout ce qui existe dans le monde ? Enfin, considérons nos pensées.Nous avons en nous l'idée de perfection.

La perfection ne possède-t-elle paspar définition toutes les qualités ? Ne possède-t-elle pas, par là même, celled'exister ? Les réticences de Kant Kant n'a pas été convaincu par ces preuves de l'existence de Dieu.

Certes, dira-t-il dans les antinomies de la «Raison pure », chapitre de la Critique de la raison pure , il n'est pas rationnel de considérer que la nature est Dieu.Mais dire que Dieu existe est-il pour autant possible ? Ne dit-on pas que Dieu existe pour se représenter la nature etson commencement, et non parce que l'on a effectivement rencontré un Dieu existant et vivant ? De même, il n'estpas faux de considérer que la nature n'a pas pu surgir par hasard, tant il y a de perfection en elle.

Devons-nouspour autant conclure que l'idée de Dieu, qui nous permet de penser la nature, n'est autre que Dieu lui-même ?Voyons-nous Dieu parce que nous voyons la perfection qui réside dans la nature ? Enfin, il n'est pas faux de direque, si Dieu existe, celui-ci doit avoir toutes les qualités, dont l'existence.

Mais, quand j'ai l'idée d'une existence,est-ce là l'existence elle-même ? Et, quand j'ai affaire à l'existence, est-ce à une idée que j'ai affaire ? Un idéal régulateur Kant s'est parfaitement rendu compte d'une erreur majeure que nous faisons quand nous parlons de Dieu.

Nousconfondons sans cesse le discours que nous pouvons tenir sur Dieu avec Dieu lui-même.

Ainsi, ce n'est pas parceque nous avons l'idée que la nature n'est pas Dieu–parce qu'il existe une perfection à l'origine de la nature ou parce. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles