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FAUT-IL REINVENTER L'AMOUR?

Publié le 22/07/2010

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amour

 '' L'amour est à réinventer, on le sait. '' faisait dire  Arthur Rimbaud à l'époux infernal de sa Saison en Enfert (1873), reprochant aux femmes de n'user de leurs charmes que dans le but d'obtenir par le mariage une position confortable. A la fin du XIXe siècle, l'auteur rêve le mariage d'amour. Un peu plus d'un siècle plus tard, alors que ce dernier est devenu majoritaire et que la révolution sexuelle a libéré les moeurs, le vers du poète est repris comme titre pour un film. L'amour est à réinventer (1996) présente dix interrogation sur l'amour aujourd'hui à l'occasion de la journée du SIDA. Ainsi, quelque soit le contexte, il semblerait que l'amour – ou plus exactement l'image que l'on en a - soit pris dans une constante nécessité de se renouveler, posant souvent plus de questions qu'il n'apporte de solutions.

amour

« étant le compagnon reconnu de untel.

Il faut ici souligner que si notre amoureux moderne refuse de se soumettre à l'ordre social,ce n'est que pour mieux se soumettre à la personne qu'il aime.

C'est le vasselage amoureux.

Ainsi, l'individu va-t-il se retourner de lui-même vers des valeurs traditionnelles et chercher à construire une union stable etdurable.

Il y a un épuisement des idéaux de la révolution sexuelle, qui n'est pas seulement dù aux maladies sexuellementtransmissibles.

La jalousie et la fidélité sont deux principes structurant de l'amour.

Alors que la fidélité était avant une obligationsociale et morale, elle réapparaît mais sous forme de libre choix.

La révolution libertaire à entraîné une absence de confiance.

Laconquête de l'autre n'est plus nécessaire pour jouir physiquement ; en revanche elle est toujours plus difficile lorsqu'il s'agit deconvaincre la personne aimé qu'on l'on veut une relation sérieuse.

Là, la relation prend d'autant plus d'importance et le fait d'avoirdes enfants également.

On remarque d'ailleurs que la natalité n'a pas du tout diminuer.

L'individu, dans une telle société, a besoinde repères.

Il veut sa liberté mais ne peut pas vivre uniquement d'elle.

C'est pourquoi, si la révolution sexuelle a stigmatisé lemariage, celui-ci n'est pas mort pour autant.

Et, ceux qui le critiquent sont les premiers à réinventer d'autres formes d'engagementscomme le concubinage ou le Pacs.

L'union n'est pas seulement sociale, elle est humaine.

III.

Il y a donc une nécessité de repenser le discours public sur l'amour afin de combiner astucieusement libération des moeurs, raisondu coeur et vivre ensemble.

Le projet est ambitieux mais nécessaire.

Cette troisième partie a pour but de montrer combien ceci estimportant et de donner quelques pistes de réflexion.

Afin de pouvoir concilier soif de liberté et relation amoureuse, il faut avant tout repenser le couple.

Il faut sortir de l'oppositionradicale entre liberté et asservissement pour accepter l'amour qui sinon, après la révolution libertaire des années 1970, estcondamné à n'être qu'un anachronisme perdu au sein de la modernité.

Il faut repenser l'amour, dans des termes autres que ceuxde l'aliénation et de l'assujetissement.

L'indépendance n'est pas signe de liberté.

La Bruyère a écrit justement que ''Les hommessouvent veulent aimer et ne sauraient y réussir, ils cherchent leur défaite sans pouvoir la rencontrer et, si j'ose ainsi parler, ils sontcontraints de demeurer libres''.

Pour pouvoir faire du mariage d'amour une union durable, il faut de plus accepter de vivre au délàdes premières passions.Le vivre ensemble ne peut se fonder que sur l'amour passionel.

Il y a dans l'union un engagement, uneresponsabilité qu'il faudrait savoir retrouver, ne serait-ce que le temps de laisser les enfants grandir.

Il faut accepter que la passionne soit qu'un stade, tout comme l'adolescence n'est qu'une étape dans le développement de la personne.

Il ne s'agit pas de serésigner mais de construire, à deux, une relation qui soit capable d'évoluer, de découvre toutes les régions de la Carte du Tendre.Ces remarques ne sont pas neuves et depuis toujours l'amour essaie d'inventer de telles unions.

Est-ce seulement possible? Peut-on vraiment réinventer l'amour? La question est finalement à inscrire dans un cadre plus large.

Quelle place veut-on donner àl'amour dans l'organisation d'une vie? Enfin, pour répondre à la problématique, il faut s'interroger : la coexistence des modèles amoureux et sexuels peut-elle suffircomme principe directeur de la société? Peut-on se contenter d'un discours public qui affirmerait la multiplicité des schèmesrelationnel, se fondant sur la tolérance.

C'est ce vers quoi tendent les sociétés contemporaines.

Dans le modèle rousseauiste, lacellule familiale permet une vie des citoyens tournée vers la politique et l'intérêt général.

En effet, c'est la politique qui organise laprotection de l'espace privé.

Ainsi, les citoyens s'interressent à la politique dans le but de préserver leur espace privé.

L'amour et lafamille sont aux sous bassements de la société.

''comme si ce n'étoient pas le bon fils, le bon mari, le bon père qui font le boncitoyen.'' Or, il a aujourd'hui un besoin de repenser l'intimité.

Peut-on penser une société dans laquelle le besoin de jouir librementet comme l'on veut suffise à intéresser les hommes aux affaires générales.

Pour conclure, on peut dire qu'il y a bien un besoin de reconstruire le discours public tenu sur l'amour – l'amour lui ne s'inventantne se réinventant pas.

L'amour étant l'une des principales préoccupations des hommes, toute organisation publique doit le prendreen compte, afin de pouvoir réguler la vie en communauté.

De nos jours, face à la conjonction d'une nouvelle publicité des questionssexuelles et de la permanence des schémas amoureux, Il faut notamment repenser les rapports entre sexe et amour.

La profusionde la pornographie et des expériences sexuelles dans la sphère publique invite à penser que ''L'amour n'existe plus, seulsdemeurent la sexualité et la camaderie'' (Robert Musil).

Il faut construire un discours qui ne plonge pas dans cette triste et faciledésillusion.

Il faut s'interroger sur les rapports qu'entretiennent aujourd'hui amour et sexualité, à l'heure où le sexe intervient deplus en plus tôt dans une relation.

Le sexe a aujourd'hui tendance à fait naître l'amour, quand il en était auparavant l'expressionultime.

On veut d'abord profiter du sexe en restant à l'abris de l'amour.

Il faut surtout s'interroger sur l'intimité.

Cette mise àl'amour du sexe lui fait-elle perdre de sa valeur dans l'espace privée ou au contraire le valorise-t-elle? Faudra-t-il désormaisdissocier amour et sexualité? Il faut réinventer le discours amoureux, il faut trouver un juste milieu entre le Japon et les Etats-Unisdécrits par Roland Barthes.

''Au Japon, la sexualité est dans le sexe, non ailleurs ; aux Etats-Unis, c'est tout le contraire, le sexe estpartout, sauf dans la sexualité.'' Lectures Alberoni Francesco, Innamorento e amore, Aldo Garzanti Editore, 1979 Alberoni Francesco, L'Erotismo, Aldo Garzanti Editore, 1986 Bruckner Pascal, Le Paradoxe amoureux, Grasset & Fasquelle, Paris, 2009 Bruckner Pascal et Finkielkraut Alain, Le nouveau désordre amoureux, Seuil, Paris, 1977 Enriquez Eugène, De la Horde à l'Etat, Gallimard, 1983 Finkielkraut Alain, La Sagesse de l'amour, Gallimard, collection Folio essais, Paris, 1984 Habib Claude, Le Consentement amoureux, Hachette Littérature, collection Pluriel, Paris, 1998 Barthes Roland, Fragment d'un discours amoureux, Seuil, collection ''Tel Quel'', Paris, 1977 Platon, Le Banquet Rousseau, L'Emile – Livre V L'Imparfaite n?0 ----------------------- [1] Le Nouveau désordre amoureux, Seuil, Paris, 1977. »

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