Faut-il refuser l'évidence pour rechercher la vérité ?
Publié le 19/12/2011
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« Toute vérité nouvelle naît malgré l’évidence. « On pourrait appliquer cette citation de Bachelard au domaine de la science. En effet, les progrès scientifiques sont nombreux et ne cessent d’avancer et l’on pourrait se demander si l’on se contentait d’évidences, nous ne serions plus en mesure d’avancer scientifiquement puisque une évidence est une vérité qui s’impose à l’esprit sans qu’il soit nécessaire de la démontrer. Or, la science n’est jamais définitive, elle est en constante évolution. Une évidence est par définition ce qui va de soi, une vérité acceptée de tous mais cependant, il existe plusieurs sens du terme « évidence «, en effet, ce qui peut être évident pour l’un, peut ne pas l’être pour un autre. Est-ce qu’une évidence est forcément vraie ? N’existerait-il pas plusieurs formes d’évidence ? Quelles seraient-elles ? Rechercher la vérité, n’est-ce pas tout simplement éprouver la force d’une évidence ? Comment dépasser le doute pour parvenir à la vérité ? Faut-il refuser l’évidence pour rechercher la vérité ?
«
Par exemple, on pleure tous quand une personne aimée décède.
Mais pourquoi ce comportement ?
C’est ainsi que commence le travail de recherche de la vérité.
Une chose est évidente parce que de nombreux éléments sont convaincants pour affirmer que cette
cho se est évidente.
L’évidence prend alors la forme d’ « évidence absolue », celle q ui ne peut être niée
par aucun, car cette évidence est fondée sur des faits scientifiques et des connaissances.
Une
évidence immédiate se fonde également sur une acceptation passive, ainsi aucun savoir n’est mis en
jeu.
On fait référence aux croyances, à l’ordre du sensible et aucunement à un travail de raison.
Ainsi,
il ne peut y avoir d’universalité de l’évidence, puisque ce qui est évident pour l’un, ne l’e st sans doute
pas pour un autre et si cette dernière relève du sensible, ce qui varie fortement d’un individu à un
autre, elle ne peut être vraie pour tous.
De ce fait, on peut refuser l’évidence car l’ordre des
sentiments diffère d’un individu à un autre et ce qui me par aît évident peut être contesté par un autre
et vice versa.
Comme on l’a déjà dit, l’évidence repose sur les sentiments, le sensible donc la vision.
C’est un sens qu’il ne fallait nier à l’époque de Galilée, on ne voit pas la Terre bouger donc elle est
immo bile.
Cependant, Galilée était en désaccord avec cette idée et c’est ainsi que le refus de
l’évidence l’a sorti de l’ignorance dans laquelle certains étaient noyés .
Galilée et Copernic ensuite ne
se seraient -ils pas appuyés sur certaines évidences pour att eindre cette vérité ? Autre exemple, à
l’époque de Copernic, le géocentrisme était une évidence pour tous mais lorsque Copernic décide de
placer le Soleil au centre du monde définissant ainsi la Terre comme une simple planète tournant
autour de cet astre , ce qui entraina des changements profonds dans la société.
Ce fut un réel
traumatisme pour certains et c’est ce que Freud qualifiera plus tard de « la première blessure de
l’égoïsme de l’homme » car il a fallu plusieurs siècles à l’Eglise et aux savants avant d’accepter
l’héliocentrisme.
N’y aurait -il pas une partie affective de l’évidence ? Et pourquoi? On peut ainsi dire
que de ces exemples découle une nécessité de refuser l’évidence, non seulement pour cons tituer une
connaissance qui va au- delà des sentiments et du ressenti mais pour acquérir une vérité.
D’un autre point de vue, l’évidence va à l’encontre même de la démonstration, elle relève
plutôt de l’ intuition, comme le dit Pascal « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point.
» C’est
une faculté qui n’est pas fiable et démontrable.
Chez Descartes, le scepticisme est la première étape
qui mène à la connaissance.
C’est ainsi que le doute « sceptique », qui est total et définitif est défini.
Pour l es sceptiques, toutes les vérités humaines sont contestables.
Pour être sage, pour nous libérer
de la préoccupation de fausses connaissances, il faut suspendre notre désir de certitude car rien n’est
vrai de façon certaine et ceci conduit à un résultat tot al et définitif.
Il doute pour ne plus douter , c’est
ainsi qu’il déclara « Pour examiner la vérité, il est besoin, une fois dans sa vie, de mettre toutes choses
en doute autant qu'il se peut.
» .
Dans Le Discours de la Méthode et Méditations Métaphysiques,
Descartes entreprend la démarche du refus de l’évidence pour parvenir à une connaissance
universelle qui ne pourrait être doutée.
En effet, il nous incite à remettre toute évidence en question
afin de parvenir à une connaissance constante qui ne pourrait être contestée, c’est le « doute
méthodique » .
Ce « doute méthodique » est avec le « doute sceptique » les deux doutes
philosophiques qui portent sur la réalité, la vérité en général.
On peut donc parler de démarche
métaphysique dans le sens où tout ceci concerne la réalité au- delà de la physique, qui ne constitue
qu’une seule partie de la réalité.
Contrairement au « doute sceptique », le « doute méthodique » est local, c'est -à -dire qui concerne
une partie de la réalité) et opposé au doute ordinaire, constitue une inquiétude et témoigne d’un
inconfort sur le plan affectif : ce qui entraîne à une incapacité d’agir.
De plus, pour Descartes le doute
méthodique es t un doute « volontaire », total mais qui cherche à pousser pour trouver les limites du
doute.
Il veu t une vérité qui résiste au doute, une vérité indubitable.
Il rejette les idées reçues et se.
»
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