FAUT- IL REDOUTER LES MACHINES ?
Publié le 26/01/2012
Extrait du document
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circulations de l'automation s'inscrivent dans une activité déterminée et continue,
transparente et illimitée pour former un réseau gradué d’écarts.
Le chantier de la
natur e dans lequel s'inscrivait le geste intelligent de l'artisan, après avoir été
remplacé par l'atelier, s'organise en unités de production dans le complexe usinier.
On voit bien que la machine est l'environnement artificiel de notre
époque.
Ses fins sont indéterminées : tout ce qui est réalisable techniquement doit
l'être.
Sa neutralité à l'égard des valeurs et des hommes est évidente.
Seuls en effet
le mesurable et le transformable importent.
A l'éthique du bien faire s'est
substituée l’épopée du tout faire .
En ce sens l’ère du machinisme n'est plus sentie
comme au service de l'homme mais a bien des intentions hostiles à l'homme.
La
machine agirait dans ses versions catastrophiques comme une transcendance qui à
la relation a impose l'opération et à la vérité ses modèles et ses organigrammes.
L'homme n'aurait -il pas jouer à l'apprenti sorcier ?
Mais il nous faut dire que la machine est le résultat d'une mutation orientée.
En ce sens elle a des conditions matérielles mais aussi des conditions humaines.
Elle e st certes un milieu condition de son environnement et de lui -même.
Mais elle
est un milieu lui- même engendré et produit.
En fait la machine rationalise et
universalise le tour de main.
De l'outil à l'instrument, de l'instrument à la machine,
le progrès par palier est évident.
La différence essentielle réside dans la soumission
de la nature et dans la démultiplication de la productivité et du travail gérés l'une
et l'autre par le magistère scientifique.
La machine objective la nature en une
rationalité cogn itive et instrumentale.
En fait le problème posé par la machine est d’ordre social et politique .
Il
s’agit d’être moins sensible à la forme de transcendance qu'elle incarne qu'à l'effet
de main noire qu'elle exerce sur les rapports sociaux.
En effet elle matérialise des
rapports sociaux en antagonismes politiques.
Il s'agit bien plus de craindre l'usage
qu'en font le décideur et les experts.
Ce n'est plus l'homme et la machine qui sont
l'enjeu du machinisme mais bien des hommes contre des hommes.
L'exaltat ion du
magistère scientifique, la production qui s'impose à la consommation et à la
distribution nous obligent à nous ouvrir à un espace à responsabilité collective.
Les
décisions deviennent décisives.
C'est que la machine est non pas une cause et une
nécessité qui nous voue au fatalisme : elle est une condition qui nous impose un
traitement nouveau de la liberté sociale et politique En effet il ne s'agit pas de parier sur l'aveuglement.
Telles sont les versions
catastrophistes.
Il s'agit plutôt de poser l e problème de l'appropriation publique de
la machine.
Elle doit ainsi s’intégrer dans le fonctionnement social pour dépasser
les agressivités latentes que nourrissent les hommes devant un risque de
pétrification des rapports sociaux.
Il nous faut dépasser les hantises qui voient
dans les effets proliférants du contrôle social la force suicidaire des sociétés
industrielles.
En fait la machine impose aux hommes des nouvelles formes de
transmission et d'apprentissage des savoirs : ces dernières doivent, c’est l’enjeu du
siècle, formuler des nouvelles formes d’interaction, à validité intersubjective pour
créer des nouvelles formes d’identité personnelle.
On voit bien que l’enjeu est
sociopolitique et non, métaphysique et apocalyptique..
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