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Faut-il penser le temps comme ce qui s'écoule ?

Publié le 16/09/2005

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temps
§  Le temps se présente à nous sous la forme d'un cycle : celui des saisons ou des rythmes biologiques, donc du retour du même. Mais cette répétition, il est nécessaire de la noter, s'effectue toujours sur fond d'irréversibilité : le temps se symbolise aussi par une flèche et devient alors mouvement même de notre vieillissement, ce qui travaille à notre propre mort. §  Le temps apparaît alors comme ce qui proprement s'écoule, ce qui passe, ce qui fait vieillir et détruit ce qu'il traverse. Dès lors, comme ce qui passe, il apparaît insaisissable. En effet, quand on veut penser le présent, il est déjà passé, l'instant n'ayant aucune durée. §  Le temps est alors ce qui nous échappe et ce qui nous tient et nous soumet à un changement et un vieillissement perpétuel. Plus que le problème de la connaissance du temps c'est la connaissance de nous même qui est posée par l'écoulement du temps. Peut-on penser de la permanence dans le changement perpétuel ? §  Mais si le temps est fugitif, alors n'est-il pas un pur néant ? N'est-il pas en réalité ce qui n'a pas d'existence ? Mais à nier l'existence du temps, ne nie-ton pas notre propre existence dans la mesure où nous sommes dans le temps ? §  Le problème qui se pose est alors le suivant : le temps est-il ce qui est éphémère et insaisissable devenant ce qu'on ne peut connaître voire ce qui est illusoire ou le temps est-il ce qui rend possible une certaine permanence, qui, surplombant le changement perpétuel permet une connaissance du temps et de nous même dans le temps ?
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« nous rétablissons dans l'ordre chronologique : le révolu, l'évanouissement, le non-advenu. § Il est ainsi une forme de non-être.

Sa seule réalité pourrait lui être donnée par le présent mais il est del'essence de celui-ci de nous être ôté.

Saint Augustin conclut provisoirement : « de sorte que nousne pouvons dire avec vérité que le temps soit, sinon parce qu'il tend à n'être plus.

» § On trouve chez les stoïciens une singulière réduction du temps.

Il en devient tout proche du non-être.La passé ne dépend plus de nous, l'avenir nous échappe, seul notre présent nous appartient.

Vivonsdonc comme si nous allions mourir dans le moment qui suit, et ainsi nous vivrons dans l'éternité qui n'arien à voir avec une durée infinie.

Le temps st conjuré par le présent éternel. § Bergson dans La pensée et le mouvant explique que le temps n'existe ni dans nos âmes, ni dans les choses.

Ce n'est pas selon ce temps là que se produisent leurs changements à toutes deux.

Cetemps, conventionnel, mathématique, se compose d'unités égales, successives et extérieures lesunes aux autres. § Le temps conventionnel est irréel : nous ne vivons pas dans une suite d'instants mais dans un présentqui a une épaisseur, qui est fait d'un passé immédiat et de l'avenir imminent ; de plus les moments nesont pas séparés mais se colorent les uns aux autres.

Ce que je vis dépend de ce que je viens devivre et se drape de ce que j'espère éprouver. § Nier l'existence du temps ne consiste pas à nier qu'il y ait du changement dans les choses et en nous,c'est mettre en cause notre représentation du temps, notre attitude face au temps. Mais moins qu'une négation du temps pour ne pas en faire quelque chose d'insaisissable qui s'écoule sans cesse nefaut-il pas chercher une permanence dans le temps ? III) Le temps comme ce qui appartient à une conscience : la permanence dans le temps. § Il est nécessaire de trouver quelque qui échapper au temps et qui puisse nous permettre de penserle temps.

C'est ce que semble faire Descartes en posant qu'il n'y a de temps que parce que l'onpose quelque chose qui échappe au temps.

Dans les Méditations métaphysiques , le morceau de cire qui, lorsqu'on le chauffe, change de forme, de couleur, de saveur et d'odeur reste néanmoinsla même cire qu'au début, cire qui a simplement changé.

Il n'y a donc de changement que de cequi, en regard de l'entendement, demeure.

Car c'est celui-ci qui fait le lien entre toutes les« figures » de la cire pour pouvoir dire que c'est la même bien qu'elle ait à ce point changé. § Kant va dans le même sens quand il dit que le « je pense », ou la conscience connaissante, doitpouvoir accompagner toutes nos représentations pour réussir à en faire la synthèse.

Le moidemeure, et c'est précisément parce que je demeure que je mesure à quel point le temps s'écoule.Il n'y a donc de temps que parce qu'il y a une intemporalité relative. § La conscience est donc à la fois assujettie au temps du point de vue psychologique, et en mêmetemps elle le surplombe comme conscience métaphysique, « transcendantale », qui fait le lienentre le passé et l'avenir.

Quand je dis que je suis le même, je ne veux pas dire que je n'ai paschangé mais que je suis capable de me reconnaître dans ce que j'ai été. § Il n'y a de temps que par quelque chose qui en moi, ne le nie pas, mais y échappe pour une part,et dans une mesure seulement relative. § Le moi est ce qui perdure à travers le temps et qui peut analyser le temps comme ce qui s'écoule.Le temps est bien ce qui s'écoule mais je sui capable de passer outre cet écoulement afin del'analyser. CONCLUSION.

§ Le temps apparaît de prime abord comme ce qui s'écoule, ce qui ne dure pas et n‘a pas de substance.Comme tel, il est aussi ce qui est insaisissable par nous et ce qui nous entraîne également dansl'éphémère. § Il apparaît alors comme une illusion, un non-être, un néant qui n'a pas de consistance.§ Néanmoins, il apparaît nécessaire non de penser le temps comme illusoire mais de penser la possibilitéd'une permanence dans le temps, le moi, qui permet un regard en surplomb sur le temps, et permet dele penser. La connaissance du temps est alors possible ainsi que la connaissance du moi dans le temps. »

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