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Faut-il parfois désobéir aux lois ?

Publié le 17/03/2004

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• Attention au terme de « lois « : il s'applique indifféremment aux lois scientifiques (de la nature) et aux lois de la morale ou du droit. Lesquelles sont à considérer pour répondre à la question ?

• Pour ne pas rendre la copie massivement soumise à une seule thèse, penser à recenser des exemples allant en sens contraire. Si l'on entend donc démontrer que l'on peut ou doit parfois désobéir aux lois, ne pas oublier une référence affirmant le contraire.

• Importance du mot « parfois « : il ne s'agit pas de désobéir toujours ou systématiquement. Cela peut amener à montrer le caractère exceptionnel de la désobéissance, et combien les lois sont ordinairement nécessaires et donc respectables.

• On peut distinguer deux cas « justifiant « la désobéissance : soit que les circonstances rendent la loi impossible à respecter ; soit que, de manière plus générale, on conteste la respectabilité de la loi en elle-même. Dans ce dernier cas, au nom de quoi la consteste-t-on ?

1 - Trouvez dans l'histoire ancienne ou récente un exemple qui oblige à se poser cette question. 2 - Quel est le rôle du mot « parfois « dans l'énoncé ? 3 - Quel danger y a-t-il à désobéir même exceptionnellement à une loi ? 4 - Quel danger y aurait-il à obéir inconditionnellement aux lois ? 5 - Ces deux réponses sont-elles compatibles ? Sinon, comment se décider entre ces deux obligations ?

« aux pires maux.

Tout doit concourir au maintien de l'ordre.

Kant écrit dans la Métaphysique des moeurs (dans les fondements du droit) que rien ne permet de justifier une remise en cause del'application de la loi : même si elle est injuste, arbitraire et non recevable,elle doit être respectée.

En aucun cas nous ne devons la transgresser,refuser de s'y soumettre.

Pour Spinoza de même le respect de l'ordre et lasoumission à la loi est une règle fondamentale et aucun cas de force majeurene peut permettre sa violation.

Le souci premier est de tout faire pour éviterla guerre civile, entre les membres d'une même communauté.

Pour Kant unpouvoir qui repose sur un fondement illégitime finit par se détruire.

Même unpouvoir qui a pour origine la violence doit trouver une légitimité aux yeux desgouvernés, une reconnaissance de l'existence de l'ordre en place.

Mais cettecontrainte de la loi ne contient-elle pas une faiblesse dans la mesure où ellese heurte à un sentiment primordial celui de la liberté ? La liberté n'est-ellepas antérieure à la notion d'ordre ? Avant d'obéir, il faut réfléchirC'est fuir toute responsabilité morale que de se cacher derrière l'autorité, quede dire: «Je ne fais qu'obéir aux ordres.» Il est des circonstances où, pourdes raisons éthiques, c'est un devoir de refuser de se plier à ce que l'autoriténous impose de faire. "Résistance et obéissance, voilà les deux vertus du citoyen.

Par l'obéissance, il assure l'ordre ; par la résistance ilassure la liberté.

Et il est bien clair que l'ordre et la liberté ne sont point séparables, car le jeu des forces, c'est-à-dire la guerre privée, à toute minute, n'enferme aucune liberté ; c'est une vie animale, livrée à tous les hasards.Donc les deux termes, ordre et liberté, sont bien loin d'être opposés ; j'aime mieux dire qu'ils sont corrélatifs.

Laliberté ne va pas sans l'ordre ; l'ordre ne vaut rien sans la liberté.Obéir en résistant, c'est tout le secret.

Ce qui détruit l'obéissance est anarchie ; ce qui détruit la résistance esttyrannie.

Ces deux maux s'appellent, car la tyrannie employant la force contre les opinions, les opinions, en retour,emploient la force contre la tyrannie ; et inversement, quand la résistance devient désobéissance, les pouvoirs ontbeau jeu pour écraser la résistance, et ainsi deviennent tyranniques.

Dès qu'un pouvoir use de force pour tuer lacritique, il est tyrannique." ALAIN L'équilibre entre ordre et liberté, quine vont pas l'un sans l'autre, permet seul d'échapper à la tyrannie.

On retrouveici des idées classiques voisines de celles que Rousseau, par exemple, a exprimées : il n'y a pas de liberté sans lois.A des thèmes classiques, se surajoute l'idée qu'il faut obéir en résistant.

Il y a, chez Alain, une méfiance à l'égard dupouvoir politique anonyme.

Obéir sans approuver, tel est le secret de l'homme libre, du vrai citoyen. Les notions de résistance et d'obéissance (sous-entendu à l'autorité souveraine) constituent les éléments pivots duraisonnement d'Alain.

Vous devrez donc très soigneusement les expliquer (ainsi que la liberté et l'ordre qui leurcorrespondent).

Ce texte expose différents points de vue sur l'équilibre entre l'ordre et la liberté, de manière à bienfaire saisir sa nécessité. Une soumission aveugle peut conduire au crimeLe psychologue Stanley Milgram, au cours d'expériences en laboratoire effectuées entre 1950 et 1963, a montré quece qui s'est passé dans les camps de concentration nazis pouvait à tout moment se reproduire.

Son livre,Soumission à l'autorité, prouve que l'on peut aisément, sous couvert d'autorité, pousser un être à torturer unevictime innocente et sans défense. Désobéissance dans certaines circonstances- La nature de la loi prévoit la désobéissance : tout interdit ouvre la possibilité de sa transgression.

La loi va de pairavec la liberté.

Comment passer de cette possibilité théorique à une possibilité réelle sans offenser la raison ? - Dans certaines circonstances, il y aurait suspension de l'obligation habituelle (le médecin qui ment au maladeincurable : sa désobéissance au devoir de vérité se justifie par le souci de ne pas faire souffrir moralement, etinutilement).

C'est alors e respect de la personne qui dirige la désobéissance. - Contradiction classique entre l'état de guerre et l'interdiction de tuer.

La décision est purement individuelle :l'objecteur de conscience va jusqu'au bout de son refus, mais e citoyen peut choisir de faire la guerre pour défendreune patrie où s'incarnent des valeurs à ses yeux positives. - De tels cas s'accompagnent de problèmes de conscience.

Rousseau distingue ainsi le citoyen de son rôlemomentané de soldat : ce dernier peut désobéir à la loi « normale » parce qu'il a en quelque sorte un statutd'exception.

Mais de telles règles d'exception ne peuvent durer.. »

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