Faut-il opposer le monde intérieur de la conscience au monde extérieur?
Publié le 19/02/2016
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Bergson, dans son essai, conceptualise des impressions, des sensations que nous avons tous éprouvées. Je ne puis jamais dire ce qui se passe en moi. Si je le dis, c'est en utilisant des mots qui ne traduisent jamais l'extrême complexité, l'extrême richesse d'une vie psychique aussi mystérieuse que foisonnante. Spiritualiste, il l'est. Voilà sa qualité. Son défaut est de vouloir rendre compte de ce qui dépasse l'entendement humain. Comme l'a dit Kant, il y a des limites à la connaissance rationnelle. Si la philosophie peut,
parfois, prêter à sourire, c'est qu’elle s'attaque à des problèmes qui n'ont aucune solution. Je n'ai aucun moyen de prouver que je suis libre, tout comme je n'ai aucun moyen de prouver - ce que tente pourtant de faire Gilbert Ryle - que ma «pensée» n'est qu'une manière intelligente de traiter des données. Par rapport à ce que l'homme sait de lui-même, thèses matérialistes et thèses spiritualistes se valent dans la mesure où elles ne reposent que sur des convictions premières.
«
Il ne faut pas opposer le monde intérieur de la
conscience au monde extérieur
·~[·]~·
Les données de l'expérience intérieure sont des données
quantifiables.
C'est pourquoi l'on peut étendre à la vie
psychique les principes déterministes qui régissent
l'ensemble des phénomènes naturels.
La psychologie
est de la bio l ogie
D
ans Le Cerveau et la
pensée , le psycho
logue He
nri Piéron sou
ti e
nt qu e la psychologi e
est un e branch e de la
•En dehors d'une adapta tion- objals toujours nou veaux de l 'expér ience externe, la conscience ne peut se produire .• Henri Wallon, La Conscience et /a vie subconsciente
biologie dans la mesure
où elle porte sur l'étude
obj ective des compor
tements , lesquels sont
physiologiquement déter
minés.
Tout sujet réagit
â des stimuli internes
ou ext ernes.
Ces stimuli
peuvent être clairement
définis
et quantifiés.
Le matérialisme
l'emporte sur
le spiritualisme
C
omme le dit Gilbert
R y
le, même la no
tion
de «pensée» est une
en t ité imaginaire.
E lle
est un «fantôm e dans
la ma chin e».
Ce tte
machine , c' es t le cer
veau,
qui est une sorte
d 'ordinateur vivant dont
la seule finalité est
de
traiter in telligemment
de l'information.
La
manière dont il
la traite
peut être scientifique
men t étudié e.
L'homme n'est
qu'un ensemble
de molécules
G
aillée a raison de
dir e que la nature
e
st écrit e e n «langage
math ématiqu e ».
Si l' es
prit humain pe
ut décou
vrir les lois
qui la gou
vernent , c 'est qu'il
ob é it
à des princip es qui sont
les mêmes que ce ux aux
quels sont soumis la
matière brute et le
vivant.
Il n 'y a don c
pas lieu d'opposer une
prétendue int ériorité
de la conscience au
monde ext érieur.
L'homme pen se, a consci en ce de lui -m ême .
Mai s
il est gouverné par les mêm es pr in ci pe s q ui font que l'univers
est tel qu'il est.
C'est
un e illu sion de c roire qu e sa vie inté rieure
se
disting ue du monde ex té rie ur..
»
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