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Faut-il opposer la liberté MORALE À LA LIBERTÉ POLITIQUE ?

Publié le 25/01/2020

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morale

Doit-on se résoudre à accepter cette opposition entre deux formes de liberté, et même accepter que la liberté ne s'expérimente que sous la forme de la scission : entre la politique et la morale, entre domaines privé et public? La question de la liberté ne se pose peut-être à l'homme que tant qu'il n'arrive pas à unifier les différents aspects de son existence.

Cependant, on peut penser - comme l'exprime aujourd'hui Habermas avec la notion d'une éthique de la discussion - que la protection des droits individuels n'est possible qu'au sein d'un régime qui accepte la légitimité d'un débat public, luttes politiques et libertés civiles formant les deux aspects indissociables d'un processus démocratique réel. La morale sert de légitimation à la politique qui met en œuvre les conditions de la morale. Oublier un des deux pôles, c'est couper la liberté d'une de ses assises.

morale

« Il.

Un avènement ambigu •Ce principe est mis en œuvre dans les Déclarations des droits de l'homme du xvm• siècle.

La liberté de tout homme est garantie.

~ «Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux c( droits de l'humanité, même à ses devoirs», écrit Rousseau dans Ou l:t: contrat social (livre 1, chap.

IV).

Cependant, cette liberté universelle ~ ne se réalise pas dans un État universel, inexistant, mais dans un prin- cipe moral : la dignité de la personne humaine.

La reconnaissance de ~ la liberté de chacun sous la forme de droits individuels va de pair, dans le monde moderne, avec une certaine disparition du caractère politique du concept de citoyen.

•La civilité, qui implique d'avoir une conduite conforme aux bonnes mœurs, se substitue à la citoyenneté comme participation au pouvoir.

La liberté est donnée à l'individu comme permission de poursuivre ses intérêts propres, à condition de ne pas gêner les autres, et rarement comme un pouvoir de délibérer pour peser sur le destin de la collec­ tivité dont il fait partie.

•Rousseau apostrophe ainsi les individus modernes dans le livre Ill, 15, du Contrat social: «Vous n'avez point d'esclaves mais vous l'êtes, vous payez leur liberté de la vôtre.» Benjamin Constant, au début du xrx• siècle, opposera la liberté des anciens à la liberté des modernes qui se réduit à l'indépendance privée.

Ill.

Sphère publique, sphère privée •Doit-on se résoudre à accepter cette opposition entre deux formes de liberté, et même accepter que la liberté ne s'expérimente que sous la forme de la scission : entre la politique et la morale, entre domaines privé et public? La question de la liberté ne se pose peut­ être à l'homme que tant qu'il n'arrive pas à unifier les différents aspects de son existence.

• Cependant, on peut penser -comme l'exprime aujourd'hui Habermas avec la notion d'une éthique de la discussion -que la pro­ tection des droits individuels n'est possible qu'au sein d'un régime qui accepte la légitimité d'un débat public, luttes politiques et libertés civiles formant les deux aspects indissociables d'un processus démo­ cratique réel.

La morale sert de légitimation à la politique qui met en œuvre les conditions de la morale.

Oublier un des deux pôles, c'est couper la liberté d'une de ses assises.

> Flash bac p.

'125. »

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