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Faut-il fuir la technique ?

Publié le 27/02/2008

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Toutefois, nous ne parvenons plus à y revenir, que ce soit parce qu?on « n?arrête pas le progrès » ou bien parce que ce passé n?a jamais eu lieu. Aussi, ne faudrait-il pas plutôt revoir notre rapport à la nature et à la technique, de telle manière qu?on puisse conserver cette dernière tout en préservant la première ?     Proposition de plan :   Le projet cartésien d?une maîtrise de la nature. a) D?après Descartes, « connaissant la force et les actions du feu, de l?eau, de l?air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent, nous les pourrions employer à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. » (Discours de la méthode, sixième partie) Tel est l?usage que l?on peut faire de la technique, et celui-ci sert un grand dessein, qui est de permettre aux hommes de bien vivre dans ce monde qui les fait trop souvent souffrir. Ainsi Descartes affirmait-il que la connaissance devait être subordonnée à « tout ce qui est utile à la vie » (Discours de la méthode, première partie) et devait permettre de « voir clair en ses actions, et marcher avec assurance en cette vie. » (Discours de la méthode, première partie) b) L?objectif principal de la technique et de la connaissance résiderait alors dans la médecine. En effet, la « conservation et la santé », tel aura été pour ce philosophe « de tout temps le principal but de mes études » (Lettre au marquis de Newcastle). D?ailleurs, qui pourrait nier sans honte que nous devons beaucoup à la médecine, elle grâce à qui nous sommes dispensés de mourir dans d?atroces souffrances d?une crise d?appendicite ? L?accroissement de l?espérance de vie rend hommage au v?u de Descartes et en même temps permet d?espérer toujours plus en cette vie.
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« b) Rousseau, dans cette perspective, se fera l'un des principaux adversaires de la technique.

Selon lui, endéveloppant les techniques, l'être humain est sorti de la place que la nature lui avait attribuée et il a rompu l'ordrenaturel.

Plutôt que de progrès, il faudrait alors parler d'après lui de décadence.

D'après Rousseau, l'homme neconnaît à l'état de nature que la liberté, le bonheur et la justice et ceux-ci ne font qu'un car l'homme écoute alorsles impulsions de son cœur et c'est en toute bonne volonté qu'il suit ses conseils.

Il est forcément juste, car dansson cœur parle sa conscience, cet « instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d'un être ignorant etborné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rend l'homme semblable à Dieu » ainsi qu'il l'écritdans le livre IV de l' Emile . Rousseau: "Conscience ! Conscience ! Juge infaillible du bien et du mal" Cette formule de Rousseau, que l'on peut lire dans l'Emile, aborde la question de la conscience dans sa dimensionmorale.

En effet, si comme nous l'avons montré dans l'analyse de la citation de Pascal, la conscience signifie ausens premier « accompagné de savoir », elle prend également un sens moral, et les expressions que nous venonsd'évoquer montrent qu'elle apparaît comme ce sentiment qui pourrait nous permettre de distinguer le bien du mal.Tel est le sens de la formule de Rousseau puisqu'il la qualifie de « juge infaillible ». Ainsi, la conscience morale serait ce sentiment moral inné que tout homme possèderait.

Il suffit alors d'écouter « lavoix de sa conscience » pour savoir qu'on a mal agi, ou, pour bien juger, de juger « en son âme et conscience ».

Sion peut alors définir l'homme par la conscience, c'est donc aussi en tant qu'être moral ou, en tout cas, en tantqu'être pour qui la question morale se pose.

Pourtant, faire reposer la morale sur un sentiment n'est pas sans poserproblème.

En effet, n'est-il pas possible de faire le mal en toute bonne conscience ? Comment dans ces conditions Rousseau peut-il soutenir l'infaillibilité de ce sentiment ? Parce qu'un sentiment animele cœur des hommes et caractérise l'humanité : la pitié, sentiment qui le conduit à souffrir au spectacle de lasouffrance de l'autre.

Pourtant, de nombreux événements dans la vie courante et dans l'histoire nous montrent quece sentiment n'est pas toujours présent chez les hommes.

En effet, si on affirme que l'homme est animé par cesentiment, que sa conscience le guide, comment, une fois encore, comprendre la barbarie, la violence, la cruautédont les hommes peuvent être capables ? L'argumentation de Rousseau est double :- si les hommes sont capables de cruauté, c'est parce que la société les a pervertis en faisant naître le vice, lacomparaison et la rivalité ;- l'existence de ce sentiment est avérée par la réalité.

En effet, si la morale ne reposait que sur la raison, cela feraitbien longtemps que l'humanité aurait disparu.

c) Les techniques, nous dit Rousseau, font apparaître de nouveaux besoins.

L'homme ne se contente plus des désirsnaturels, car les techniques repoussent ses besoins au-delà de ses capacités naturelles.

Ainsi, alors qu'à l'état denature il pouvait facilement satisfaire ses désirs (ceux-ci n'étant constitués que de « la nourriture, une femelle et lerepos » comme il l'écrit dans la première partie du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes ), sous l'effet du progrès, ses désirs se complexifient, et ils deviennent de plus en plus difficiles à assouvir. Pour cette raison, il semble bien qu'au lieu de vouloir se « rendre comme maîtres et possesseurs de la nature », ilvaille mieux apprendre à vivre en harmonie avec elle.

En effet, si les malheurs que la technique veut résoudre sontengendrés par la technique, le salut ne peut se trouver de son côté.

De la sorte, il semble bien plus sage de fuir latechnique que de la rechercher.

Transition : Toutefois, cette conception rousseauiste de la nature n'est-elle pas qu'un pur fantasme ? La nécessité d'une limite éthique à la technique. 3.. »

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