Faut-il faire de la philosophie un travail ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
Le sujet nous invite à interroger la place que la philosophie doit prendre dans une société. Faut-il réserver la philosophie aux seuls spécialistes, à des professionnels de la philosophie? Mais aussi, enseigner la philosophie est-ce mettre au travail (faire des exercices, apprendre des leçons)?
«
il s'agit non pas de faire de futurs enseignants en philosophie maisd'exercer les élèves à penser par eux-mêmes, à questionner leur proprecroyance.
La philosophie peut avoir un effet mais il n'est pas forcémentvisible.
c) Cependant, faire de la philosophie ce n'est passeulement enseigner, mais penser de façon rationnelle et méthodique.
Sila philosophie est un travail, alors c'est un travail de la pensée.
Ce typed'activité demande aussi un effort.
Or, une activité philosophique, parcequ'elle est un effort, est objectivement un travail au sens large.
Mais la sujet envisage une possible réforme de la philosophie, ilne s'agit pas seulement de se demander quel type de travail laphilosophie peut être, mais ce qu'elle serait si on la réduisait à un travail.
2.La philosophie ne doit pas être un travail.
a) Le langage de la productivité et de l'utilité ne convientpas au "travail" philosophique car si tant est qu'elle produise quelquechose, ce n'est pas une chose aisément quantifiable.
Faire de laphilosophie un travail c'est faire transformer quelque chose de qualitatifen quantitatif et donc peut être dénaturer la philosophie.
b) Faire de la philosophie un travail, c'est aussi faire d'elleune activité rémunérée par quelqu'un.
Or, qui est ce quelqu'un et quelavantage en retire-t-il? Si la philosophie est un travail, elle ne doit êtreque publique.
Il faut rappeler que de nombreux philosophes et artistesont vécu pendant la Renaissance grâce à des protecteurs, des mécènesqui sont souvent de puissants seigneurs.
Cela ne détourne-t-il pas laphilosophie de sa fonction émancipatrice?
c) Le philosophie n'a pas cette part aliénante du travail parce qu'elle transforme celui qui la pratique tandis que le travail produit quelquechose d'extérieur.
Marx écri t: « En quoi consiste l'aliénation du travail? D'abord dans le fait que le travail est extérieur à l'ouvrier, c'est-à-dire qu'iln'appartient pas à son essence, que donc, dans son travail, celui-ci nes'affirme pas mais se nie, ne se sent pas à l'aise, mais malheureux, nedéploie pas une libre activité physique et intellectuelle, mais mortifie soncorps et ruine son esprit.
».
La philosophie est la recherche de la vérité maisaussi du bonheur, elle doit être le contraire de ce que Marx entend ici par letravail.
d) Enfin, la philosophie est-elle réductible à l'activité desphilosophes, en entendant par "philosophes" les seuls spécialistes? N'y a-t-il pas quelque chose de la philosophie qui échappe à toute concentration,par exemple, dans la curiosité humaine? La remise en cause de sescroyances, de ses perceptions, ce qui est souvent le premier moteur de laphilosophie, n'est-il pas une donnée de la nature humaine? Conclusion: La philosophie peut être considérée comme un travail à conditiond'entendre le mot travail au sens large, c'est-à-dire, qui produit du bien etnon pas forcément seulement des biens.
Mais elle n'est en aucun casréductible à cela.
La philosophie ne doit pas être un simple travail, ni pour lephilosophe ni pour le profane..
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