Faut il être tolérant ?
Publié le 08/12/2013
Extrait du document
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D’où son actualité politique, la tolérance n’est pas définitivement acquise, elle évolue au fil des époques et continue
encore aujourd’hui d’infuser dans nos sociétés s’illustrant par exemple par des conquêtes de lois comme le droit de
vote à l’avortement des femmes.
Mais surtout, des leçons tirées des épisodes historiques tragiques relativement récents
comme l’existence des régimes totalitaires.
En effet, la notion de tolérance semble dépendre de la façon dont le
pouvoir conçoit sa relation à la vérité et des moyens qu'il est disposé à investir pour faire valoir cette conception.
Ainsi, en URSS les bolcheviques étaient animés d’intentions qui auraient pu être pures et louables mais finalement
leurs conceptions étroites du bien et le mal les ont conduit à des atrocités.
En outre, la tolérance aurait surement été
une solution à la famine en Ukraine ou aux millions de morts dans les goulags.
En parallèle, la tolérance a une
actualité religieuse dans nos sociétés modernes.
Aujourd’hui on assiste encore au fanatisme religieux, en Tunisie par
exemple les islamistes fanatiques organisent des attentats afin de tuer les députés favorables à la démocratie.
Ainsi, ces
évènements doivent induire chez les individus une prise de conscience sur la nécessité d’être tolérant.
En outre, pour
garantir aux individus de vivre librement et empêcher la guerre civile, le terrorisme, les atrocités, la tolérance apparaît
comme indispensable.
Plus largement la Tolérance c’est aussi le garantit d’une diversité, d’un rebus de l’uniformité.
En effet, tout d’abord en
matière de mœurs la lutte pour la tolérance a permis au fil des époques de faire évoluer les mentalités.
Sans la
tolérance aujourd’hui, les homosexuels seraient illégaux, les internats non mixtes, les femmes secrétaires et ne
pourraient pas prendre de contraception.
Ainsi, mai 68 marque un tournant important dans l’évolution des mœurs, les
étudiants se révoltent contre l’uniformité développent de nouvelles façons de penser.
Notamment les Hippies qui
prônent la paix et l’amour, la tolérance s’impose comme une valeur indispensable au vivre ensemble, garantissant une
diversité contre l’uniformisation, soit de l’ennui.
En effet, c’est en faisant l’effort d’accepter des gens différents de soi
qu’on aboutit au développement de la créativité, de l’enrichissement culturel.
Par exemple, les peintres
impressionnistes : en rupture avec les conceptions artistiques classiques, ils sont rejetés pour leurs façons différentes
de peindre.
Malgré cela, ils créent le salon des refusés et trouvent peu à peu un public et une renommée mondiale,
ainsi leur art est aujourd’hui un symbole du renouveau artistique du 19eme siècle.
En définitive nos démocraties sont héritières de ces principes de tolérance et de liberté.
La tolérance est donc une
condition indispensable au vivre ensemble de nos sociétés moderne à la fois dans le domaine politique, culturel et
religieux.
La tolérance est donc la garantie d’une diversité, le contraire de l’uniformité soit de l’ennuie.
Mais pour
autant, l e devoir de Tolérance dont doivent inévitablement faire preuve les individus n’apparaîtrait-il pas quelque part,
comme synonyme d’une forme de passivité, une sorte de choix de facilité? P eut-on affirmer avec certitude qu’il
faudrait tout tolérer ? Tout tolérer n’est-ce pas au fond se rendre complice de l’intolérable ? Mais alors où situer les
limites de la Tolérance ? Doit-on tolérer l’intolérable ?
Le devoir de tolérance semblent inévitablement présentées des paradoxes.
En effet, il apparaît dans
un sens qu’être tolérant pourrait être synonyme d’obstacle à la recherche de son identité propre.
Tout
d’abord par rapport à l’attitude de passivité qu’elle pourrait impliquer.
En outre, tolérance signifie
la capacité à accepter et à respecter des idées, des sentiments, des manières d'agir différents des
siennes.
La tolérance suppose donc d’avoir des convictions et d’accepter que les autres ne les partage
pas.
Mais en acceptant toujours passivement les attitudes et les comportements les plus variés,
l’individu ne risque qu’il pas de ne plus savoir qu’elles sont ses propres convictions ? En ce sens la
tolérance érigée en unique principe de vie fait courir le risque d’une solution de facilité, cela conduit à
ne pas s’opposer, ne pas aller à l’encontre de ses propres valeurs.
Ainsi l ’exigence morale que sous-entend la tolérance, se traduit par se raccrocher à des constantes,
des devoirs fondamentaux .
Mais alors « Tout tolérer » sous prétexte que c’est un devoir fondamental,
en ce sens suivre la doxa car tolérer « c’est normal » n’est-ce pas se rendre complice de l’intolérable ?
En effet à force de vouloir tout comprendre, même ce qui nous serait le plus étranger, on finirait par
tout admettre et tout tolérer.
En d’autres termes, être tolérant à la manière des esprits sceptiques en
suspendant tous jugements, et finir par tout admettre, ne serait-ce pas finir.
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