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Faut-il dire que la conscience est dans le temps, ou que le temps est dans la conscience ?

Publié le 19/03/2009

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conscience

« Qu'est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais plus « (saint Augustin, Confessions, XI, 14). Ce que je sais, c'est que je me sens durer et que je saisis les phénomènes comme s'ordonnant dans une succession irréversible. Mais est-ce ma conscience qui est dans le temps, ou le temps qui est dans ma conscience? En d'autres termes, le temps a-t-il une réalité hors de ma représentation ? Le temps est-il dans les choses, a-t-il une réalité objective, ou n'est-il qu'une forme subjective que je projette dans les impressions de ma sensibilité ? Le temps est-il en nous ou hors de nous ?  

Première partie : Le temps est indépendant de la conscience  

Deuxième partie : Kant et le temps comme forme a priori de la sensibilité  

conscience

« b) « Le temps n'est autre chose que la forme du sens interne, c'est-à-dire de l'intuition de nous-mêmes et de notreétat intérieur.

»c) « Le temps est la condition formelle a priori de tous les phénomènes en général.

L'espace, en tant que forme purede l'intuition extérieure, est limité, comme condition a priori, simplement aux phénomènes externes.

Au contraire,comme toutes les représentations, qu'elles puissent avoir ou non pour objets des choses extérieures, appartiennent,pourtant, en elles-mêmes, en qualité de déterminations de l'esprit, à l'état interne, et, comme cet état interne esttoujours soumis à la condition formelle de l'intuition intérieure et que, par suite, il appartient au temps, le temps estune condition a priori de tous les phénomènes en général et, à la vérité, la condition immédiate des phénomènesintérieurs (de notre âme), et, par là même, la condition médiate des phénomènes extérieurs.

» Le temps, commel'espace, est donc une pure intuition, une forme a priori de la sensibilité.

Il n'existe ni en soi ni dans les choses.

Ilest « une condition subjective de notre (humaine) intuition (...) et il n'est rien en soi en dehors du sujet ».

Il a nonune réalité absolue, mais une « réalité empirique » puisque, possède une objectivité véritable par rapport auxphénomènes et une « idéalité transcendantale » puisqu'il ne peut être attribué aux objets en soi, aux noumènes. • Critique.a) De même que l'apparition des géométries non euclidiennes (cf.

Riemann et Lobatchevski) a relativisé l'intuitionpure et formelle de l'espace, la relativité généralisée d'Einstein a remis en cause l'intuition pure et formelle d'untemps universel, en même temps que la conception newtonienne d'un temps et d'un espace absolus, indépendantsdes phénomènes.Le temps devient relatif, car les intervalles de temps entre des événements donnés varient en fonction desmouvements relatifs des systèmes considérés : ainsi deux événements qui apparaissent simultanés à un observateurdans un système donné pourront n'être pas simultanés pour un observateur en mouvement par rapport à cesystème.

De même le temps s'écoulera plus vite dans un système effectuant à très grande vitesse un mouvementaller-retour par rapport à un système inertiel donné, que dans ce système inertiel (paradoxe de Langevin).b) Cependant les défenseurs du kantisme ont pu faire observer que, du fait même qu'Einstein ne se place jamais dupoint de vue de la sensibilité, c'est-à-dire des intuitions originaires de l'espace et du temps, ses formules n'ont pas àêtre interprétées dans un sens réaliste : l'espace-temps d'Einstein ne serait pas une chose en soi.

En conséquence,comme l'a reconnu Einstein lui-même, sa « mécanique ne pouvait être confrontée avec les thèses de l'esthétiquetranscendantale, qui ne devaient en attendre ni une condamnation ni une confirmation.

» (C.

Serrus, L'Esthétiquetranscendantale et la science moderne, p.

166.) conclusion Il apparaît tout aussi légitime — ou illégitime — de concevoir le temps comme une réalité objective, extérieure à laconscience et ne se confondant cependant pas avec les choses, que comme une forme de notre sens interne,c'est-à-dire comme un mode purement subjectif de représentation des objets. indications de lecture • Aristote, Physique, IV.• Plotin, Ennéades, III, 7.• Saint Augustin, Les Confessions, XL• Kant, Critique de la raison pure, 1781.• Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience, 1888.o Bachelard, La Dialectique de la durée, 1933.. »

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