FAUT-IL DIRE DE L'HOMME QU'IL EST LIBRE OU QU'IL SE LIBÈRE?
Publié le 19/03/2014
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FAUT-IL DIRE DE L'HOMME
QU'IL EST LIBRE OU QU'IL SE LIBÈRE?
L'homme, en tant qu'être conscient, a le sentiment d'être libre. Mais ce sentiment est, en fait, illusoire. Il résulte de l'ignorance. Car l'homme est soumis à des déterminismes naturels, sociaux, psychologiques. Il faut donc dire de l'homme non qu'il est libre, mais qu'il se libère. La liberté s'acquiert par la maîtrise de la nature (de ce point de vue, le développement des sciences et des techniques a donné à l'homme un grand pouvoir); par la maîtrise du développe¬ment économique et social ; par la maîtrise de soi (dominer ses passions, chercher à mieux connaître son inconscient). La liberté se conquiert donc. Elle est le pouvoir d'agir fondé sur la connaissance des déterminismes qui s'exercent sur nous.
«
LA LIBERTÉ EST-ELLE UN FAIT?
1 Nous jugeons nos semblables,
comme s'ils étaient libres
Si on ne peut connaître l'homme que comme déterminé,
on peut toujours penser la liberté comme une possibilité .
Tout se passe d'ailleurs, dans la pratique, comme si nous
considérions nous-mêmes
l'homme comme libre.
Un
homme a-t-il commis un crime? On pourra toujours trou
ver des causes à son acte, mais nous ne l'innocenterons pas
pour autant .
En
le déclarant coupable, nous affirmons, en
fait,
qu'au moment où il a commis cet acte, il pouvait, mal
gré
tout son passé, ne pas le commettre .
1 On ne peut pas prouver que l'homme est libre
mais on peut le penser
Kant considère la causalité non comme une réalité objec
tive, mais comme un a priori de l'entendement humain.
D'où l'idée que la véritable nature de l'homme n'est pas
celle que nous connaissons théoriquement et l'affirmation
de
la possibilité d'une liberté transcendantale, noumén le.
Il y a, en l'homme , une volonté libre qui peut se détermi
ner elle-même indépendamment de l'enchaînement tempo
rel de sa vie .
Il est donc capable de commencer une action
qui ne soit pas déterminée par des causes antérieures.
1 Je dois, donc je suis libre
Mais comment puis-je savoir que je suis libre? Kant
répond : par
la loi morale.
Autrement dit, la liberté se fonde
sur l'impératif catégorique :
« je dois »; « je dois, donc je
puis
» , c'est-à-dire je suis libre.
La raison ne peut me com
mander d'obéir à
la loi morale que si j'ai la possibilité d'y
obéir.
En cas contraire, la raison se contredirait.
Il suffit
donc d'invoquer l'accord de
la raison avec elle-même pour
déduire du devoir la liberté .
D'ailleurs, s'il est vrai que je
peux désobéir à
la loi morale, j'expérimente aussi parfois
que je peux agir contre toutes mes tendances et mes inté
rêts s'il
le faut.
J'éprouve donc en moi une possibilité d'agir
moralement qui atteste
mon indépendance par rapport à
tous
les déterminismes naturels et sociaux qui m'affectent .
La liberté ne peut pas se prouver, mais elle est un fait
donné
en même temps que la raison •
65.
»
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