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Faut-il défendre ses convictions à tout prix?

Publié le 08/04/2005

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Ainsi par le fait que je pense que mes idées sont porteuses de vérité, je m'évertue à les défendre. La conviction implique donc une adhésion totale du sujet à ce qu'il croit. La conviction est donc différente de l'opinion qui comme le souligne Platon dans le Ménon, véhicule des vérités erratiques qui sont toujours susceptibles d'être en proie au changement. L'opinion est un pseudo-savoir, c'est celui qui est fondé sur le ouï-dire. Tout le monde est capable d'avoir une opinion car il s'agit simplement d'évoquer ses idées du moment sans savoir vraiment, c'est-à-dire sans les passer sous le crible de la raison, si elles sont porteuses de vérité ou non. Ainsi des convictions politiques peuvent être défendues à partir du moment où elles s'appuient sur un savoir, en l'occurrence ici, un savoir politique. Mais qu'en est-il des convictions qui ne s'appuient pas sur des raisons rationnelles, comme les convictions religieuses ? B : En effet le croyant fait reposer sa foi sur des vérités révélées. Or les vérités religieuses sont de l'ordre de la transcendance et par conséquent elles ne peuvent pas être passées au crible de l'entendement. Pour l'homme de foi Dieu existe et il en a l'intime conviction.

Lorsque nous sommes convaincus de quelque chose nous pensons pouvoir en rendre raison. Par exemple, je suis convaincu qu’il va pleuvoir aujourd’hui en raison des nuages gris qui s’amoncellent dans le ciel. La conviction repose sur un savoir qui est fondé en raison, ce dont je suis convaincu, je peux le prouver par des raisons. Or il est des convictions qui se rapportent à des objets dont il est impossible de rendre raison : c’est le cas des convictions religieuses. Le croyant affirme par exemple que Dieu existe en vertu de ses convictions religieuses. Or la religion n’appartient pas au domaine de la raison mais plutôt à celui de la foi. La foi est une croyance à laquelle le croyant acquiesce et dont il n’a pas besoin de prouver la vérité en recherchant des preuves rationnelles. Ainsi face à ces deux types de convictions, celle qui a trait à des choses dont on peut rendre raison, et celle qui appartient au domaine de la foi, nous sommes face à un problème dans la mesure où il apparaît que certaines convictions sont plus proches de la vérité que d’autres. Par conséquent, faut-il défendre ses convictions à tout prix ? On peut donc définir la conviction comme une opinion dont il m’est possible de rendre raison. Or si je suis convaincu de ce que je pense, c’est-à-dire si je possède des convictions, pour quelles raisons devrais-je les défendre ? N’y a-t-il pas une contradiction à vouloir défendre ce dont on est sûr ? Si vouloir défendre ses convictions semble être contradictoire, il est peut être plus judicieux de penser que cette exigence d’analyse permet peut-être d’examiner que ce que l’on croit être une conviction n’est peut être à l’arrivée qu’une simple opinion. Mais si une conviction est d’ordre religieux, c’est-à-dire du domaine de la foi, pourquoi faudrait-il en rendre raison, alors que la foi est une croyance qui se passe de raisons rationnelles. Ainsi les convictions ont-elles besoin nécessairement d’être défendues pour être fondées en vérité ?

 

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