Faut il considérer mon corps comme un obstacle ?
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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sont ceux qui comme l'avarice ou l'ignorance admettent des causes extérieures et produisent inconstance etimpuissance en l'homme au contraire de la fermeté qui est un « Désir par lequel un individu s'efforce de se conserveren vertu du seul commandement de la Raison » ( Ethique , livre 4, proposition 59, scolie) engendre la joie.
Ce à quoi nous enjoint Spinoza de faire est de réaliser notre nature, de l'accomplir au plus haut sens du terme.
Mais cela nepeut s'effectuer que si nous persévérons dans notre être et que nous accomplissons le désir de puissance commeexpression de la vie même.
Spinoza parvient ainsi sans préconiser l'intempérance à concilier : désir et vertu.
Tousles désirs ne sont pas pour autant signe de notre puissance d'agir.
Seuls les désirs dont nous sommes causesadéquates mènent à la vertu et donc au bonheur, et donc aussi à la liberté.
Je n'ai de liberté que celle que me permets mon corps
Je ne me signifie que par mon corps, je n'ai pas à me libérer de mon corps, mais je ne peux expérimenter ma libertéqu'à travers mon corps, qui est tout simplement la condition de possibilité de mon existence, de ma présence aumonde.
Merleau-Ponty (dans La structure du comportement, page 224-227), écrit à ce titre : «L'esprit n'utilise pas le corps, mais se fait à travers lui tout en le transférant hors de l'espace physique.
Quand nous décrivons lesstructures du comportement, c'était bien pour montrer qu'elles sont irréductibles à la dialectique du stimulusphysique et de la contraction musculaire, et qu'en ce sens le comportement, loin d'être une chose qui existe en soi,est un ensemble significatif pour une conscience qui la considère: mais c'est du même coup et réciproquement pourfaire voir dans la conduite de l'expression le spectacle d'une conscience sous nos yeux, celui d'un esprit qui vient aumonde.
On comprend sans doute pourquoi nous ne pouvons même pas admettre sans réserves entre l'âme et lecorps un rapport d'expression comparable à celui du concept et du mot, ni définir l'âme comme le sens du corps, lecorps comme manifestation de l'âme.
(...) Les deux termes ne peuvent jamais se distinguer absolument sans cesserd'être leur connexion empirique est fondée sur l'opération originaire, qu'installe un sens dans un fragment de matière,l'y fait habiter, apparaître, être.
En revenant à cette structure comme à la réalité fondamentale, nous rendonscompréhensible à la fois la distinction de l'âme et du corps.
Merleau-Ponty tente de neutraliser l'opposition de l'idéalisme et du réalisme.
Il pense assurément que le dualisme estimpossible, au sens il est récusé par l'expérience que nous avons de notre ouverture au monde.
Dans La structure du comportement , si toute réalité concevable s'annonce comme « sens à la conscience, alors l'expérience d'une chose réelle ne peut être expliquée par l'action de cette chose sur mon esprit », La structure du comportement , quadrige, page 215, et nous disons que nous n'avons jamais affaire à un corps en soi mais à un corps pour uneconscience et que le corps devient l'un des objets qui se constituent devant la conscience, c'est-à-dire uneidéalité.
Le corps n'est ni un corps en soi, ni idées mais structure.
Merleau-Ponty précise en outre que la notion decorps n'est pas univoque: le corps présente un sens originel dans l'ordre physique, dans l'ordre vital et dans l'ordrehumain; matière, vie, esprit ne sont pas « comme trois ordres de réalité ou trois sortes d'êtres, mais comme troisplans de signification ou trois formes d'unité ».
La liberté se fait dans et par le corps.
Conclusion
-Le corps est obstacle à ma liberté parce qu'il est vu comme réceptacle, comme le lieu quasi aliénant de maintessollicitations venues de l'extérieur.
-Mais en réalité il n'est obstacle que pour autant il est un corps qui subi, il peut agir au moyen de l'âme.
La libertéest alors accroissance de puissance dans et par le corps.
-L'esprit se fait donc au travers du corps, la liberté est celle du mouvement..
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