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Faut-il chercher a savoir ?

Publié le 13/09/2005

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FAUT-IL : Ce genre de sujet interroge sur la nécessité. * Distinguez nécessité objective et nécessité subjective. * La nécessité implique soit un rapport logique, soit un rapport moral avec le sujet; parfois les deux.

Cette question s’intéresse au rapport de la raison et du réel et à celui entre savoir et croire.

Chercher à savoir suppose une activité du sujet. C’est manifester la volonté de connaître, c’est se donner la peine et les moyens de s’orienter vers la connaissance et la vérité. C’est vouloir se libérer de l’ignorance, de l’incertitude liée à l’opinion. Il s’agit à première vue de passer de la croyance à la connaissance qui s’appuie sur des bases solides.

Cependant, est-ce là une nécessité ? Et si s’en est une, dans quel but faut-il la mettre à exécution ? Faut-il vraiment chercher à savoir, à acquérir des connaissances certaines et vraies, ou bien n’est-ce pas une obligation mais une recommandation ?

Est ce que savoir permet à l’homme de s’améliorer, de se perfectionner ? Est ce là la meilleure forme de relation que puisse entretenir l’homme avec le réel ? Le savoir est-il le moyen d’accès le mieux adapté au réel, qui de ce fait doit être privilégié ? Tout lui est-il accessible ou son champ d’action est-il limité ?

« « 20.

J'éclaircis tout cela par des exemples.

Je sais seulement par ouï-dire quel est le jour de manaissance, quels furent mes parents, et autres choses semblables sur lesquelles je n'ai jamais conçu dedoute.

C'est par une expérience vague que je sais que je dois mourir ; car si j'affirme cela, c'est que j'aivu mourir plusieurs de mes semblables, quoiqu'ils n'aient pas tous vécu le même espace de temps, nisuccombé à la même maladie.

Je sais par une expérience vague que l'huile a la vertu de nourrir laflamme, et l'eau celle de l'éteindre ; je sais de la même manière que le chien est un animal qui aboie, etl'homme un animal doué de raison, et c'est ainsi que je connais à peu près toutes les choses qui serapportent à l'usage ordinaire de la vie. 21.

Voici maintenant comment nous concluons une chose d'une autre : Ayant perçu clairement que noussentons tel corps et non pas tel autre, nous en concluons que notre âme est unie à notre corps 7,laquelle union est la cause de la sensation.

Mais 8 quelle est la nature de cette sensation, de cetteunion, c'est ce que nous ne pouvons comprendre d'une manière absolue.

Autre exemple : je connais lanature de la vue et je sais qu'elle a cette propriété que la même chose vue à une grande distance nousparaît moindre que vue de près ; j'en conclus que le soleil est plus grand qu'il ne me semble, et autreschoses semblables. 22.

On perçoit une chose par la seule vertu de son essence quand, par cela seul que l'on connaît cettechose, on sait ce que c'est que de connaître quelque chose, ou bien quand, par exemple, de cela seulque l'on connaît l'essence de l'âme, on sait qu'elle est unie au corps.

C'est par le même mode deconnaissance que nous savons que deux plus trois font cinq, et que, étant données deux lignesparallèles à une troisième, elles sont parallèles entre elles, etc.

Toutefois les choses que j'ai pu saisirjusqu'ici par ce mode de connaissance sont en bien petit nombre.

» · De même, dans le domaine de la foi, le savoir n'a aucun pouvoir, il n'y a pas de preuves, pas de démonstrations possibles.

Selon Pascal, il s'agit d'arguments « sensibles au cœur ».

Ainsi, dans les religionsrévélées, il existe des « opinions fondamentales », des dogmes, qui sont considérés comme des véritéssupérieures à celles où l'on accède par la raison seule. · Ainsi, il apparaît maintenant que certaines vérités ne dépendent pas du savoir et que la connaissance ne nous permet pas d'avoir accès à tout. · Cependant, ces deux modes d'accès au monde et au réel ne font-ils que s'opposer ? Ne peut-on pas discerner entre eux une certaines complémentarité ? 3-La croyance revalorisée : L'opinion peut avoir un rôle positif dans la connaissance.

Ainsi, Aristote insiste sur l'importance qu'il y a àexaminer de façon critique les idées reçues.

Seules les opinions admises par les plus sages peuvent servir depoint de départ à une réflexion, mais malgré tout, elles ne pourront pas être le fondement d'une science.

Ellesrestent des opinions même si elles peuvent éventuellement permettre d'élaborer un savoir.Ceci rejoint le raisonnement de Hume dans Enquête sur l'entendement humain, selon qui beaucoup de raisonnements que nous tenons pour vrais ne sont en fait que des croyances qui proviennent de l'expérienceou de l'habitude.

Ainsi, ce n'est pas parce que j'ai l'habitude de voir le soleil se lever tous les matins que ceciest un savoir fondé en raison.

Cependant je crois savoir qu'il en sera de même tous les matins.Ainsi, la croyance permet un certain mode d'accès au réel et peut fonder une certaine forme non de savoirrationnel et scientifique, mais d'un savoir ancestral et traditionnel que l'on transmet et dont on hérite ouencore dont l'on fait soi-même l'expérience.

Et notre rapport au monde n'en est en rien perturbé.De même, Platon dans le Gorgias n'élimine pas la croyance mais il distingue deux types différents : la « croyance qui donne la science » qui se fonde sur la raison et la « croyance dénuée de science », qui ne faitpas appel à la raison.Enfin, croire est une adhésion volontaire et en ce sens peut constituer la dernière étape du processus deconnaissance, le terme du savoir.

Ainsi, la croyance peut s'articuler au savoir. Conclusion : Nous avons vu dans un premier temps qu'il faut chercher à savoir afin d'acquérir une connaissance rationnelle en selibérant de l'opinion et des idées toutes faites dont on hérite.

Cependant, il y a certains domaines qui restentétranger au savoir et dont le seul mode d'accès possible reste celui de la croyance et de la libre adhésion sanspreuve.

C'est le cas dans les religion et dans la foi.

Ainsi, il faut chercher à savoir pour libérer son esprit, mais il nefait pas le faire en sacrifiant l'opinion qui peut être utile à la connaissance et au savoir.. »

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