Faut-il avoir des connaissances techniques pour apprécier une oeuvre d'art ?
Publié le 27/02/2008
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d'art depuis l'époque romane ? Comment apprécier les perspectives de la Renaissance sans connaître les peinturesdu Moyen Age ? 3) Il ne faut avoir aucune connaissance pour apprécier une œuvre d'art.
Pour Kant, l'essentiel est sans doute un déchiffrage de l'énigme du goût : touten affirmant qu'il ne faut pas en disputer, chacun gardant le sien sansprétendre à l'assentiment d'autrui, c'est un fait que les hommes ne serésignent pas à déserter ce domaine de la communication, puisqu'on peut lesvoir se contester incessamment la valeur de leur goût, comme s'ils croyaientau fond qu'un accord devrait être possible.
Cette apparente contradiction asa raison profonde : il est bien vrai que le jugement de goût ne sauraitprétendre à la même objectivité que le jugement logique dans laconnaissance, car il ne se fonde pas comme lui sur des concepts, il est esthétique et il se rapporte à un sentiment, comme tel inaliénable enconnaissance, celui d'une satisfaction éprouvée dans l'appréhension d'uneforme ; s'il prétend néanmoins exiger comme nécessaire un assentimentuniversel, c'est que ce sentiment n'est pas subjectif au même titre que celuide l'agréable, suscité par la seule sensation.
Il doit être éprouvé par tousparce qu'il est désintéressé, indifférent à l'existence de la chose, qui estsimplement contemplée, sans devenir l'objet d'aucune connaissance nid'aucun désir, et qu'il est la conscience d'une espèce d'appropriation de lanature à l'homme se manifestant dans le jeu libre et harmonieux del'imagination et de l'entendement, qui sont les conditions universelles de lafaculté de juger.Le principe de cette harmonisation des facultés en nous et de l'appropriationde la nature hors de nous à notre faculté de juger est le suprasensible qui fonde la liberté et l'unité des fonctions théoriques et pratiques de la raison.
La faculté de juger s'y rapporte commeà une norme indéterminée, celle d'un sens commun à tous, sur lequel elle règle sa réflexion et qui lui permet,lorsqu'elle décide de ce qui rend le sentiment universellement communicable, d'exiger l'assentiment de tous commeune sorte de devoir.
Le plaisir esthétique ne nécessite ni n'engendre aucune connaissance, le jugement esthétiquen'est aucunement un jugement de connaissance.
Un jugement technique n'est pas définition un jugement deconnaissance qui ne devrait aucunement rentrer dans la construction d'un jugement esthétique.
Au mieux lesjugements techniques font partie de la culture non du plaisir esthétique.
· Première définition : « Est beau l'objet d'une satisfaction désintéressée ». La satisfaction est désintéressée, ce qui signifie que nous ne pouvons l'éprouver que si nous sommes dans uncertain état d'esprit par rapport à l'objet.
Kant ne veut pas dire que la beauté ne nous intéresse pas, que nous sommes indifférents mais que le plaisir esthétique naît lorsque nous n'avons pas le souci de l'utilité (celui qui va enmer dans le seul but de pêcher, qui porte sur elle un regard de technicien, n'éprouvera pas de plaisir esthétique), del'agréable ( celui qui porte un regard lubrique sur un Nu, éprouve une satisfaction charnelle qui est d'un autre ordreque la satisfaction esthétique), du bien ( celui qui apprécie une œuvre engagée en raison de son caractère moral,éprouve une satisfaction morale qui n'est pas esthétique).
Le beau n'est ni l'agréable ni le Bien.
Certes unesatisfaction peut être morale et esthétique, les deux ne s'excluent pas mais en tant qu'esthétique, elle n'est pasmorale.
A l'encontre de Platon , Boileau, Hegel , Kant affirme que le beau n'est pas le vrai.
Mais il n'est pas non plus le pur sensible puisque le beau ne se réduit pas à l'agréable bien que satisfaction esthétique et sensuelle nes'excluent pas.
Et de cela Hume ne peut rendre compte.
De même qu'une œuvre d'art immorale peut être belle, demême, peut l'être une œuvre désagréable, qui nous déchire et bouleverse.
Et inversement, une musique agréable(par les sonorités, le passé qu'elle évoque) n'est pas belle pour autant bien que nous ayons tendance à confondrebeauté et agrément.
Par conséquent, le plaisir esthétique est le seul plaisir libre.
Il n'est pas l'effet de lasatisfaction de quelque chose, du besoin du corps ou d'une impératif de la raison.
Libre parce que désintéressé.
· Deuxième définition : « Est beau ce qui plaît universellement sans concept ». Ø « Ce qui plait universellement »: Le fait que cette satisfaction soit universelle, valable pour tous découle de la première définition.
En effet nous avons vu qu'être sensible à la beauté relève d'une sensibilité purifiée de laconvoitise, de la crainte, du désir, du confort ...
bref de tous les intérêts particuliers.
Ce plaisir éprouvé n'estdonc pas celui d'un sujet enfermé dans sa particularité et ce dernier peut à juste titre dire: « c'est beau », comme si la beauté était dans l'objet.
Il peut légitimement s'attendre à ce que tout autre éprouve la mêmesatisfaction. Ø « sans concept »: « L'assentiment universel est seulement une Idée ».
Il n'y a pas de preuve pratique ou conceptuelle de la beauté.
On juge et on sent que cette musique ou cette montagne sont belles mais on nepeut le prouver.
Il n'y a pas de règles a priori du beau.
En langage kantien, le sujet esthétique n'est paslégislateur.
En science le sujet légifère, retrouve dans la nature les règles nécessaires, universelles qu'il y amises pour connaître quelque chose.
En art le sujet ne peut légiférer car le jugement porte sur un objet singulier,telle fleur, telle œuvre musicale.
S' il veut trouver quelque chose d'universel dans cette rose-ci, il faudra qu'ill'envisage sous l'aspect du règne végétal ou de la fleur en général; s'il veut trouver quelque chose d'universel.
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