Faire son devoir, est-ce renoncer à la violence?
Publié le 17/02/2005
Extrait du document
III/ Le devoir peut exiger
l'emploi de la violence
Si nous ne devons plus confondre la force morale (qui consiste à faire violence
à ses intrêts particuliers au nom de l'intérêt de l'humanité) et la violence
pure, doit-on décréter que cette dernière soit absolument mauvaise et n'ait
absolument aucune utilité ? En effet, il existe peut-être des droits
fondamentaux que chacun doit protéger ? La protection de ces droits commande
alors peut-être l'usage de la violence comme un devoir lorsqu'ils sont bafoués.
Certes, la violence romprait le calme et la tranquillité civile, mais, comme dit
Rousseau, dans Du Contrat Social, « on vit tranquille aussi dans les
cachots, en est-ce assez pour s'y trouver bien ? Les Grecs enfermés dans l'antre
du Cyclope y vivaient tranquilles, en attendant que leur tour vint d'être
dévorés. » Si nous n'estimons pas qu'il y ait une violence légitimée par devoir,
alors toute résistance pendant la seconde guerre mondiale par exemple serait
injustifiable. « Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux
droits de l'humanité, même à ses devoirs. Il n'y a nul dédommagement possible
pour quiconque renonce à tout. Une telle renonciation est incompatible avec la
nature de l'homme, et c'est ôter toute moralité à ses actions que d'ôter toute
liberté à sa volonté. ».
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