Faire son devoir, est-ce forcément agir avec justice ?

De prime abord il semble aller de soi d’affirmer la coïncidence entre le devoir et la justice, le devoir consistant à accomplir ce que la conscience nous dicte de faire autrement dit d’agir moralement. Pour autant le sujet interroge cette relation de nécessité entre ces deux notions. Le devoir et la justice sont-ils toujours concomitants ? Se peut-il que faire mon devoir me conduise à agir injustement envers un tiers ? Il se peut en effet que l’individu accomplisse ce qu’il considère être son devoir et que cette action ait des conséquences néfastes sur autrui. Ce que l’on interroge ici c’est la possibilité pour le devoir d’être injuste, en d’autres termes le caractère potentiellement pervers du devoir. Ce qui implique de poser la question des sources du devoir : la conscience, les lois… La source du devoir est bien souvent un principe de justice, et dans ce cas il serait alors paradoxal que le devoir soit injuste. Ce qui importe ici est le sens que l’on met derrière les expressions « faire son devoir « et « agir avec justice «. Un ami qui pense faire son devoir (de véracité) en ne mentant pas au criminel qui me recherche est un exemple de ce hiatus possible entre devoir et justice.