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Expliquez et discutez cette réflexion de Lanza del Vasto extrait de Le pèlerinage aux sources (1943) « Ceux qui veulent le bien des travailleurs devraient se soucier moins de leur obtenir un bon salaire, de bons congés, de bonnes retraites, qu'un bon travail qui est le premier de tous les biens. » ?

Publié le 24/05/2009

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travail

—        Nul ne conçoit une vie oisive de nos jours : les rentiers se font rares ; les féministes à outrance voient dans le travail féminin une libération. En cela la proposition de Lanza del Vasto : « L'homme a besoin du travail plus encore que du salaire « se vérifie.

                Mais l'on constate que les conditions de travail, l'asservissement à la machine, aliènent l'homme. A la suite de Gandhi, del Vasto propose que, pour le bien des travailleurs, on se soucie « moins de leur obtenir un bon salaire, des bons congés, de bonnes retraites, qu'un bon travail «.

 

 

— En effet, le travail moderne prive souvent l'homme de son pouvoir créateur. Le bon travail serait celui qui permettrait l'épanouissement du travailleur. Toutefois, le procès intenté au machinisme semble outrancier, et un équilibre est possible entre l'intérêt du travail et l'attrait du seul salaire.

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« 1.

Les limites de la thèse de L.

del Vasto— Prononcée en 1943, cette proposition est à replacer dans son contexte : del Vasto espérait le retour à laterre.

Gandhi voulait que chaque indien fût capable de tisser sa propre robe.— Thèse reprise par les communautés hippies des années 60.

En soi, ces initiatives sont excellentes, maispeuvent difficilement devenir le mode d'être d'une société entière.— Vouloir effacer des siècles d'évolution de l'humanité relève de l'utopie.

C'est la nostalgie d'un passé que l'oncroit meilleur que le présent.— Cette critique de la machine ne fait état que du taylorisme, c'est-à-dire de l'extrême division des tâches auxdébuts de la mécanisation.

Il faut prendre en compte l'évolution technologique qui s'est faite depuis.

2.

L'aide de la machine— Le procès du machinisme est injustifié car il a libéré en partie l'homme.Ex.: ce qui était auparavant accompli par des enfants dans les industries textiles anglaises l'est désormais par desmachines.— La machine a sa part dans le progrès social.Ex.

: les congés payés n'ont pu être inaugurés en France que lorsque la technologie l'a permis, c'est-à-dire dans ledeuxième quart du XXsiècle (1936).

Cette mesure sociale sans précédent a eu le soutien de la machine.— La machine, de plus en plus d'ailleurs, sert l'homme : informatique ou statistiques libèrent du temps quel'homme peut consacrer à réfléchir.— La machine moderne est donc un bon outil technologique et intellectuel.

3.

Un bon travail bien rémunéré— Seuls les esclaves n'ont pas droit à un salaire.— Les exigences qualitatives d'un bon travail ne sont pas incompatibles avec des exigences quantitatives.

Iln'y a pas de honte à demander un salaire confortable lorsque l'activité exercée est en soi agréable.

Il faut trouverun équilibre entre qualité du travail et quantité du salaire, des congés, etc. — L'homme garde ceci de l'enfance qu'il a besoin d'être encouragé de façon concrète : un bon salaire est la reconnaissance matérielle de la valeur de son travail, de l'aide qu'il apporte à la société.

Cet aspectpsychologique est trop souvent négligé. Conclusion — Le point de vue de L.

del Vasto est généreux mais relève d'un rêve : celui de l'abolition de la technologiemoderne.— Or, c'est un usage raisonné de cette même technique qui doit pouvoir conduire l'homme moderne à un travaillibérateur et créateur.. »

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