Devoir de Philosophie

Expliquez : a. «... le but poursuivi ne saurait être de transformer des hommes raisonnables en bêtes ou en automates ! » b. « Après quoi, ils seront en mesure de raisonner plus librement... »

Publié le 25/03/2015

Extrait du document

Le but final de l'instauration d'un régime politique n'est pas la domina­tion, ni la répression des hommes, ni leur soumission au joug d'un autre. Ce à quoi l'on a visé par un tel système, c'est à libérer l'individu de la crainte — de sorte que chacun vive, autant que possible, en sécurité ; en d'autres termes

5 conserve au plus haut point son droit naturel de vivre et d'accomplir une action (sans nuire ni à soi-même, ni à autrui). Non, je le répète, le but pour­suivi ne saurait être de transformer des hommes raisonnables en bêtes ou en automates ! Ce qu'on a voulu leur donner, c'est, bien plutôt, la pleine lati­tude de s'acquitter dans une sécurité parfaite des fonctions de leur corps et

1O de leur esprit. Après quoi, ils seront en mesure de raisonner plus librement, ils ne s'affronteront plus avec les armes de la haine, de la colère, de la ruse et ils se traiteront mutuellement sans injustice. Bref, le but de l'organisation en société, c'est la liberté !

 

SPINOZA

L'intérêt du texte est de finaliser l'organisation des hommes en société, et plus spécifiquement en un État, par la liberté. Cela est doublement original.

— Par rapport à l'opinion commune d'une part. Spontanément, on pense en effet que l'entrée en société entraîne plus de pertes que de gains. Car on renonce à ses droits individuels pour se plier à la loi commune.

— Par rapport aux théories contractuelles dont Spinoza est contemporain d'autre part. Car elles font de la sécurité, et non de la liberté, le principal but de la vie en société. On pense notamment à Hobbes (le Léviathan), pour qui le souverain assure son pouvoir par la crainte (le terme est repris'par Spinoza). En échange, il veille à la sécurité des citoyens.

 

Spinoza ne sous-estime pas l'importance de la préservation de la sécurité. Il parle même de « sécurité parfaite «. Mais celle-ci vaut comme condition de la réalisa­tion d'un but plus haut : la liberté des hommes. Et la condition de cette liberté est l'exercice de la raison.

« Toutes séries, Nouvelle-Calédonie, décembre 2002 SUJET 13 de POUCE ANALYSE DU TEXTE • Le but final: Spinoza dit aussi : «ce à quoi l'on a visé », « le but poursuivi », et« ce qu'on a voulu leur donner».

Il s'agit donc à la fois de la fonction et de la perfection de l'organi:;ation des hommes en société.

• son droit naturel de vivre : Spinoza utilise cette expression dans le cadre d'une critique du système sécuritaire.

Derrière cette critique se cache essentiel­ lement Hobbes.

Or pour Hobbes, un citoyen voyant sa vie menacée retrouve tous ses droits naturels pour la préserver.

C'est à la fois la condition et la limite de l'Ëtat sécuritaire.

• la pleine latitude de s'acquitter [ ...

] des fonctions de leur corps et de leur esprit : c'est ce que Spinoza nomme la « liberté » (dernier mot du texte).

Elle n'est pas abstraite.

Car elle engage à la fois le corps (la liberté d'expression et de mouvement) et l'âme (la liberté de penser).

INTÉRÊT PHILOSOPHIQUE DU TEXTE L'intérêt du texte est de finaliser l'organisation des hommes en société, et plus spécifiquement en un Ëtat, par la liberté.

Cela est doublement original.

-Par rapport à l'opinion commune d'une part.

Spontanément, on pense en effet que l'entrée en société entraîne plus de pertes que de gains.

Car on renonce à ses droits individuels pour se plier à la loi commune.

- Par rapport aux théories contractuelles dont Spinoza est contemporain d'autre part.

Car elles font de la sécurité, et non de la liberté, le principal but de la vie en société.

On pense notamment à Hobbes (le Léviathan), pour qui le souverain assure son pouvoir par la crainte (le terme est repris ·par Spinoza).

En échange, il veille à la sécurité des citoyens.

Spinoza ne sous-estime pas l'importance de la préservation de la sécurité.

Il parle même de« sécurité parfaite».

Mais celle-ci vaut comme condition de la réalisa­ tion d'un but plus haut : la liberté des hommes.

Et la condition de cette liberté est l'exercice de la raison.

PROBLÉMATIQUE DE LA QUESTION 3 De là l'intérêt de la question 3.

Elle ne nous demande pas si la liberté est un des buts de la vie en société.

Car, avec des définitions différentes de la liberté, chacun serait d'accord avec cela.

Elle nous demande si la liberté en constitue le but « principal ».Si tel est le cas, alors tous les autres buts (sécurité, justice, prospérité, réussite familiale, reconnaissance sociale ...

) sont au mieux des moyens mis au service de cette fin, et au pire des buts secondaires, voire sans intérêt.

Cela pose un premier problème de hiérarchisation des fins possibles de la vie en société.

85. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles