Expliquer et discuter cette pensée de J.-J. Rousseau : « c'est précisément parce que la force des choses tend toujours à détruire l'égalité que la force de la législation doit toujours tendre à la maintenir ».

2) Mais il y a une égalité fondamentale que l'on trouverait, selon Rousseau, dans « l'état de nature » : avant de former société avec les autres hommes, chaque individu possède une liberté totale ; tous les individus sont en droit également hommes en ce sens. c) Quelle sorte d'égalité la législation est-elle capable de maintenir ou de promouvoir ? ? 1) Législation s'oppose à gouvernement arbitraire : celui-ci exprime la force aveugle de l'ambition et de l'égoïsme, il est un aspect de la « force des choses » qui détruit l'égalité ; la législation est constituée par un ensemble de règles qui s'imposent également à tous les citoyens. 2) La base de cette législation est, aux yeux de Rousseau, formée par un contrat ; or un contrat suppose l'égale' liberté des contractants. 3) Le contenu de cette législation peut renfermer des dispositions tendant à supprimer les inégalités sociales. 4) Mais comme l'égalité ne se réalise pas d'elle-même dans tous les cas et dans tous les ordres, il faudra alors créer des obligations inégales ou des droits inégaux selon les individus. d) La réalisation de l'égalité doit-elle constituer le but suprême de la législation. ? 1) La « force de la législation » se marque par la contrainte qu'elle exerce sur les individus, et cette contrainte limite fatalement les libertés. Pour que la législation ait comme tâche essentielle de lutter contre la « force dos choses » en tant que celle-ci est destructrice de l'égalité, il faudrait donc que l'égalité soit tenue pour le bien suprême, au moins dans l'ordre social. En est-il ainsi ?