Expliquer et discuter ce jugement de Barbey d'Aurevilly sur La Fontaine : « Il y a eu des conteurs et des poètes avant et depuis La Fontaine. Mais il n'y en a jamais eu ayant joint, dans une fusion de cette harmonie, à la poésie la plus divine une bonhomie plus divine encore. » ?
Publié le 20/04/2009
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Il faut commencer par une explication, une analyse des expressions : poésie la plus divine et bonhomie plus divine encore. Nous pouvons négliger l'épithète de divin. Barbey d'Aurevilly, romantique souvent grandiloquent, aime le style excessif. Contentons-nous d'étudier la poésie et la bonhomie dont la fusion harmonieuse fait le génie de La Fontaine. Ce que nous avons dit dans le sujet précédent explique en partie le mot de bonhomie : la philosophie, la morale de La Fontaine conseillent de jouir librement et sagement de la vie, de s'en tenir à un idéal prudent et bonhomme. Mais cette bonhomie tient aussi (et sans doute surtout pour Barbey d'Aurevilly) à la simplicité des sujets et des thèmes de La Fontaine : scènes de la vie commune et souvent populaire, décors de campagne familière et tempérée, thèmes de méditations paisibles.
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- Barbey d'Aurevilly a dit de Chateaubriand : « Il est un des plus éclatants exemples qu'on puisse citer de la fausseté du mot célèbre de Pascal qui disait qu'il fallait haïr le moi. » Expliquer et discuter ce jugement.
- Expliquez et discutez ce jugement de Montaigne sur la poésie : « Voici merveille : il y a bien plus de poètes que de juges et interprètes de poésie. Il est plus aisé de la faire que de la connaître. A certaine mesure basse, on peut la juger par les préceptes et par art. Mais la bonne, l'excessive, la divine est au-dessus des règles et de la raison. Quiconque en discerne la beauté d'une vue ferme et rassise, il ne la voit pas, non plus que la splendeur d'un éclair. » (Essais, I, 37.)
- Paul Bourget a dit de La Fontaine : « Ce poète, en qui se sont incarnées les plus essentielles qualités du génie fiançais, n'offre peut-être pas dans sa physionomie morale un seul des traits que la critique se plaît à reconnaître au caractère national. » Expliquer et discuter ce jugement.
- Fénelon écrit dans la« Lettre à l'Académie » :« Le bon historien n’est d’aucun temps ni d'aucun pays. Quoiqu’il aime sa patrie, il ne la flatte jamais en rien. L’historien français doit se rendre neutre entre la France et l’Angleterre.... » Expliquer et discuter cette théorie. Par ce que vous connaissez des historiens du XIXe siècle, vous direz si elle vous semble avoir été appliquée par eux et dans quelle mesure.
- En 1865, dans la préface à son roman Une vieille maîtresse, Barbey d'Aurevilly écrit : « La moralité de l'artiste est dans la force et dans la vérité de sa peinture. En peignant la réalité, en lui infiltrant, en lui insufflant la vie, il a été assez moral : il a été vrai. Vérité ne peut jamais être péché ou crime ». En appuyant votre argumentation sur des exemples précis empruntés notamment à la littérature, vous analyserez et apprécierez ce point de vue. ?