Expliquer et apprécier cette formule : l'homme n'a d'autre droit que celui de faire son devoir.
Publié le 20/02/2004
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AUTRUI (lat. alter huic, cet autre-ci, présent)
Autrui n'est pas simplement celui qui est autre que moi mais l'autre comme autre moi (alter ego) et corrélatif du moi.
HOMME Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ». Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage.
DEVOIR (lat. debere, tenir qqch de qqn, être débiteur)
Gén. Le verbe devoir est bien équivoque puisqu'il exprime aussi bien la probabilité (il doit pleuvoir), la nécessité (je dois mourir), que l'obligation (je dois payer mes impôts). Mor. Le devoir est l'obligation morale qu'il faut distinguer de l'obligation simplement sociale. Ainsi, toute obligation n'est pas un devoir moral. Les obligations sociales peuvent varier d'un individu à l'autre selon la place que chacun occupe. En revanche, un commandement est moral dès lors qu'il énonce ce que tout homme, quelles que soient ses particularités, doit faire. Ainsi, pour Kant le devoir est un impératif catégorique. On obéit au devoir sans être déterminé par d'autres motifs que le respect de la loi qui commande à chacun ce qu'elle commande à tous. L'acte moral est donc toujours libre dans la mesure où il ne procède que de la volonté désintéressée de bien faire, ou bonne volonté. On comprend alors comment obligation morale et nécessité s'opposent : chacun peut toujours ne pas s'obliger.
DROIT (lat. directus, droit, conforme à une règle)
Gén. Le sens de l'adjectif latin directus, sans courbe, indique d'emblée que le droit est institué pour se conformer à une règle, voire rectifier, corriger les relations entre les hommes. Ainsi, le droit qui dit ce qui doit être s'oppose d'abord au fait (ce qui est). Il est dans l'essence du droit de s'instituer contre le fait. Droit positif. Le droit positif est l'ensemble des règles définissant ce qui est légal, permis, et illégal, interdit, dans une société donnée. L'institution du droit positif signale la disjonction de la puissance matérielle (capacité de faire) et du pouvoir formel (droit de faire) ; nul n'est autorisé à faire tout ce qu'il peut faire : nul ne peut tout ce qu'il peut. Droit naturel. Le droit en tant qu'il est simplement positif (posé, établi comme convention) est lui-même un fait de culture. Ainsi, les hommes n'auraient pas tous les mêmes droits. Ce qui est ici illégal serait ailleurs permis. Or, n'existe-t-il pas un droit supérieur à toute convention positive qui résulte de la nature de l'homme ? On appelle, en effet, droit naturel non pas le droit existant naturellement, mais le droit qui met en évidence la vraie nature du droit : énoncer ce qui doit être pour tous les hommes, autrement dit corriger le fait aussi bien culturel que naturel. Ce droit idéal signale la disjonction toujours possible entre ce qui est légal et ce qui est légitime. Une loi n'est pas forcément juste ; elle ne l'est qu'en rendant légal ce qui est légitime et illégal ce qui est illégitime. Est légitime « ce que tout homme peut faire également » quelles que soient ses particularités naturelles (force, sexe) et culturelles (nationalité, religion). Par droit naturel, il faut donc entendre droit rationnel : l'identité des droits est fondée sur une identité ontologique des hommes (tous les hommes ont la faculté de penser) et non sur une identité naturelle ou culturelle. Ainsi, on peut opposer la conception universaliste du droit naturel ou rationnel aux conceptions naturalistes et culturalistes des racistes. Voir égalité.
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