explication texte David Hume traité de la nature humaine
Publié le 05/01/2013
Extrait du document
«
Hume remet entièrement en cause la conception d
un moi solide par une démarche
inédite.i
Dans les cinq premières lignes, il critique Descartes et ses disciples pour leu
définition du « Moi ».
Et surtout, il juge lacunaire le procédé de Descartes pour
nous faire croire que « nous avons à tout instants la conscience intime de ce que
nous appelons le Moi ».
En effet dans son cognito, rego sun, Descartes définit le
moi comme « une évidence » pour tous, « au dessus de toute démonstration » : une
idée qui résiste au doute, une réalité telle que la preuve de son existence en
devient inutile ou superflue.
De plus, il affirme que le moi est une réalité
permanente, qui ne change pas au cours du temps.
Selon Hum, la certitude de
Descartes dans sa définition du moi va tellement loin qu
il ne doute pas de sa «
simplicité ».
Le moi serait une notion limpide pour tous.
Or c
est justement cette
vision que Hume critique car on a beau essayer de trouver une définition de notre
moi personnel, il n
est pas simple de la trouver.m
Dans le second paragraphe, Hume démontre par une expérience que les philosophes
partisans d
un moi fixe et évident se trompent.
Pour démontrer l
absurdité de cette
définition, Hume tente lui-même de trouver son propre moi car si celui-ce est si
simple et si évident comme le dit Descartes, hume ne devrait pas avoir de mal à le
trouver.
Or Hume nous dit : « quand je pénètre au plus intime de ce que j
appelle
moi-même, c
est toujours pour tomber sur une perception particulière ou sur une
autre ».
Où est donc le moi évident, invariable, identique et simple que décrit
Descartes ? Dans le Discoures de la méthode, Descartes écrie que le moi est « une
substance » c'est-à-dire l'essentiel du contenu de quelque chose, « entièrement
distincte du corps et même qu
elle est plus aisée à connaître que lui ».
Or ici,
Hume, respectant pourtant les conseils de Descartes, ne trouve pas cette substance
qui le constitue mais une multitude de perceptions, c'est-à-dire des sensations
internes comme le « chaud » et le « froid », la « lumière » et « l
obscurité » ou
des sensations externes comme l
« amour » et la « haine », la « peine » ou le «
plaisir ».
Ainsi, il ne découvre pas un moi fixe mais un moi changeant, fluctuant
au cours du temps et fonction de ce que l
on vie : « Je ne puis jamais arriver à me
saisir moi-même sans une perception, et jamais je ne puis observer autre chose que
la perception ».
Malgré tous ses efforts pour arriver à s
emparer de son moi et
d
expliquer précisément sa constitution, Hume n
y parvint pas.
Il trouve à la place
un tas d
impressions qui vont et viennent, apparaissent instantanément mais ne dure
jamais bien longtemps.j
Dans le troisième paragraphe, Hume met fin à la théorie du moi stable.
Il élargit
son expérience personnelle et ses conclusions à l
ensemble de l
humanité et protége
ainsi sa démonstration des critiques.
Il interpelle les destinataires de son texte
et leurs dit : « si quelqu
un réfléchissant à cela sérieusement et sans préjugé,
pense avoir une notion différente de lui-même, j
avoue qu
il m
est impossible de
raisonner plus longtemps avec lui ».
Il est vrai que toute personne n
ayant pas
subis l
influence des réflexions de Descartes et s
interrogeant sur la définition
d
un moi stable, permanent, identique et simple, aurait du mal à le trouver.
Il est
bien plus évident de se rendre compte de l
évolution de notre personnalité, des
multiples changements qui se sont opérés en nous et qui font notre identité
d
aujourd
hui.
Mais celle-ci n
est pas stable, elle est amenée à changer de nouveau
pour en former une nouvelle.
Néanmoins, Hume accepte le fait que rien ne permet de
dire que ce qu
il ressent est la même chose pour tous.
Il nuance ses propos : «
Tout ce que je puis lui accorder, c
est qu
il peut avoir raison aussi bien que moi,
et que nous différons essentiellement en ce point-là.
Peut-être perçoit-il quelque
chose de simple et de continuellement existant qu
il appelle lui-même, quoique je
suis certain qu
il n
y a pas en moi un tel principe.
» Mais peut-être, est-ce là un
moyen de réaffirmer sa certitude car il est hautement improbable que quelqu
un
parvienne à se saisir de son moi et à l
exposer clairement.p
Hume prend ainsi totalement au dépourvu les philosophes amis et partisans de.
»
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