Explication de texte, RUSSEL : problèmes de philosophie
Publié le 27/01/2013
Extrait du document
«
vie intérieure du sujet comme l’indique l’auteur dans son texte « l’envie de manger » ou encore
« les sentiments de plaisir ».
Ainsi, c’est bien l’ensemble de l’activité mentale qui est à la portée
de notre expérience directe, donc la « conscience de soi » : chacun se connait spontanément
comme capable de ressentir des besoins, des pulsions de tout genre, même d’être animé de
sentiments aussi diverses que variés.
La conscience de soi résulte de la prise de conscience des
faits internes au sujet.
Nous l’avons donc vu : toute conscience est certes une double saisie.
Toutefois, la
conscience de soi livre-t-elle autre que le soi isolé ? Est-elle en rapport avec autrui ?
La conscience de soi ne livre que le soi isolé, le soi interne.
Aussi vaste qu’elle ne peut
l’être, la conscience de soi se limite formellement au sujet, puisque la connaissance des faits de
conscience est elle-même limitée aux phénomènes se déroulant dans notre propre corps et
pensée : Toute autre connaissance semble devoir être médiatisée.
Pour ce qui est des âmes et
esprits des autres hommes, nous ne pouvons guère les comprendre dans leur essence profonde et
puisqu’elles sont différentes de nous, il n’est pas possible de les connaitre par conscience.
Celle-
ci établie telle qu’elle risque d’aboutir au concept de solipsisme, n’accordant d’existence réelle
qu’à elle-même.
C’est déjà l’obstacle que rencontre le cogito de Descartes : une foi que « je
pense donc je suis », comment affirmer d’autres existences ?
Ce n’est qu’après avoir démontré l’existence d’un Dieu que Descartes parvient à
confirmer l’existence et donc la « conscience » du monde extérieur.
Russell, quant à lui, ne doute
en aucun cas des erreurs éventuelles provenant de la perception des choses : de son point de vue,
toute forme de conscience est à accepter avec la même confiance puisque ce qui importe c’est
qu’ils se résument en une conscience de soi.
Il en résulte que le repérage d’autrui semble plutôt
facile, même s’il ne peut être instantané comme celui de la conscience de soi.
Selon l’idéologie de Russell, autrui est d’abord un corps perçu duquel dépendent un
certain nombre de données qui nous parviennent au moment de la perception : sa forme, sa taille,
son allure ou même ses mouvements.
Cela ainsi suppose que le corps de l’autre observés est
reconnu par rapide comparaison avec le mien : il me ressemble énormément.
S’il s’agit d’un
corps de nature animale ou végétale, il peut proposer une dissemblance maximale comme
l’indiquait Hegel : sa différence globale est telle que je ne serai pas tenté d’imaginer qu’il serait
doté d’une activité mentale semblable à la mienne, alors que la différence physique nous pousse
à supposer dans l’autre corps la présence quasiment certaine d’un esprit qui le manipule.
La conscience de soi, de ce point de vue, ne livre alors que le moi isolé.
A ce titre, que
peut-on connaitre de la conscience et de l’activité mentale des autres ? Peut-elle être semblable à
la sienne ? En d’autres termes, puisque l’autre me ressemble physiquement, peut-on assimiler
notre propre activité mentale à la sienne ?
Dans cette perspective d’analyse, la ressemblance des corps nous mène à penser que
l’autre est doté d’une activité mentale de même nature que la mienne.
Il a donc, tout comme moi,
un esprit animé de faits de conscience et une conscience propre et intime de soi.
De plus, il est
notable que ce repérage de ressemblance et de similitude mental et physique parait direct.
Russell ne fait intervenir aucune communication, notamment de langage, entre les sujets.
La
communication ne peut-elle pas admettre l’existence d’un esprit chez l’autre comparable au
mien ?.
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