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Explication de texte : Propédeutique philosophique

Publié le 16/06/2011

Extrait du document

CORRECTION D’EXPLICATION

 

            Hegel,   Propédeutique philosophique, CE1,II , §12 (Nüremberg, 1810).

 

 

 

1)      Principes d’intelligibilité de l’extrait : étude ordonnée depuis le réseau conceptuel interne au texte.

2)      Formulation du problème.

3)      Mise en contexte et corrélations thématiques.

 

Le texte source :

 

« On dit volontiers : mon vouloir a été déterminé par ces mobiles,  circonstances, excitations et impulsions. La formule implique d'emblée que je me sois ici comporté de façon passive. Mais, en vérité, mon comportement n'a pas été  seulement passif ;  il a été actif aussi, et  de façon essentielle, car c'est mon vouloir qui a assumé telles circonstances à titre de mobiles, qui les fait valoir comme mobiles. Il n'est ici aucune place pour la relation de causalité. Les circonstances ne jouent point le rôle de causes et mon vouloir n'est pas l'effet de ces circonstances. La relation causale implique que ce qui est contenu dans la cause s'ensuive nécessairement. Mais, en tant que réflexion, je puis dépasser toute détermination posée par les circonstances. Dans la mesure où l'homme allègue qu'il a été entraîné par des circonstances, des excitations, etc., il entend par là rejeter, pour ainsi dire, hors de lui-même sa propre conduite, mais ainsi il se réduit tout simplement à l'état d'essence non-libre ou naturelle, alors que sa conduite, en vérité, est toujours sienne, non celle d'un autre ni l'effet de quelque chose qui existe hors de lui. Les circonstances ou mobiles n'ont jamais sur l’homme que le pouvoir qu'il leur accorde lui-même.

Les déterminations de la faculté inférieure d'appétition sont des déterminations naturelles. Pour autant, il ne semble ni requis ni possible que l'homme les fasse siennes. Par cela même qu'elles sont des déterminations naturelles, elles n'appartiennent pas encore à son vouloir ou à sa liberté, car l'essence de son vouloir implique qu'il n'y ait rien en lui qu'il n'ait lui-même fait sien. Il peut donc considérer ce qui appartient à sa nature comme quelque chose d'étranger, en sorte, par conséquent, que cela n'est en lui, ne lui appartient que dans la mesure où il le fait sien, c'est-à-dire où il suit résolument les tendances de sa nature. «

 

 

Repérage des difficultés et des axes de réflexion présents dans le texte :

 

Pour que le texte de Hegel constitue pour vous un ensemble intelligible et permette une analyse organisée, Ce dernier devra être plusieurs fois relu, afin que soit systématiquement vérifiée l’armature conceptuelle sur laquelle l’auteur fonde sa démonstration ; un texte de Hegel doit être examiné à partir de sa lettre même, c’est-à-dire à partir des concepts qu’il véhicule et ordonne. Vous devrez mettre en évidence les couples de notions, leurs liens d’opposition, de dépendance, ou encore leurs différences ou coïncidences, tels qu’ils apparaissent régulièrement dans le texte. Retenez également que la « Propédeutique « est constituée des notes d’un cours qui a effectivement été dispensé par l’auteur au Lycée de Nüremberg durant l’année scolaire 1809 – 1810. 

« vous disposez par le biais du cours et des lectures qui peuvent faire écho à l’extrait ci-dessus.

Les principesd’intelligibilité prennent appui sur ce qui a été mis en place précédemment, et que vous devez rapporter maintenantau paragraphe 12.

Axes de réflexion (rappel de circonstance): Hegel aborde dès l’initiale du cours la finalité qu’il s’est fixée.

La doctrine du Droit, des Devoirs et de la Religion ne peut trouver sonsens et sa légitimité qu’en s’appuyant sur une analyse détaillée des déterminations qui conduisent la volonté à vouloir tel ou tel objet,puis à le vouloir librement.

Disons même que le vouloir doit être libre pour vouloir effectivement, et ne pas être simplement un effetdes circonstances, du jeu de la nature, ou encore une illusion de la subjectivité.

Il s’agit donc ici en particulier de faire valoir lemouvement de dévoilement et d’affranchissement que constitue la réflexion, faculté qui fait la dignité de l’homme et par laquelle ilréalise son essence.

I.

Principes d’intelligibilité A) Appuyer l’idée de la volonté comme propriété du vivant : Dans un premier temps il faut en effet revenir sur ce vouloir et en décrire les modalités pour l’inscrire dans le registre naturel ; puis en saisir le caractère subjectif : nous avons conscience de vouloir, mais nous nesavons pas encore ce que vouloir veut dire… aussi faut-il demander au texte de nous éclairer sur ce qui est natureen nous, et sur ce que peut être ce nous.

La faculté inférieure d’appétition maintient l’homme, à cet égard dansl’horizon de la nature qui n’est pas encore arrivée à la réflexion et demeure dans l’extériorité à l’endroit de sesprincipes.

B) Intériorité et extériorité : Le passage de l’un à l’autre constitue pour le vouloir un moment essentiel, dans la mesure où par l’extériorisation de ses contenus, parleur réalisation effective (lorsqu’il les transforme en chose / res, rei), les déterminations pratiques intérieures acquièrent uneconcrétude et conditionnent l’émergence d’une conduite (59).

C’est donc par l’extériorité des actes dont la détermination est intérieureque l’homme sera regardé comme responsable de son vouloir, c’est aussi par leur considération empirique qu’il vérifie qu’il est lepenser et le vouloir effectivement réels.

La dimension pratique résulte de l’extériorisation des déterminations, tout comme elle estrévélatrice de la puissance déterminante ou causale du vouloir.

De là H.

déduit la distinction entre la tendance* et la conduite*, ouencore entre la faculté inférieure* et la faculté supérieure d’appétition*.

C) Pourquoi la causalité intéresse la volonté… : La causalité est un processus de création qui a deux aspects.

D'abord il n'est rien d'autre que la manifestation de l'effectivité proprede la substance qui n'est pas active contre quelque chose comme, par exemple, le travail est une activité de l'esprit sur la matière.

Lasubstance est son propre substrat et, par conséquent, elle n'agit que sur elle-même ne produit pas autre chose qu'elle-même, et n'estque l'expression de l'identité d'une chose à elle-même.

Mais ce processus a également un autre aspect qui semble contredire lepremier, qui est justement l'aspect matériel.

Pour qu'un processus puisse avoir lieu, il doit produire quelque contenu, ce qui, 'dans lecas présent, signifie la production des accidents de la substance ; c'est en eux que la productivité créatrice de la substance devientmanifeste.

Car il faut nous souvenir que nous nous trouvons sur le plan de l’effectivité où tout est manifeste extérieurement, et nousne pouvons plus « supposer » un processus qui ne produit rien : Autrement dit, la même chose — la substance — apparaît commecause essentielle et, en même temps, comme produit inessentiel, et il nous faut voir maintenant si, oui ou non, ce nouveau rapportcause/effet expliquera mieux la création de la substance par elle-même.

Le rapport causal n'est qu'une autre formulation du dualisme substance/accident.

Vous pouvez donc le considérer essentiellementcomme un rapport immanent à une totalité, qui se divise en un aspect causant et un aspect causé (natura naturans et natura naturataenvisagées dans leur identité chez Spinoza), étant en et pour soi une causa sui.

Cette notion, dont nous avons déjà soulignél'importance pour Hegel, est tenue pour essentielle, puisque c’est en elle que ce trouve le principe de l’homologie entre la nature etl’esprit.

a) L'aspect formel de la causalité consiste à accentuer l'identité absolue de la cause à elle-même en la productionde ses effets.

C'est soi-même que la causa sui produit ; dans la mesure où il y a une différence entre ses aspectscréateur et créé, ce n'est qu'une différence « de forme, une distinction introduite de l'extérieur dans l'essence de lasubstance » ( Propédeutique , cours supérieur).

De cette manière, la cause est considérée comme primaire, restant toujours le même absolu, et la production des effets n'affecte en rien sa nature.

Cet aspect de la causalité est exprimé par Spinoza dans Éthique l, qui affirme : « Dieu est cause immanente mais non transitive de toutes choses ».

Cela énonce très exactement le caractère formel, l'identité de la cause à soi-même, dans le processus de production de ses effets.

La substance se réalise, elle passe donc de l'état potentiel(possibilité) à l'actualité (ou effectivité) et ce passage d'un état à l'autre est la nécessité de sa nature: lasubstance ne peut pas simplement se reposer en elle-même et ne rien faire, mais elle doit se produire, elle estobligée d'être effective.

Dans ce processus, le producteur et le produit sont exactement la même chose : la causene contient plus que son effet et l'effet contient autant que la cause ; ainsi tout le processus de la causation n'estlà que pour abolir la différence« formelle » entre cause et effet, ce qui était notre point de départ.

b) II nous faut essayer d'envisager ce même processus dans son aspect matériel.

Les créations de la substance, il est vrai, ne seséparent pas d'elle, n'existant qu'en elle.

Ainsi, nous allons envisager le rapport causal comme il apparaît dans la natura naturata qui,pour Hegel, est la substance sous forme de finitude, autrement dit la réalité effective de la substance, non comme elle est selon sadéfinition purement philosophique, mais comme elle se manifeste à la vision empirique de l’imagination, en tant qu’elle donnenaissance à des images ou à des représentations.c) La causalité, sous sa forme finie ou limitée, consiste à isoler une chose, un contenu, et à la mettre en rapport. »

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