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Explication de Texte Platon

Publié le 08/01/2014

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platon
Au IVe siècle avant Jésus Christ, Platon, disciple de Socrate, nous laisse quelques ?uvres philosophiques qui retracent la pensée de son maître, ce dernier injustement condamné à mort par la Démocratie athénienne. Le dialogue s'avère être la forme privilégiée des ouvrages de Platon permettant à la fois de conserver les idées, les méthodes (dialectique, maïeutique) à travers le temps tout en perpétuant l'aspect vivant, alerte, plein de nouveaux questionnements, spontané de l'enseignement philosophique de Socrate. Et c'est précisément au genre du dialogue auquel nous avons à faire ici avec un extrait du livre IX de La République de Platon consacré aux désirs paranomiques. Ainsi le texte cherche à répondre à la question suivante : que sont ces désirs paranomiques et quels problèmes soulèvent-ils ? Nous suivrons donc l'ordre du texte en montrant d'abord, comment, dans une première partie, Socrate pose l'existence de ces désirs, les risques engendrés par cette existence et les possibilités d'échapper à ceux-ci. Puis, dans une seconde partie (l.7 à 18), de quelle manière ces désirs s'imposent-ils et contrôlent parfois notre esprit. Et enfin, dans le reste de l'extrait (l. 19 à 22), comment Socrate conclut à l'universalité de cette existence et à l'importance de l'étude du sommeil. Le sujet principal de cet extrait est annoncé clairement par Socrate-Platon (en effet c'est Socrate qui parle dans ce dialogue mais seul Platon l'a écrit) dès la première phrase du texte, ainsi il affirme qu'il existe des désirs et des plaisirs non-nécessaires qui contredisent aux lois. Au début de la phrase, « parmi » sous-entend qu'il existe d'autres types de désirs non-nécessaires que ceux dont il est question dans le reste du texte. On s'aperçoit donc que Platon établit un classement entre les désirs (les nécessaires, les non-nécessaires, parmi ces derniers ceux dont nous allons parler?). Or chez Platon, le désir en général est un mouvement vers ce dont on manque, ainsi le besoin engendre le désir (ces deux termes sont d'ailleurs étroitement liés à l'origine ; en grec, epithumia peut se traduire indifféremment « besoin » ou « désir ») Mais pour Platon une expérience préalable de satisfaction d'un désir est nécessairement à l'origine du désir en question lui-même. On se demande alors quelle expérience de satisfaction préalable a pu être à l'origine de tel ou tel désir que nous éprouvons parfois, sans trouver pour autant réponse à ce questionnement, et c'est ici qu'intervient la théorie de la réminiscence de Platon selon laquelle l'âme, parente des idées et seule à désirer, conserverait certains souvenirs de ses vies antérieures (ou de ce qui précède la vie dans le monde sensible) malgré la métempsychose et le passage mythique à travers le fleuve Léthé. Nous verrons plus loin quel problème se trouve à l'intersection de ce texte et de ces théories. C'est donc en affirmant q...
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« société de ces d ésirs superflus   ; il instaure donc d éjà le fait que ces d ésirs repr ésentent   un   danger   pour   la   vie   en   communaut é.

  La   deuxi ème   phrase   appuie   d’ailleurs   dans   le   sens   de   cette   interpr étation   :   l’emploi   du   verbe   «   risquent   »   nous   le   confirme.

  Le   philosophe   nous   montre,   de   plus,   que   des   d ésirs   paranomiques   peuvent   resurgir   en   chacun   de   nous.

  Ici,   le   verbe   «   surgir   »   entend   la  spontan éité  de  cette  insurrection  et  le   fait  que  celles­ci   est  quasi­ inconsciente   de   la   part   de   l’ âme,   h ôte   de   tous   d ésirs.

  Cependant   c’est   aussi   cette   seconde   phrase qui  annonce la possibilit é de r éprimer ces d ésirs paranomiques autrement qu’ à l’aide   des lois, notamment  à l’aide de «   d ésirs meilleurs   ». Mais que sont ces «   d ésirs meilleurs   »   ?   Dans   le   Phil èbe,   Platon   qualifie   tout   d ésir   qui   porte   sur   des   objets   sensibles,   sur   le   monde   empirique, de d ésir faux et selon lui le vrai d ésir de l’ âme, c’est le d ésir de la v érité ( al éthéia ),   le d ésir de contempler les formes intelligibles ( theorein ), le d ésir philosophique. Alors peut­ être   est­il   possible   d’assimiler   les   «   d ésirs   meilleurs   »   au   d ésir   d’apprendre,   de   se   poser   des   questions,   philosopher,   à  moins   qu’il   ne   s’agisse   de   d ésirs   n écessaires   engendr és   par   des   besoins   essentiels,   donc   «   meilleurs   »   car   justifi és   d’un   point   de   vue   moral.

  La   suite   de   la   phrase   nous   indique   alors   que   la   raison   peut,   elle   aussi,   r éprimer   ces   d ésirs   d éréglés,   plus,   qu’aux lois et aux d ésirs meilleurs doit n écessairement s’ajouter l’usage de la  raison pour les   r éprimer. Or Platon nous a  dit pr écédemment que ces d ésirs contredisent aux lois, donc  à la   communaut é,   donc   enfin   à  des   r ègles   qui   pr étendent   à  l’universalit é,   ce   raisonnement   nous   pousse   à  la   d éduction   suivante   :   seul   quelque   chose   du   m ême   ordre   que   ces   r ègles,   donc   quelque chose d’universel  (du m ême ordre aussi que les «   d ésirs meilleurs   »), peut r éprimer   ces d ésirs. La «   raison   » dont il est question ici ne pourrait alors qu’ être la raison universelle en   opposition aux raisons particuli ères, distinction que l’on per çoit admirablement dans l’ouvrage   de Malebranche intitul é  Recherche de la v érité  (1674). Cette raison universelle jouerait un r ôle   parfois semblable au «   Surmoi   » qui contient, dans la th éorie de Freud (XIX et XX e si ècles),   certains d ésirs qui repr ésentent un danger pour l’individu dans la soci été. Pourtant ces d ésirs   refoul és   parviennent  parfois  à  s’imposer   sous  forme  de  pulsions,  de   mani ère  analogue    aux   d ésirs paranomiques, comme nous le voyons en poursuivant la phrase. En effet, on apprend   que ces d ésirs peuvent  être  élimin és compl ètement chez certains, alors qu’il en reste certaines   traces chez d’autres, tandis que chez les autres hommes ils restent «   plus vigoureux et plus   nombreux   ».

  D ès   la   fin   de   la   premi ère   partie   Platon   établit   donc   une   classification   entre   les   hommes   en   prenant   pour   crit ères   de   s élection   leur   r ésistance   vis   à  vis   de   ces   d ésirs,   tout   comme   il   souhaitait   établir   une   classification   élitiste   des   statuts   des   hommes   dans   la   D émocratie   ath énienne   de   l’Antiquit é  en   prenant   pour   crit ère   de   s élection   leur   capacit é à   ma îtriser l’hypoth étique mais aussi l’anhypoth étique, c’est­ à­dire  à philosopher… On voit que   cette id ée de classification n’est pas  étrang ère  à la doctrine platonicienne. Cette derni ère id ée   cl ôt   la   premi ère   partie   de   l’extrait   propos é,   une   introduction,   une   pr ésentation   des   d ésirs   paranomiques  à l’auditeur de Socrate, et donc au lecteur.. »

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