Explication de Texte Platon
Publié le 08/01/2014
Extrait du document
«
société de ces d ésirs superflus ; il instaure donc d éjà le fait que ces d ésirs repr ésentent un
danger pour la vie en communaut
é.
La deuxi ème phrase appuie d’ailleurs dans le sens de
cette interpr
étation : l’emploi du verbe « risquent » nous le confirme.
Le philosophe nous
montre, de plus, que des d
ésirs paranomiques peuvent resurgir en chacun de nous.
Ici, le
verbe « surgir » entend la spontan
éité de cette insurrection et le fait que cellesci est quasi
inconsciente de la part de l’
âme, h ôte de tous d ésirs.
Cependant c’est aussi cette seconde
phrase qui annonce la possibilit
é de r éprimer ces d ésirs paranomiques autrement qu’ à l’aide
des lois, notamment
à l’aide de « d ésirs meilleurs ». Mais que sont ces « d ésirs meilleurs » ?
Dans le Phil
èbe, Platon qualifie tout d ésir qui porte sur des objets sensibles, sur le monde
empirique, de d
ésir faux et selon lui le vrai d ésir de l’ âme, c’est le d ésir de la v érité ( al éthéia ),
le d
ésir de contempler les formes intelligibles ( theorein ), le d ésir philosophique. Alors peut être
estil possible d’assimiler les « d
ésirs meilleurs » au d ésir d’apprendre, de se poser des
questions, philosopher,
à moins qu’il ne s’agisse de d ésirs n écessaires engendr és par des
besoins essentiels, donc « meilleurs » car justifi
és d’un point de vue moral.
La suite de la
phrase nous indique alors que la raison peut, elle aussi, r
éprimer ces d ésirs d éréglés, plus,
qu’aux lois et aux d
ésirs meilleurs doit n écessairement s’ajouter l’usage de la raison pour les
r
éprimer. Or Platon nous a dit pr écédemment que ces d ésirs contredisent aux lois, donc à la
communaut
é, donc enfin à des r ègles qui pr étendent à l’universalit é, ce raisonnement nous
pousse
à la d éduction suivante : seul quelque chose du m ême ordre que ces r ègles, donc
quelque chose d’universel (du m
ême ordre aussi que les « d ésirs meilleurs »), peut r éprimer
ces d
ésirs. La « raison » dont il est question ici ne pourrait alors qu’ être la raison universelle en
opposition aux raisons particuli
ères, distinction que l’on per çoit admirablement dans l’ouvrage
de Malebranche intitul
é Recherche de la v érité (1674). Cette raison universelle jouerait un r ôle
parfois semblable au « Surmoi » qui contient, dans la th
éorie de Freud (XIX et XX e si ècles),
certains d
ésirs qui repr ésentent un danger pour l’individu dans la soci été. Pourtant ces d ésirs
refoul
és parviennent parfois à s’imposer sous forme de pulsions, de mani ère analogue aux
d
ésirs paranomiques, comme nous le voyons en poursuivant la phrase. En effet, on apprend
que ces d
ésirs peuvent être élimin és compl ètement chez certains, alors qu’il en reste certaines
traces chez d’autres, tandis que chez les autres hommes ils restent « plus vigoureux et plus
nombreux ».
D
ès la fin de la premi ère partie Platon établit donc une classification entre les
hommes en prenant pour crit
ères de s élection leur r ésistance vis à vis de ces d ésirs, tout
comme il souhaitait
établir une classification élitiste des statuts des hommes dans la
D
émocratie ath énienne de l’Antiquit é en prenant pour crit ère de s élection leur capacit é à
ma
îtriser l’hypoth étique mais aussi l’anhypoth étique, c’est àdire à philosopher… On voit que
cette id
ée de classification n’est pas étrang ère à la doctrine platonicienne. Cette derni ère id ée
cl
ôt la premi ère partie de l’extrait propos é, une introduction, une pr ésentation des d ésirs
paranomiques
à l’auditeur de Socrate, et donc au lecteur..
»
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