Explication de texte n°1 Spinoza, Ethique: une «sauvage et triste superstition »
Publié le 13/05/2012
Extrait du document
«
renforcé par l'utilisation de l'expression "aucune divinité", qui indique que les Dieux ne
veulent pas interdire à l’homme le bonheur, et ne veulent pas le réduire au malheur.
Les
termes de Spinoza sont très forts : «superstition», « envieux », «âme impuissante » :
On pourrait les croire sortis d’un texte de Nietzsche : Spinoza fait ici la critique d’une
morale qui serait le signe d’une incapacité à vivre, à oser agir et qui puni t, culpabilise
ceux qui vivent.
Spinoza conçoit le plaisir comme une certaine augmentation de la puissance d'agir, il
évoque : "les sanglots qui sont signe d'une âme impuissante", ainsi la tristesse diminue
notre puissance d'agir, une personne affectée par un sentiment mélancolique, n'a plus
goût à rien et perd ainsi sa puissance d'agir.
Le plaisir, satisfaisant un désir et nous
procurant de la joie permet ainsi d'augmenter notre puissance d'agir.
Après, Spinoza établit un parallélisme entre : d'une part, la peine et l'imperfection, et,
d'autre part, le plaisir et la perfection: "plus nous sommes affectés d'une plus grande
joie, plus nous passons à une perfection plus grande".
En effet, le fait d'éprouver du
plaisir satisfait un désir et procure de la joie, par conséquent, on passe à un degré de
perfection plus élevé et on se rapproche de la nature divine, on s'unit à Dieu : "c'est à
dire qu'il est d'autant plus nécessaire que nous participions de la nature divine".
Enfin, après avoir montré que le plaisir permet d'accroître notre puissance d'agir et
notre perfection et ainsi de réaliser notre nature divine, Spinoza montre que l'homme
sage recherche le plaisir pour persévérer dans son être.
Etre sage reviendrait alors à nier les désirs, à les considérer comme contraires à la
nature de l’homme.
Il faudrait les expulser, les chasser.
Mais alors être sage
reviendrait- il à ne plus désirer ?
Spinoza critique d’emblée cette thèse et récuse une distinction entre besoins vitaux («
apaiser la faim ») et désirs « in utiles » (« chasser la mélancolie »).
Nous ne devons pas
nous contenter de rassasier futilement notre corps pour survivre.
On peut même dire que «au contraire », si les hommes prennent du plaisir, et sont
joyeux, heureux de vivre, cela les rapproche de la perfection et donc de la nature divine,
des dieux.
Autrement dit, la joie, le plaisir, le bonheur, rendent l’homme sage.
Puis, l’auteur affirme ensuite la continuité (et non l’opposition) entre le corps et l’esprit.
En effet il défend le fait que sans bien -être physique, il n’y a pas d’équilibre
psychologique.
L’énumération avec laquelle procède Spinoza n’est pas anodine : Plaisir des sens (parfum,
nourriture, boisson), contact, harmonie avec la nature (« plantes verdoyantes), soin du
corps (sport, apparence, parure), arts (« musique, specta cles»): Spinoza nous encourage
peut- être ici à être plus disponible aux plaisirs les plus simples (une odeur agréable),
voire habituellement considérés comme superficiels (la « parure »).
Le plaisir provient
de chose s banales aussi bien que d’activités demandant un effort (le sport) ou une
attention, une certaines culture (les arts).
Cette liste nous indique aussi l’absence de
mépris pour certains désirs ou l’absence de hiérarchie.
Spinoza insiste toujours sur la mod ération avec laquelle il faut utiliser les choses
sources de plaisir : t rouver le point d’équilibre pour obtenir un plais ir sans tomber dans
la douleur ou la dépendance (« les boissons prises avec modération »).
Le but est de.
»
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