Explication de texte, Le Monde comme volonté et comme représentation, Schopenhauer
Publié le 23/11/2022
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«
Devoir 1 philosophie
Qu’est-ce que la philosophie ? Lorsque nous cherchons une définition de ce terme, nous
pouvons constater qu’il y a plusieurs réponses possibles à cette question.
Par exemple, c’est une
matière des classes terminales des lycées, ou encore, c’est l’ensemble des questions que l'être
humain peut se poser sur lui-même et l’examen des réponses qu'il peut y apporter, une vision
systématique et générale (mais non scientifique) du monde.
Ainsi, tout le monde ne donne pas le
même sens à ce terme, selon les croyances, ce que l’on nous a enseigné, etc.
Des philosophes
cherchent donc à donner une définition de ce qu’est réellement la philosophie.
Schopenhauer, philosophe allemand du début du 19 ème siècle, reprend donc ce problème de la
recherche d'une définition de l'activité philosophique dans ce texte extrait de Le Monde comme
volonté et comme représentation (1818), et propose une détermination plus précise en affirmant
que l'esprit philosophique se caractérise concrètement par une « capacité à s'étonner de ce qu'il y
a de plus habituel ».
Il justifie sa vision de la philosophie en comparant les différentes formes
d’intelligence qui existent pour lui et divisant les Hommes en trois catégories : les philosophes, les
savants, et les hommes qu’il juge moins intelligents.
Dans un premier temps, nous nous intéresserons à la façon dont Schopenhauer perçoit l’homme
et à la différence qu’il fait entre l’étonnement philosophique et scientifique.
Nous pourrons être
amené à critiquer son point de vue concernant cela.
Puis, dans un second temps, nous
analyserons ce que l’auteur pense des hommes « inférieurs par l’intelligence » (ligne 11) et se
demander si Schopenhauer n’a pas une vision trop réductrice de l’homme.
Enfin, nous étudierons
comment l’auteur définit la philosophie en nous posant la question sur le fait que celui-ci a une
approche trop pessimiste de la philosophie.
Schopenhauer affirme que « L’homme est un animal métaphysique ».
Or, cette
comparaison de l'homme et de l'animal est frappante au premier abord, puisque justement, les
philosophes ont toujours cherché à montrer la particularité de l'homme par rapport aux animaux.
Mais le terme de métaphysique vient nuancer cette idée, donnant à l'homme une place à part.
Il
développe cette idée notamment de la ligne 1 à la ligne 9, en proposant déjà une première
définition de la philosophie et en faisant une première distinction entre les savants et les
philosophes.
Dès le début du texte, le philosophe nous explique que pour lui, l'homme est un être à part, car
c’est le seul à réfléchir sur son existence, et que c’est d’ailleurs pour lui « une chose si naturelle »
(ligne 1-2).
L’homme est unique pour Schopenhauer, ce qui nous fait comprendre qu’il a beaucoup
d’importance, ou en tout cas qu’il suscite de l’intéressement, car tout ce qui est unique a une
valeur particulière aux yeux de tous.
De plus, le fait que se soit naturel pour lui de s’étonner de son
existence (ligne 1 et 2) nous montre que c’est instinctif, que l’homme le fait sans vraiment y
1
penser.
L’instinct est souvent associé aux animaux.
C’est sans doute pour cela qu’il dit que
« L’homme est un animal métaphysique », comparant donc les humains aux animaux.
Mais le
terme « métaphysique » est désigné par « toute réflexion philosophique qui a pour objet la
connaissance rationnelle de la nature des choses » ou encore « la science de l'être en tant qu'être,
la recherche des premiers principes et des causes premières ».
Ainsi, Schopenhauer révèle ici le
fait que l'homme s'inquiète, réfléchit et analyse plus ou moins le sens de sa propre existence.
Comme il est dit à la phrase suivante, la conscience de l'homme « s'éveille » (ligne 3), laissant
place à des interrogations.
Le terme « animal métaphysique » est paradoxal dans le sens où un
animal ne réfléchit pas comme un humain, en tout cas c’est ce que l’on pense et ce que l’auteur
confirme (« Excepté l’homme » ligne 1), qu’il n'a pas forcément une conscience égale, d'où le fait
qu'il ne soit pas amené à réfléchir.
Là encore, il n'est pas guidé par des questions mais par son
instinct, pour la survie par exemple.
La comparaison avec l’homme est donc étonnante, mais le
terme métaphysique vient rappeler la différence entre humain et animaux.
Schopenhauer fait remarquer ensuite que lorsque l’homme vient de naître (« ne fait encore que
s’éveiller » ligne 3), il se perçoit comme clair, il n’a pas de questions sur son existence, sur sa
conscience, « il se figure être intelligible » (ligne 3).
A ce moment, on peut penser que le nouveauné est comme un animal, qu’il « ne s’étonne de sa propre conscience » (ligne 1).
Pour lui, s’est
instinctif de ne pas se poser de questions.
Mais Schopenhauer nous apprend que ça ne dure pas,
et que l’étonnement arrive dès que l’être humain pense pour la première fois, c’est-à-dire qu’il
prend conscience de lui, qu’il réfléchit sur ce qu’il est (ligne 4).
Le philosophe qualifie « cet
étonnement » de « père de la métaphysique » (ligne 5).
Ainsi, la base de la « métaphysique » est
donc le fait de s’étonner, de réfléchir, ce qui rejoint au final la définition de ce terme qui le qualifie
d’une science, où l’on réfléchit sur l’être, et la recherche des causes premières, des premiers
principes qui définissent l’être.
Donc, si « l’homme est un animal métaphysique », son instinct
premier, qui fait référence à l’animal, sera de s’étonner, de réfléchir sur son être, sans qu’il s’en
rende forcément compte.
C’est ce qui fait la particularité de l’homme selon Schopenhauer.
« L’esprit philosophique » (ligne 5) est similaire à cet étonnement dont l’homme est responsable,
en tout cas c'est ce que le philosophe affirme.
De la ligne 5 à la ligne 7, Schopenhauer développe
l'idée que cet esprit philosophique s'étonne des choses les plus simples, les situations du
quotidien.
La comparaison avec l'étonnement naturel de l'homme sur son existence renforce cette
idée que la philosophie doit être quelque chose de simple.
Mais le mot « capable » (ligne 6) vient
nuancer cette comparaison, car cette capacité n'est pas forcément donnée à tout le monde selon
Schopenhauer.
Alors que l'homme s'étonnera toujours de son existence, il n'aura pas
obligatoirement la capacité d'avoir un esprit philosophique et de « s'étonner des événements
habituels et des choses de tous les jours » (ligne 6).
Le fait de philosopher sur le quotidien, sur les
choses simples de la vie est développé par Russell également, dans son ouvrage Problèmes de
philosophie.
Il y dit que lorsque « nous commençons à philosopher, […] nous trouvons que même
les choses les plus ordinaires de la vie quotidienne conduisent à des problèmes sérieux et
auxquels nous ne pouvons donner que des réponses très incomplètes.
».
Les deux philosophes donnent la même fonction à la philosophie, qui est de s'attarder sur des
choses qui peuvent paraître futiles, mais qui sont en fait plus complexes que l'on pense.
Russell
2
distingue alors deux types de personnes, celles qui philosophent et celles qui ne philosophent pas.
Schopenhauer, quant à lui, en distingue 3.
Celles qui philosophent, les savants, et les autres.
La
différence que Schopenhauer fait entre le savant et le philosophe vient du fait que « l'étonnement
du savant ne se produit qu'à propos de phénomènes rares et choisis » (ligne 7-8).
Alors que le
philosophe peut s'étonner de tout, et parfois il n'aura pas forcément de réponse à ses questions.
Le savant lui, trouve des explications rationnelles, des solutions qui sont déjà connues pour
expliquer les phénomènes qu'il observe.
On peut voir ici une critique faite par Schopenhauer, car il
dit que le savant « réduit » (ligne 8) ces problèmes à quelque chose déjà connu, donc il obtient
toujours une réponse et ne va jamais chercher plus loin que ce qu'il connaît.
Il a une vision assez
restrictive des sciences, alors qu'il pratique lui-même une science, car la philosophie a pour
définition « science étudiant les principes et les causes, les fondements des valeurs humaines au
niveau le plus général.
».
Un savant est une personne qui contribue à l'élaboration des sciences,
et un philosophe est donc un savant mais de la philosophie.
Schopenhauer fait donc une
différence entre deux sciences, en suggérant que la philosophie est une science plus intelligente,
car elle cherche des solutions et se pose des questions là où la science des savants est réduite
(ligne 8) à des événements qu'elle connaît déjà.
Mais si on se résout à cette vision, on pourrait
croire que les philosophes sont donc plus intelligents que les savants, et qu'il ne faut donc pas
forcément tout croire ce que les scientifiques racontent.
Or, par exemple imaginons que des
philosophes affirment que la Terre est plate, alors que des scientifiques prouvent qu'elle est ronde
grâce à des preuves concrètes, des images satellites par exemple, il est difficile de croire le
philosophe et on pourrait même penser qu'il n'est pas intelligent car il ne veut pas croire la vérité
qui se présente sous ses yeux.
La dernière catégorie des hommes que Schopenhauer décrit après les savants et les
philosophes sont les hommes qui ne sont pas intelligents, ou du moins ceux qui sont « inférieur
par l’intelligence » (ligne 9).
Il les classe en-dessous des deux autres.
« Plus un homme est inférieur par l'intelligence, moins l'existence a pour lui de mystères » (ligne 910).
Selon l'auteur du texte, on peut comprendre que plus l'homme est intelligent, plus l'homme est
amené à réfléchir davantage sur son existence.
A l'inverse, un homme inintelligent, voir bête, ne
sera pas le profil à s'interroger sur la question existentielle.
En d’autres termes, pour lui, le
philosophe est un homme intelligent, et celui qui n’est pas philosophe est un homme inintelligent.
Même si le savant vient nuancer ce propos, car il ne décrit pas le savant comme un homme bête,
mais ce n’est pas non plus un philosophe.
Mais l’intelligence est une faculté qui ne peut pas se
réduire à simplement penser à la vie, à se poser des questions existentielles comme le fait un
philosophe.
L’intelligence peut également être sous d’autres formes, il y a par exemple
l’intelligence visuelle, musicale, logico-mathématiques… Un mathématicien ne va pas forcément
réfléchir sur son existence, mais on ne peut pas dire de lui qu’il n’est pas intelligent, il va trouver
des théorèmes, comme Thalès, par exemple.
3
Schopenhauer lui n’a pas cette vision des choses.
Il pense que pour ceux qui sont dotés de moins
d’intelligence, « toute chose lui paraît porter en elle-même l’explication de son comment et de son
pourquoi » (ligne 10-11).
Ainsi, comme ils sont inférieurs intellectuellement, ils ne se posent pas de
questions et ne peuvent donc pas voir les problèmes que trouvent un philosophe en observant tout
et rien à la fois, selon l’auteur.
La différence faite avec les savants et les hommes qui sont
inintelligents sont le fait qu’ils ne recherchent pas le comment en dehors du phénomène, par
exemple « comment le soleil tourne ? De gauche à droite...
», alors que le savant, on l'a vu,
rapporte les phénomènes à des lois générales....
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