explication de texte Jean-Jacques ROUSSEAU
Publié le 18/02/2021
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INTRODUCTION : Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778), écrivain et philosophe de langue française, a souvent recherché le bonheur. Malgré tout, Les Confessions, comme Les rêveries du promeneur solitaire, nous présentent un homme marqué par les faux-pas, les regrets, la solitude, l’incompréhension des autres. Est-ce dans la solitude ou la compagnie d’autrui que le bonheur peut se vivre ? Peut-on distinguer le bonheur individuel du bonheur de la communauté politique ? Il semble en tous les cas que Rousseau ait été partagé entre le goût de l’isolement et la volonté d’une reconnaissance mondaine. C’est aussi du bonheur dont il est question dans le texte que nous allons étudier, extrait d’un recueil qui rassemble des écrits inachevés portant sur la politique. Il pose principalement le problème suivant : Comment rendre l’homme, autant qu’il est possible, heureux ? Quelle est la condition indispensable au bonheur de l’être humain ? La position défendue ici par l’auteur est la suivante : le bonheur des hommes dépend de l’Etat auquel ils appartiennent, étant entendu que cet Etat soit une République, c'est-à-dire un Etat soucieux avant tout de l'intérêt général. Cette thèse est démontrée ainsi : Rousseau commence par établir une distinction entre le bonheur d’un individu et celui d’une société, autant le premier est « tout intérieur » (donc secret) autant le second est visible (ligne 1 à ligne 10). Plutôt que de préciser ce qu’est le bonheur public, l’auteur poursuit en donnant la cause du malheur humain (l. 11 à l. 17). Ce détour lui permet de donner une solution pouvant remédier au malheur humain, et par là-même il donnera une définition du bonheur de l’homme : les hommes doivent appartenir entièrement à la République dans laquelle ils vivent (de la l. 18 jusqu’à la fin du texte). En disant que les hommes seront ainsi heureux, l’auteur n’en vient-il pas à renier ce qu’il avait dit au début du texte ? Ne disait-il pas qu’il est impossible de juger du bonheur d’autrui ? L’analyse précise des termes utilisés par Rousseau devrait nous permettre de répondre à ces questions. * * * * Dans un premier temps, Rousseau nous présente le thème du texte : le bonheur. Il le fait sous forme de deux questions, qui mettent en doute non seulement l’existence du bonheur (« s’il existe ») mais aussi sa connaissance (« Qui le sait ? »). Ces précautions oratoires lui permettent d’éviter de donner une définition précise du bonheur (il nous dit surtout ce qu’il n’est pas), de plus il remarque que le bonheur d’un individu ne se laisse pas appréhender de la même façon que celui d’une société.
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Dans un premier temps, Rousseau nous présente le
thème du texte : le bonheur.
Il le fait sous forme de deux
questions, qui mettent en doute non seulement l’existence du
bonheur (« s’il existe ») mais aussi sa connaissance (« Qui le
sait ? »).
Ces précautions oratoires lui permettent d’éviter de
donner une définition précise du bonheur (il nous dit surtout ce
qu’il n’est pas), de plus il remarque que le bonheur d’un
individu ne se laisse pas appréhender de la même façon que
celui d’une société.
Tout ce qu’il est possible de dire du bonheur de l’homme, c’est
que ce bonheur renvoie à un sentiment « permanent et tout
intérieur », il n’est pas passager comme le sont des plaisirs
ponctuels.
On reconnaît ici une distinction chère à Platon, dont
Rousseau connaît bien l’œuvre politique (notamment La
République ).
En effet, Platon et Socrate font l’éloge d’une vie
mesurée, sachant s’appuyer sur des connaissances stables,
l’idée du Bien doit guider la vie du sage.
Les âmes qui restent
dépendantes des variations du monde sensible peuvent bien
connaître des plaisirs et des passions éphémères, mais non la
plénitude et la constance de l’homme sage, véritablement
heureux.
Le plaisir n'est pas synonyme de bonheur.
La durée et
la constance sont donc des critères courants, durant l’antiquité
grecque, pour qualifier le bonheur humain.
Par contre, le thème d’une « intériorité » secrète est plus
propre à l’époque de Rousseau, une époque marquée par
l’influence des religions chrétiennes.
Si Dieu est le seul à
pouvoir sonder les coeurs, c’est donc que dans les sociétés
humaines les masques et les tromperies sont monnaies
courantes.
Ces thèmes parcourent toute la littérature du XVII et
du XVIII °siècle, en particulier les œuvres de Jean de La
Bruyère, Pierre Choderlos de Laclos, François de La
Rochefoucauld, Blaise Pascal.
Rousseau le sait, et c’est peut-
être aussi son expérience personnelle qui lui fait écrire : « nul
ne peut donc décider avec certitude qu’un autre est heureux ».
En effet, cet « autre » peut toujours dissimuler ou choisir de ne
pas exprimer le sentiment qu’il ressent, on ne peut donc pas
« établir les signes certains du bonheur des individus »,
l’expression de nos sentiments est opaque car notre subjectivité
peut demeurer secrète, pour des raisons (par exemple le goût.
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