Explication de texte. J Bentham. Les animaux peuvent-ils souffrir?
Publié le 07/11/2021
Extrait du document
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Les animaux ont-ils droit au bonheur au même titre que les hommes et leurs intérêts doivent-ils être pris en
considération et protégés par la loi ? Dans cet extrait de l'Introduction aux principes de la morale et de la
législation de 1823, le philosophe utilitariste anglais, Jérémy Bentham, défend une thèse pour le moins
avant-gardiste et revendique pour les animaux le droit au bonheur en tant qu'êtres sensibles capables
d'éprouver de la douleur ou du plaisir voire de la peine.
Il n'y a aucun argument moral valable autorisant le
droit à les reléguer dans la catégorie « d'objet » et à tolérer leur maltraitance.
Quand bien même on ne leur
reconnaîtrait pas le statut de « personne », privés qu'ils seraient de raison et de langage (ce qui reste à
démontrer), ils n'en demeurent pas moins des êtres capables de souffrir et pour lesquels l'empathie s'impose.
Aussi, Bentham ne désespère-t-il pas de voir évoluer le statut juridique de l'animal et la reconnaissance de son
droit au bonheur comme en témoignent les lignes 5 à 14 qui établissent une analogie entre le statut et le sort
des esclaves dans le passé et le statut et le sort des bêtes dans le présent.
Aussi, on peut se demander si
l'amendement français de janvier 2015 qui reconnaît aux animaux le statut « d'êtres vivants dotés de sensibilité
» ne vient pas tardivement donner raison à Bentham.
Première partie.
Bentham est un philosophe utilitariste qui entend fonder la morale, le droit et la politique sur l'utilité.
Or, pour
l'utilitarisme benthamien, une action n'est utile ou bonne que si elle contribue au bonheur de chacun et de tous
ou l'augmente.
La recherche du bonheur ou du bien-être qu'il identifie à la plus grande quantité possible de
plaisir (qu'il ne réduit pas à la seule sphère des sens ; il inclut les satisfactions psychologiques) est ce qui
motive fondamentalement nos conduites.
Son utilitarisme qu'il définit lui-même comme « la doctrine du plus
grand bonheur du plus grand nombre » consiste donc à mettre la morale, le droit et la politique au service de ce
même bonheur.
La question du bonheur ou plaisir se saurait cependant ne concerner que l'homme.
Dans la logique de son
utilitarisme mais aussi de son hédonisme hérité d'Epicure, Bentham considère que les animaux, en tant
qu'êtres dotés de sensibilité, sont capables d'éprouver du plaisir ou de la douleur.
Ils sont donc, pour
reprendre sa formule de la ligne 1-2 : « susceptibles de bonheur ».
En effet, si le bonheur a trait au plaisir et.
»
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