Explication de texte. Extrait de l'ouvrage de H. Bergson : « Les deux sources de la morale et de la religion »: « les mentalités primitives »
Publié le 14/03/2012
Extrait du document
« Il n'y a rien d'illogique, ni par conséquent de « prélogique «, ni même qui témoigne d'une « imperméabilité à l'expérience «, dans la croyance qu'une cause doit être proportionnée à son effet, et qu'une fois constatées la fêlure du rocher, la direction et la violence du vent -choses purement physiques et insoucieuses de l'humanité - il reste à expliquer ce fait, capital pour nous, qu'est la mort d'un homme. La cause contient éminemment l'effet, disaient jadis les philosophes ; et si l'effet a une signification humaine considérable, la cause doit avoir une signification au moins égale; elle est en tout cas de même ordre : c'est une intention. «. A travers ces phrases, nous percevons ce que l'auteur veut mettre en '' avant '', c'est-à-dire le fait que notre Humanité nous pousse à donner une explication à tout fait, et plus particulièrement lorsque cela concerne la mort d'un homme.
«
étant celle que le primitif utilisera, la seconde étant celle à laquelle recourra le
scientifique.
Bergson, à travers son texte, transcrit directement l'idée qu'il a vis à vis des
croyances, et plus directement de la religion.
Il utilise des exemples concret auxquels
l'Homme est susceptible de faire face durant sa vie.
« Quand le primitif fait appel à
une cause mystique pour expliquer la mort, la maladie ou tout autre accident, quelle
est au juste
l'opération à laquelle il se livre ? Il voit par exemple qu'un homme a été tué par un
fragment de rocher qui s'est détaché au cours d'une tempête.
Nie-t-il que le rocher ait
été déjà fendu, que le vent ait arraché la pierre, que le choc ait brisé un crâne ?
Évidemment non.
Il constate comme nous l'action de ces causes secondes.
».
Dans ce
premier exemple, il est aisé de saisir ce que l'auteur veut faire comprendre.
Il fait
appel à des termes précis comme « la cause mystique » afin de différencier les effets
et les causes, et la manière dont elles sont perçus par le primitif.
Il établit le fait que le
primitif ne réfute pas '' le fait physique '' mais qu'il considère celui-ci comme une
« cause seconde ».
Sous entendant que la cause '' première '' est bel et bien « une
cause surnaturelle ».
C'est ce que Bergson interprète comme la « signification
humaine ».
« Il n'y a rien d'illogique, ni par conséquent de « prélogique », ni même qui témoigne
d'une « imperméabilité à l'expérience », dans la croyance qu'une cause doit être
proportionnée à son effet, et qu'une fois constatées la fêlure du rocher, la direction et
la violence du vent -choses purement physiques et insoucieuses de l'humanité - il
reste à expliquer ce fait, capital pour nous, qu'est la mort d'un homme.
La cause
contient éminemment l'effet, disaient jadis les philosophes ; et si l'effet a une
signification humaine considérable, la cause doit avoir une signification au moins
égale; elle est en tout cas de même ordre : c'est une intention.
».
A travers ces phrases,
nous percevons ce que l'auteur veut mettre en '' avant '', c'est-à-dire le fait que notre
Humanité nous pousse à donner une explication à tout fait, et plus particulièrement
lorsque cela concerne la mort d'un homme.
C'est à travers la maxime des
« philosophes de jadis » que l'auteur insuffle l'idée d'« intention » et qu'il justifie alors
la présence de « cause surnaturelle ».
Et si l'auteur nous expose le '' fonctionnement '' de la mentalité primitive à
travers ce premier exemple, c'est à travers le second qu'il nous '' touchera '' le plus.
L'exemple contemporain reste le plus efficace pour amener à bien une argumentation,
et ce que choisi Bergson afin de nous faire saisir l'importance de la mentalité dite
primitive et de la part d'Humanité qu'elle occupe et qui est en chaque Homme, peu
importe qu'il soit homme de science ou non.
L'Humain est primitif, c'est ce qui fonde
son Humanité.
« Nous faisions remarquer que le joueur, qui mise sur un numéro de la roulette,
attribuera le succès ou l'insuccès à la veine ou à la déveine, c'est-à-dire à une
intention favorable ou défavorable : il n'en expliquera pas moins par des causes
naturelles tout ce qui se passe entre le moment où il place l'argent et le moment où la
bille s'arrête ; mais à cette causalité mécanique il superposera, à la fin, un choix semi-
volontaire qui fasse pendant au sien : l'effet dernier sera ainsi de même importance et.
»
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