Devoir de Philosophie

Explication de texte Essai sur l’entendement humain, Locke

Publié le 19/12/2012

Extrait du document

locke

...

Dans son  Essai sur l’entendement humain, livre II, chapitre 27, Locke traite de

l’unité de la personne. Ayant préalablement défini dans le chapitre 9 que la personne est

« un être pensant et intelligent, doué de raison et de réflexion, et qui peut se considérer

soi-même comme soi-même, une même chose pensante en différents temps et lieux «, il

cherche à savoir ce qui établit l’unité d’une même personne, ce qui fait qu’elle se sent être

elle-même. Lorsque l’on parle de l'identité d’un homme, il s'agit donc de savoir si cet

homme  est  identique  à  lui-même,  s’il  est  le  même  que  lui-même  (c’est  le  principe

d’identité) : une chose ne peut dans le même temps être à la fois elle-même et une autre.

Qu’est-ce qui constitue une personne et la rend unique, au-delà de son unité biologique ?

Est-ce une unique substance nous constituant, telle que l’âme, qui pousserait l’homme à

se  sentir  comme  étant  « soi-même « ?  C’est  à  cette  question  que  Locke  répond,  en

affirmant une thèse qui s’éloigne des positions moniste et dualiste d’alors : selon lui,

l’existence d’une seule et même substance immatérielle est improbable, car insuffisante,

pour façonner un homme unique. Ce serait la conscience qui rendrait un homme unique.

Locke développe sa thèse en  deux temps. D’abord, il remet en cause l’unicité de la

substance immatérielle, qui ne suffit pas, selon lui, à expliquer l’unité de la personne et

montre que c’est la conscience qui fait l’identité personnelle (lignes 1 à 6). Puis, il

explique l’importance de la mémoire dans la construction de cette identité personnelle.

locke

« dire que le principe religieux selon lequel l’âme fait l’unité de la personne et lui permet d’exister et d’être lui-même comme avant sa mort est à remettre en cause ? Dans un deuxième temps, après avoir réfutée la seule existence de l’âme, Locke explique que c’est la conscience, qui conjointement à l’âme, donne une identité à l’homme.

Ce sentiment que l’on a de nos propres actions, sentiment qui accompagne toutes nos perceptions, c’est ce que Locke nomme Consciousness , ou Conscience.

Il définit alors la conscience comme ce qui permet la continuité de la pensée : la conscience permet à elle seule de relier des évènements passés et présents de la vie d’un homme, elle permet donc de réunir toutes les pensées de la vie d’un seul et même homme.

C’est cette continuité de la pensée qui rend un homme unique et le fait se sentir être le « même lui ».

Ce serait, selon lui, la conscience qui permettrait de réunir au sein d’un même homme tout son vécu (ses actions constituant son existence), aussi bien dans le passé lointain que dans le présent.

La conscience assurerait la continuité que l’âme ne peut assurer.

La conscience permet donc de donner une histoire continue à l’homme, à partir des pensées ponctuelles qu’il a eu à chaque instant de sa vie.

Tout ce qui relèverait de la prise de conscience d’actions passées et présentes appartenant à un même homme, à condition que la prise de conscience appartienne à ce même homme, constitue la seule et même personne.

C’est parce que la conscience accompagne toutes nos sensations et perceptions que chacun est à soi-même ce qu’il appelle « soi-même » ; on peut alors se poser comme le même être et penser son identité personnelle en termes de mêmeté et d’un être pensant.

En d’autres termes, la conscience réunit des actions éloignées au sein de la même personne, quelles que soient les substances qui ont contribué à leur production. Locke expose donc dans la première partie du paragraphe que la seule substance immatérielle, telle que l’âme, ne peut suffire à expliquer l’identité de l’homme et que c’est la conscience qui permet la continuité des pensées de la personne.

C’est la conscience qui fait qu’un homme se sent être « le même soi » tout au long de sa vie.

Mais comment Locke définit-il cette conscience au-delà de son pouvoir d’assemblage des pensées ? Cette conscience accorde-t-elle une aussi grande importance au passé qu’au présent ? Un homme est il le même malgré les expériences qu’il subit ? Nous constatons que oui dans la deuxième partie du texte, ou il développe un long exemple.

D’autre part, Locke accorde une grande importance au passé dans l’établissement de l’identité personnelle.

Il va montrer que c’est la prise de conscience d’actions passées, au même titre que d’actions présentes, qui définit l’identité de l’homme.

Il accorde donc un rôle important à la mémoire dans la construction de cette identité personnelle. D’abord, Locke montre l’importance de la mémoire dans l’établissement de l’identité de l’homme.

Locke a donc défini l’identité comme étant « tout ce qui est à la conscience d’actions présentes et passées est la même personne à laquelle elles appartiennent ensemble ».

C’est parce qu’un homme a conscience de ce qu’il a ressentit dans son passé jusqu’à son présent qu’il est le même lui.

On note donc un rôle important du passé dans l’établissement de cette identité.

Or le souvenir et la conscience du passé constituent la mémoire.

La mémoire, chez Locke, n'est en fait rien d’autre que la conscience elle-même.

En effet, elle est la conscience des actes et pensées passés.

Plus précisément, la mémoire est la conscience que ce passé ne fait qu'un avec le présent, que le « moi » qui ai pensé telle chose ou agi ainsi, est le même que celui qui aujourd'hui fait autre chose ou pense autre chose.

De cette façon, on peut dire que grâce à l’importance de la mémoire dans la construction de cette identité, deux hommes sont forcément distincts.

On peut leur trouver des ressemblances, mais la comparaison s’arrête là ; grâce à la prise de conscience d’actions éloignées dans le temps chaque individu est unique.

La prise de conscience d’actions passées, comme d’actions présentes, permet à l’homme concerné d’avoir une histoire et un vécu unique qui constitue son identité personnelle.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles