explication de texte diderot despote éclairé
Publié le 21/04/2024
Extrait du document
«
Le despotisme éclairé est un concept politique qui désigne un mode de gouvernement
dans lequel un souverain exerce un pouvoir absolu, mais en cherchant à appliquer des réformes
et des politiques considérées comme progressistes ou éclairées.
Ce modèle de gouvernance a
émergé principalement en Europe au XVIIIe siècle, où certains monarques cherchaient à
moderniser leur pays tout en maintenant leur autorité absolue.
Le texte porté à notre étude est
issu de l’ouvrage Réfutation d'Helvétius de Denis Diderot paru en 1775, durant le siècle des
Lumières et contemporain à l’apparition de despotes éclairés en Europe.
Ces éléments nous
conduisent donc à nous demander comment le texte de Diderot aborde la légitimité et les
dangers du pouvoir politique exercé arbitrairement, même par un dirigeant juste et éclairé.
Selon
Diderot, le gouvernement arbitraire, même lorsqu'il est exercé par un prince juste et éclairé, est
toujours nuisible pour la société.
Diderot soutient que les vertus d'un tel prince peuvent être
dangereuses car elles incitent le peuple à accepter passivement toute forme de gouvernement,
même tyrannique, pourvu qu'il soit présenté comme étant pour le bien commun.
Premièrement
nous aborderons les dangers de la séduction des vertus du prince juste et éclairé et la privation
du droit d'opposition (l.1 à 10) puis ses conséquences de la suppression des libertés (l.10 à 18).
Il
nous conviendra en n d’aborder les malheurs potentiels des règnes justes mais arbitraires (l.18 à
23).
D’emblée, Diderot énonce sa thèse selon laquelle le gouvernement autoritaire n’apporte
rien de bon en quali ant le « gouvernement arbitraire d’un prince juste et éclairé » l.1 de « mauvais
».
Diderot crée une opposition entre « gouvernement arbitraire » et « prince juste et éclairé ».
Ce
dernier admet donc la possibilité qu’un dirigeant soit juste et éclairé mais que cependant, il soit
autoritaire.
Par conséquent, qu’un monarque soit juste et éclairé ne rattrape pas le fait que celui-ci
mène une politique autoritaire.
Diderot insiste sur cette idée en utilisant l’adverbe « toujours » l.1.
Cela souligne qu’il est systématique qu’un gouvernement autoritaire soit mauvais, qu’il n’existe
pas de situation où un despote puisse être bon, même s'il possède un grand nombre de qualités.
Par la suite, le philosophe désigne les vertus du despote comme « la plus dangereuse et la plus
sûre des séductions » l.2.
Par « vertu » on entend une tendance positive à suivre les règles de
moralité et à faire et propager le bien.
Le terme « vertu » se réfère généralement à une qualité
morale ou à un comportement exemplaire, comme la bonté, la droiture, la sincérité ou la
générosité.
Ainsi, il souligne que même si le prince possède des vertus louables, ces vertus
peuvent être pernicieuses car elles habituent le peuple à obéir aveuglément à son successeur,
qu'il soit bon ou mauvais.
Cette idée met en lumière le paradoxe selon lequel même un dirigeant
bien intentionné peut exercer un pouvoir arbitraire qui nuit à la liberté et à la dignité des citoyens.
Ensuite, Diderot a rme que le despote en dirigeant de façon arbitraire, soustrait des libertés
individuelles telles que l’expression ou l’opposition du peuple : "Il enlève au peuple le droit de
délibérer, de vouloir ou ne vouloir pas, de s'opposer même à sa volonté, lorsqu'il ordonne le
bien." l.5-6.
Cette a rmation souligne la privation des droits fondamentaux du peuple sous un
gouvernement arbitraire, même lorsque le prince prétend agir pour le bien commun.
Diderot
insiste sur le caractère sacré du droit d'opposition, même si cela peut sembler irrationnel, car cela
représente une forme de résistance contre l'abus de pouvoir.
En n, en citant « selon son bon
plaisir » l.9, Diderot met en lumière un fait important dans les régimes autoritaires.
Celui-ci étant
que les despotes ne dirigent nalement pas dans l'intérêt public mais bien dans leur propre
intérêt.
Cette phrase de Diderot exprime la condamnation catégorique du gouvernement arbitraire
exercé par un tyran.
En a rmant cela, Diderot met en lumière la gravité de l'abus de pouvoir.
Il
souligne que la domination arbitraire d'un dirigeant, motivée par ses propres caprices et désirs,
est une transgression fondamentale contre la justice et les droits des citoyens.
Cette
condamnation re ète la conviction de Diderot selon laquelle le pouvoir politique doit être exercé
dans le respect des lois et des principes moraux, et non selon les intérêts du dirigeant.
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D’autre part du texte de Diderot, ce dernier pose une question concernant le despote.
Le
philosophe nous permet une rétrospective sur la nature du despote et ce qu’il représente.
Diderot
répond nalement directement à sa propre interrogation à la suite.
Il remet en question la
conception traditionnelle du despotisme en a rmant: "Qu'est-ce qui caractérise le despote? Estce la bonté ou la méchanceté? Nullement; ces deux notions n'entrent pas seulement dans sa
dé nition." l.10-11.
Il met l'accent sur le fait que ce n'est pas la nature morale du dirigeant qui
dé nit le despotisme, mais plutôt l'étendue de son autorité arbitraire.
Cette idée remet en
question les préjugés selon lesquels un dirigeant bienveillant ne peut pas être un despote.
A la
suite de cela, Diderot met en garde contre les conséquences de plusieurs règnes successifs d'un
pouvoir arbitraire mais apparemment bienveillant, en a rmant: "Un des plus grands malheurs qui
pût arriver à une nation, ce seraient deux ou trois règnes d'une puissance juste, douce, éclairée,
mais arbitraire."l.14-15.
Il met en lumière le risque que le bonheur apparent et l'absence de
contestation conduisent à l'oubli des privilèges du peuple et à un esclavage plus profond,
soulignant ainsi la nécessité d'une vigilance constante contre tout pouvoir arbitraire, même s'il
semble bien intentionné.
Le philosophe a rme que : « les peuples seraient conduits par le
bonheur » l.15.
Dans le despotisme, la notion de bonheur est souvent façonnée par le pouvoir en
place pour servir ses propres intérêts.
Le bonheur est souvent présenté comme étant atteint à
travers la conformité et l’obéissance absolue au régime.
Cependant, cette forme de bonheur est
super cielle et illusoire, car elle est imposée de force et souvent au détriment des libertés
individuelles et de la véritable expression de soi.
En réalité, dans ces régimes arbitraires, le
bonheur est souvent un mirage, une illusion construite sur la peur, la manipulation et la répression
des pensées et des désirs authentiques des individus.
Diderot intensi e ses propos en parlant
d’« esclavage » l.16.
Autrement dit, un peuple gouverné par un tyran est comme enchaîné par les
limites de sa propre liberté.
Le tyran, en exerçant un pouvoir absolu et souvent injuste, opprime
les individus, les privant de leur autonomie et de leur capacité à décider de leur propre destin.
Cette domination tyrannique réduit les citoyens à un état d’esclavage où leur volonté est étou ée.
Le tyran impose donc sa volonté sans tenir compte du bien commun ni des droits des individus,
ce qui les asservit à ses caprices et les prive de leur dignité humaine.
Pour nir, le philosophe nit
par remettre en question la « redoutable politique » l.17 menée par un despote.
Selon Diderot,
gouverner arbitrairement peut sembler avantageux pour un tyran à court terme, mais cela
comporte de nombreux risques et peut nalement entraîner sa perte de pouvoir, voire sa chute.
C’est pour cela qu’avoir....
»
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