Explication de texte de Karl Jaspers: introduction à la philosophie(14/20)

« Une autonomie absolue n'est pas possible.

Quand nous pensons, nous sommes obligés de recourir à des intuitions qui doivent nous être données ; sur le plan pratique, nous avons besoin des autres, d'un échange de services avec eux, qui rende possible notre vie.En tant qu'êtres libres, nous avons besoin d'autres êtres libres avec lesquels puisse s'établir la communication, qui seule nous permet, aux uns et aux autres, de devenir nous-mêmes.

Il n'y a pas de liberté isolée.

Là où la liberté existe, elle est aux prises avec la contrainte ; et si celle-ci était complètement vaincue, si tous les obstacles tombaient, la liberté elle-même s'évanouirait. Ainsi ne sommes-nous indépendants que lorsque nous sommes inextricablement mêlés en même temps au monde.

On n'acquiert pas l'indépendance réelle en se retirant de lui.

Être indépendant dans le monde, c'est se comporter envers le monde d'une façon particulière : c'est en être, et en même temps ne pas en être, être à la fois en lui et hors de lui.

» Karl Jaspers, Introduction à la philosophie, 1951 Dans ce texte de Karl Jaspers, extrait d’ “Introduction à la philosophie” de 1951, il est question de définir ce que représente la vraie autonomie, liberté, indépendance.

Karl Jaspers s’est donc demandé si l’autonomie en lien avec la liberté et l'indépendance était absolue et atteignable pour nous en tant qu’hommes libres.

Avant de parler du droit à la liberté, y a-t-il même un accès à celle-ci?.

Dans cet extrait il avance la thèse que cela n’est pas possible et que nous avons toujours besoin des autres pour entretenir des échanges (de services ou de communication) qui font ce que nous sommes et faisons, et qui, plus grossièrement, nous permettent de vivre.

Dans la première partie du texte, de la ligne 1 à 3, l'auteur énonce sa thèse selon laquelle nous avons besoin des autres pour vivre, il précise en un premier point que c’est sur le plan technique, pratique.

Puis dans une deuxième partie, de la ligne 3 à 8, il appuie sa thèse sur un deuxième point qui est la communication dont on a tous besoin et qui nous empêche d'être absolument indépendants et il insiste sur le fait que s’il n’y a plus aucune contrainte, le liberté est détruite.

Enfin dans la troisième partie, de la ligne 9 à 11, il conclut et résume sa thèse. Dans la première partie l’auteur établit directement que l’autonomie absolue n’existe pas et que nous avons tous besoin des autres au niveau pratique pour survivre.

Il sous-entend donc que personne n’a et n'aura jamais accès à l’autonomie absolue, à la possibilité d’agir librement en ne dépendant que de nous même, sans limites et sans contraintes.

L’autonomie absolue insinue que tous nos besoins pourront être satisfaits entièrement par nous, les soins médicaux, l'agriculture, la fabrication de tous les objets dont nous avons besoin ne passera que par notre propre personne, ce qui est impossible.

Quand bien même nous avions le temps d’apprendre tout cela, qui nous enseignerait? Il faudrait alors tout développer seul et une vie, un cerveau ne suffirait pas.

Karl Jaspers dit que “lorsque nous pensons nous avons recours à des intuitions qui doivent nous être données” cela veut dire que pour le simple fait de réfléchir nous nous basons sur des enseignements directs ou indirects que “les autres” nous ont appris tout au long de notre vie.

A chaque fois que nous affrontons un problème, pour le résoudre nous avons recours à nos souvenirs d’autres qui ont subi la même complication et nous combinons plusieurs expériences qui ne nous sont pas propres pour sortir de notre situation, c’est ainsi que les humains ont pu évoluer et innover.

Chaque découverte est transmise et répandue pour le bien de l'espèce. L'indépendance totale signifie que nous n’avons besoin de nul autre pour prospérer, hors les. »