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Explication de texte de Gaston Bachelard – La Formation de l'esprit scientifique: « une perspective d'erreurs rectifiées »

Publié le 30/09/2011

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Bachelard conclue sa réflexion en résumant les deux axes principaux qui permettent à l'esprit scientifique d'accéder à la connaissance : il est nécessaire d'une part d'accepter de faire des erreurs et de toujours chercher à les rectifier, et de dépasser les obstacles internes dits épistémologiques par le travail de la raison.  Ainsi l'approche rationnelle du savoir nécessite une intellectualisation qualifiée de « spiritualisation « du savoir lui-même et de ses modalités. Une fois ce travail réalisé, il faut intellectualiser le réel par la théorie et l'expérience et les faire coïncider pour comprendre et accéder à la connaissance du réel.   

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« permettre la conquête du savoir.

Ces obstacles freinent le progrès scientifique, sont « des causes d'inertie », « destagnation et même de régression » (l.15) car ils font apparaître à l'intérieur de l'esprit scientifique « des lenteurs etdes troubles » (l.14). Bachelard continue son texte avec la métaphore suivante, allusion aux Lumières, « La connaissance du réel est unelumière qui projette toujours quelque part des ombres » (l.17).

Ainsi l'accession au réel est impossible dans satotalité mais comporte toujours des angles morts, il est possible d'en saisir des parties et ainsi d'essayer de lereconstituer cependant la connaissance du réel est toujours lacunaire comme le précise l'auteur : « La connaissancedu réel n'est jamais immédiate et totale »(l.18).

Comme Bachelard le soulignait déjà au début de son texte, toutsavoir scientifique découle de connaissances antérieures rectifiées qui permettent d'acquérir des connaissances pluspoussées ainsi il est possible de qualifier la révélation progressive du réel de « récurrente », c'est ce sens qui estpréconisé par Bachelard dans cet extrait, néanmoins, il convient de prendre en considération l'autre sens possible decette phrase : « Les révélations du réel sont toujours récurrentes »(l.19).

Si on considère les révélationsspontanées du réel à travers l'observation directe comme dans le cas de phénomènes météorologiques par exemple,alors on peut considérer la connaissance ainsi acquise comme récurrente au sens de répétitive car elle n'apporterapas de nouvelle connaissance. En effet, l'esprit scientifique ne doit pas se laisser aller à « ce qu'on aurait pu croire » (l.19), le réel ne se révèle passi facilement.

Aucun souffle divin ne révèle la vérité au scientifique.

Celui-ci acquière au contraire sa connaissance àla suite d'un travail difficile.

Bachelard fait ici référence notamment aux deux premiers obstacles épistémologiques, àsavoir l'opinion et l'expérience immédiate.

Cet effort pour accéder à la vérité nous permet de voir révéler « ce qu'onaurait dû penser » (l.20), qui n'est donc accessible que lorsque l'esprit scientifique a pu se débarrasser de cespréjugés.

On arrive alors à la conviction que le réel ne peut être pensé car celui-ci est objectif, or il y a une tropgrande place de subjectivité au sein de l'esprit humain, même scientifique.

La pensée empirique, qui résulte pardéfinition de l'expérience n'est compréhensible que grâce au travail de la pensée rationnelle, en effet l'espritscientifique se caractérise par un souci d'exactitude qui doit avoir pour but de faire coïncider l'idée et le monde telqu'il est réellement.

De plus la pensée empirique doit faire preuve d'un « repentir intellectuel » (l.22), c'est à direqu'il ne faut pas hésiter à remettre en cause ce que l'on croyait acquis : la pensée scientifique se caractérise parson humilité. Bachelard conclue sa réflexion en résumant les deux axes principaux qui permettent à l'esprit scientifique d'accéderà la connaissance : il est nécessaire d'une part d'accepter de faire des erreurs et de toujours chercher à lesrectifier, et de dépasser les obstacles internes dits épistémologiques par le travail de la raison.Ainsi l'approche rationnelle du savoir nécessite une intellectualisation qualifiée de « spiritualisation » du savoir lui-même et de ses modalités.

Une fois ce travail réalisé, il faut intellectualiser le réel par la théorie et l'expérience etles faire coïncider pour comprendre et accéder à la connaissance du réel. Tout comme Popper dans Conjectures et réfutations, Bachelard s'intéresse dans ce texte aux mécanismespermettant à l'esprit scientifique d'accéder à la connaissance du réel, mais à contrario du positivisme de Comte,celui-ci estime qu'une théorie scientifique doit être complétée, corrigée et contredite et que c'est dans cet objectifqu'intervient le progrès scientifique, ainsi une théorie n'est scientifique que si elle peut être réfutée et la réalité parla connaissance scientifique absolue est inaccessible.

L'étude de ce texte nous pousse aussi à nous interroger sur lefait qu'une théorie scientifique puisse révéler la réalité mais tout aussi bien la cacher.. »

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