Explication de texte: Aurore, Livre III de Friedrich Nietzsche
Publié le 15/07/2012
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Friedrich Nietzsche débute son argumentation avec le connecteur logique « car «. Il explique comment le travail empêche le développement de la raison, des désirs et du goût de l'indépendance; car le travail consume (anéantie, épuise, détruit) une quantité de force nerveuse, c'est à dire qu'il épuise notre énergie. Puis il continue: « et la soustrait à la méditation...et à la haine «. Le philosophe dit ici que toute l'énergie perdu qui a servi à travailler ne pourra pas servir à « tout ce qui est individuel «( méditation, rêverie etc..) aux « sentiments « caractéristiques de l'espèce Humaine. Autrement dit, en travaillant l'Homme n'est plus un Homme car il ne peut à cause du manque d'énergie, développer ses caractéristiques.
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Le texte « Aurore », livre III, est un texte de Friedrich Nietzsche, philosophe allemand du 19éme siècle.Le sujet de cet extrait porte sur la glorification du travail faite par la société.
Nietzsche pense que celle-ci a été mise en place pour plus de sécurité et considère letravail comme étant un moyen de répression.Dans une première partie, nous étudierons ce qui se cache réellement sous la « glorification du travail » selon Nietzsche et les raisons de cette interprétation.Dans une seconde partie, nous verrons comment le travail peut « soumettre » le travailleur, et la conséquence de cette « soumission ».
Nietzsche va nous donner sa propre interprétation de la glorification du travail dès le début du texte.
En effet, dans la première phrase, il compare les discours sur labénédiction du travail et la glorification du travail avec les louanges adressés aux actes impersonnels et utile à tous.
Il nous dit que tous présentent la même arrièrepensée, c'est à dire la peur de tout ce qui est individuel ( tous ceux qui participent aux discours de la bénédiction du travail, aux louanges etc...ont peur de tout ce quiest individuel, c'est à dire le développement de la raison, celui des désirs et celui du goût de l'indépendance).Dans cette première phrase, Nietzsche utilise un vocabulaire religieux avec des termes tels que la glorification, la bénédiction, les louanges etc..
Il emploie cevocabulaire avec ironie car le vocabulaire religieux connote positivement le travail, alors que, paradoxalement, religieusement pour les chrétiens, le travail est unesanction de Dieu pour Adam et Eve: l'auteur utilise donc ici l'exagération.
De plus, Nietzsche met entre guillemets les termes « bénédiction du travail » pour les isoler.De cette façon on comprend donc que l'auteur ne partage pas cette pensée.
Il met également entre guillemets le terme « travail » qui peut avoir plusieurs sens et quiprésente dans cet extrait un sens bien précis.Mais quel est alors le sens précis du travail dans cet extrait de texte?Dans la deuxième phrase, le philosophe nous donne le sens précis du mot « travail »: il signifie le dur labeur du matin au soir.
L'auteur nous dit également que celui-ciconstitue la « meilleure des polices »: la police représentant l'autorité suprême dont le but est de faire régner l'ordre.
Le travail serait donc, d'après Nietzsche, uneautorité qui servirait à faire « régner l'ordre », et ce serait la meilleure puisque le travailleur n'a pas conscience de celle-ci et ne peut donc s'y opposer.
De plus, cetteautorité est économique, c'est à dire qu'elle ne demande pas la présence Humaine ou de moyens coûteux pour l'État.Le philosophe poursuit par « il tient chacun en bride ».
Une bride est un harnais qui sert à guider les chevaux, et qui représente dans cet extrait le travail.
Donc, iciNietzsche compare les effets du travail à ceux d'une bride: le travail limiterait alors la liberté des travailleurs.
Il empêcherait le développement de la raison, des désirset
celui du goût de l'indépendance: tout ce qui est individuel.
Ces trois caractéristiques sont propres à l'Homme.
Celui-ci étant privé de ses développements personnelsn'est plus capable de réfléchir par lui même, ses désirs se limitent alors au fait de se retrouver avec sa famille, de manger puis de dormir (aucune pratique dehobbies), l'individu perd son goût de l'indépendance puisqu'il est dépendant à son propre travail (si il ne va pas travailler, il ne pourra pas nourrir sa famille).L'Homme est alors réduit au statut d'animal.Le philosophe dénonce la glorification du travail, il est totalement contre car le travail contrôle le travailleur.
Friedrich Nietzsche débute son argumentation avec le connecteur logique « car ».
Il explique comment le travail empêche le développement de la raison, des désirs etdu goût de l'indépendance; car le travail consume (anéantie, épuise, détruit) une quantité de force nerveuse, c'est à dire qu'il épuise notre énergie.Puis il continue: « et la soustrait à la méditation...et à la haine ».
Le philosophe dit ici que toute l'énergie perdu qui a servi à travailler ne pourra pas servir à « tout cequi est individuel »( méditation, rêverie etc..) aux « sentiments » caractéristiques de l'espèce Humaine.
Autrement dit, en travaillant l'Homme n'est plus un Hommecar il ne peut à cause du manque d'énergie, développer ses caractéristiques.Nietzsche nous dit que le travail présente à la vue un but mesquin, c'est à dire un but sans ambition.
Le travail « aveugle » le travailleur en lui assurant dessatisfactions faciles et régulières grâce au salaire qui suffit à satisfaire les travailleurs.Enfin Nietzsche dresse le bilan grâce à l'emploie du terme « Ainsi ».
Il nous montre la conséquence de sa thèse: une société ou l'on travaillerait dur serait une sociétésécurisée.
Il nous expose donc que le but de la glorification du travail fait par la société elle même est de se sentir en sécurité car « l'on adore aujourd'hui la sécuritécomme la divinité suprême » On retrouve encore ici un vocabulaire religieux avec l'emploie de la divinité suprême que l'auteur utilise pour nous montrer l'importancequ'a la sécurité pour la société.
Cette exagération rend ridicule la société.
Nietzsche nous a donc montré que la glorification du travail fait par la société elle-même a été établie pour plus de sécurité, mais que cette sécurité a un certain prix:le travail soumet le travailleur et empêche le développement de sa raison, de son désir, du goût de son indépendance: il a donc peur de tout ce qui est individuel etenferme donc l'être humain dans l'aliénation du travail..
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