Existentialisme et structuralisme

« ni d'une pure liberté présente à elle-même, ni d'une poussée inconsciente irrationnelle, mais d'un ordre ignoré du sujet.

Dans son Anthro po logie structu rale, Lévi-Strauss décou vre que l'origine du caractère universel de la prohibition de l'inceste ne relève ni d'un impératif moral, ni d'un interdit religieux, encore moins d'une connaissance des risques liés à la consanguinité, mais d'une logique de l'échange à la fois rationnelle, collective et inconsci ente : ce n'est pas l'interdit en lui-même qui compte, mais ce qu'il engendre, c'est-à-dire la réciprocité des échanges économiques, la parenté, et finalement, la vie en société.

Enfin, Michel Foucault montre que l'ordre humain, loin de reposer sur ses fondements théoriques, relève de stratégies de pouvoir échappant à la fois à ceux qui dominent comme à ceux qui subissent cet ordre : l'histoir e de l'exclusion de la folie est ainsi symptomatique d'un discours d'ordre.

La raison se constitue, non par ses propres forces, mais en bâtissant contre son autre une série de procédures à la fois « éducatives » et « punitives >>.

Les sciences humaines n'ont pas contribué à libérer les indi vidus, mais à rela yer l'ordre moral par un pou voir scient ifique et judiciaire.

Quand Foucault dénonce l'humanisme de pouvoir et annonce la « mort de l'homme >>, Sartre refuse cet anti-humanisme.

Il soupçonne les structuralistes d'a battre le sens de l'hi stoire.

le marxîsme « ...

je ne conteste pas l'anal yse des structures [ ...

] mais la structure n'est pour moi qu'un moment du pratico­ inerte.

[ ...

] To ute création humaine a son domaine de passivité, cela ne signi fie pas qu'elle soit de part en part subie.

» Sartre, L'Arc, 1966.

L'avènement du structuralisme a remis en ca use les fondements humanistes de l' existent ialisme, ainsi que l' influenc e de Sartre.

Une philosophie de la liberté et de la responsabilité ne peut se résoudre à la domina tion des structures sur la conscience in dividuelle.. »