Existe-t-il une contradiction entre l'affirmation de la liberté humaine et l'affirmation scientifique du déterminisme ?
Publié le 24/03/2004
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le dualisme cartésien : en tant que corps, l'homme appartient à la nature et est soumis à ses lois, mais en tant qu'âme, que pensée, il leur échappe. c) Poser que le déterminisme de la nature est total et que l'homme n'y échappe pas ; que la liberté humaine est donc illusoire. Le rationalisme cartésien nous montre déjà qu'une volonté infiniment libre, mais privée de raison, est une volonté perdue. Plus nous connaissons, plus notre liberté est grandie et fortifiée. Si nous développons notre connaissance au point de saisir dans toute sa clarté l'enchaînement rationnel des causes et des effets, nous saisirons d'autant mieux la nécessité qui fait que telle chose arrive et telle autre n'arrive pas, que tel phénomène se produit, alors que tel autre ne viendra jamais à l'existence. Pour Spinoza, une chose est libre quand elle existe par la seule nécessité de sa propre nature, et une chose est contrainte quand elle est déterminée par une autre à exister et à agir. Au sens absolu, seul Dieu est infiniment libre, puisqu'il a une connaissance absolue de la réalité, et qu'il la fait être et exister suivant sa propre nécessité. Pour Spinoza et à la différence de Descartes, la liberté n'est pas dans un libre décret, mais dans une libre nécessité, celle qui nous fait agir en fonction de notre propre nature. L'homme n'est pas un empire de liberté dans un empire de nécessité. Il fait partie du monde, il dispose d'un corps, d'appétits et de passions par lesquelles la puissance de la Nature s'exerce et s'exprime en nous, tant pour sa propre conservation que pour la nôtre.
- Déterminisme : le mot désigne ici l'idée selon laquelle tous les phénomènes dans l'Univers sont régis par des lois nécessaires, tout effet s'ex-pliquant par une série de causes. Il faut distinguer le déterminisme physique, le déterminisme social et le déterminisme psychique. Ces trois domaines devront être étudiés.
«
communes comme des théories des philosophes, ou même de nos propres opinions, il faut savoir garder une distanceidentique à celle qui est requise dans l'habileté du jeu, c'est-à-dire qu'il faut savoir cesser de jouer en temps voulu.Dans toutes les affaires importantes de la vie, nul ne nous oblige en effet que notre propre volonté.
Mais l'attitude du sage ne se confond pas avec une fuite hors du monde ; il doit au contraire consentir à soncours, participer par son acquiescement à l'oeuvre de Dieu, en identifiant sa volonté à la volonté divine.
Il y a deux moments dans la démarche stoïcienne : se concentrer en soi d'abord, pour mieux communier ensuite,librement, avec le Tout.
La liberté ne consiste pas à se retirer du monde, mais à s'y retrouver chez soi, parce quel'on intériorise et fait sienne la volonté du Tout.
Non pas conformer le monde à soi, à ses désirs, entreprise vaine,mais se conformer à la nature.
« Vivre conformément à la nature » Mais l'attitude du sage ne se confond pas avec une fuite hors du monde ; il doit au contraire consentir à soncours, participer par son acquiescement à l'oeuvre de Dieu, en identifiant sa volonté à la volonté divine.
Il y a deux moments dans la démarche stoïcienne : se concentrer en soi d'abord, pour mieux communier ensuite,librement, avec le Tout.
La liberté ne consiste pas à se retirer du monde, mais à s'y retrouver chez soi, parce quel'on intériorise et fait sienne la volonté du Tout.
Non pas conformer le monde à soi, à ses désirs, entreprise vaine,mais se conformer à la nature.
Le malheur de l'insensé vient de ce qu'il néglige de considérer sa subordination à l'ordre de l'univers.
Partant, il lesubit comme un malheur extérieur à lui-même ; au lieu de coopérer à son accomplissement, et d'en être ainsil'auteur avec Dieu, il se fait étranger au tout, et à lui-même, puisqu'il porte en lui une part du souffle divin.
«Nolentem fata trahunt, ducunt volentem » (Sénèque) : le destin entraîne celui qui le refuse, mais guide celui qui yconsent.
Le malheur de l'insensé vient de ce qu'il néglige de considérer sa subordination à l'ordre de l'univers.
Partant, il lesubit comme un malheur extérieur à lui-même ; au lieu de coopérer à son accomplissement, et d'en être ainsil'auteur avec Dieu, il se fait étranger au tout, et à lui-même, puisqu'il porte en lui une part du souffle divin.
«Nolentem fata trahunt, ducunt volentem » (Sénèque) : le destin entraîne celui qui le refuse, mais guide celui qui yconsent.
e) Poser que le déterminisme de la nature est rigoureux et que la volonté humaine est elle-même déterminée, maisque la volonté ne se distinguant pas de la connaissance, la liberté consiste dans la connaissance vraie de nosdéterminations par laquelle nous devenons la cause de notre volonté (cf.
Spinoza).• Les deux premières réponses (a, b) posent la liberté comme spontanéité et comme libre arbitre, les deux dernières(d, e) l'appréhendent comme délivrance et libération (cf.
P.
Ricoeur : « C'est la leçon de Spinoza : on se découvred'abord esclave, on comprend son esclavage, on se retrouve libre de la nécessité comprise).
CITATIONS:
« Les phénomènes mêmes qui, en apparence, sont désordonnés et incertains, je veux dire les pluies, les nuages,les traits de la foudre arrachée aux nuages, [...] n'arrivent pas sans raison, tout imprévus qu'ils soient.
» Sénèque, De la Providence, 1er s.
apr.
J.-C.
« Une intelligence qui pour un instant donné connaîtrait toutes les forces dont la nature est animée et la situationrespective des êtres qui la composent [...] embrasserait dans la même formule les mouvements des plus grandscorps de l'univers et ceux du plus léger atome : rien ne serait incertain pour elle, et l'avenir, comme le passé, seraitprésent à ses yeux.
» Laplace, Essai philosophique sur les probabilités, 1814. Laplace énonce là le principe même du déterminisme universel, selon lequel les lois causales gouvernent touteschoses dans l'univers.
Ainsi tout événement peut être considéré comme l'effet des événements qui l'ont précédé etcomme la cause des événements qui lui succéderont, les états successifs de la nature s'enchaînant comme parnécessité les uns aux autres.
« Croyez-vous sincèrement que la ruade d'un cheval dans la campagne française dérange le vol d'un papillon dansles lies de la Sonde ? » Bachelard, L'Activité rationaliste de la physique contemporaine, 1951. Bachelard souligne ici le caractère monstrueux du déterminisme universel.
Si l'on s'attache en effet à rechercher lesantécédents des plus petits mouvements des plus petites portions de l'univers, on obtient ce qu'on pourrait appelerun « déterminisme de l'insignifiant ».
« Dieu ne joue pas aux dés.
» Formule favorite d'Einstein (1879-1955). L'inventeur de la théorie de la relativité a toujours été un farouche partisan du déterminisme.
D'après lui, la natureprésente une harmonie d'où tout hasard est exclu.
Et si nous l'invoquons à propos de certains phénomènes, c'estseulement que l'état actuel de nos connaissances ne nous permet pas de tout prédire avec exactitude.
« Les événements amenés par la combinaison ou la rencontre d'autres événements qui appartiennent à des sériesindépendantes les unes des autres, sont ce qu'on nomme des événements fortuits, ou des résultats du hasard.
»Cournot, Sur les fondements de nos connaissances, 1851..
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