Existe-t-il un écart entre ce que je suis et ce que j'ai conscience d'être ?
Publié le 10/09/2005
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Leibniz dans l'Essai sur l'entendement humain lorsqu'il évoque les petites perceptions.
Il montre ainsi que notre perception consciente est composée d'une infinité de petites perceptions.Notre appétit conscient est composé d'une infinité de petits appétits.
Qu'est-ce qu'il veut dire quand il dit que notre perception consciente est composéed'une infinité de petites perceptions, exactement comme la perception dubruit de la mer est composée de la perception de toutes les gouttes d'eau ?Les passages du conscient à l'inconscient et de l'inconscient au conscientrenvoient à un inconscient différentiel et pas à un inconscient d'opposition.Or, c'est complètement différent de concevoir un inconscient qui exprime desdifférentiels de la conscience ou de concevoir un inconscient qui exprime uneforce qui s'oppose à la conscience et qui entre en conflit avec elle.
End'autres termes, chez Leibniz, il y a un rapport entre la conscience etl'inconscient, un rapport de différence à différences évanouissantes, chezFreud il y a un rapport d'opposition de forces.
"D'ailleurs il y a mille marques qui font juger qu'il y a à tout moment uneinfinité de perceptions en nous, mais sans aperception et sans réflexion,c'est-à-dire des changements dans l'âme même dont nous ne nousapercevons pas, parce que les impressions sont ou trop petites ou en tropgrand nombre ou trop unies, en sorte qu'elles n'ont rien d'assez distinguant àpart, mais jointes à d'autres, elles ne laissent pas de faire leur effet et de sefaire sentir au moins confusément dans l'assemblage.
C'est ainsi quel'accoutumance fait que nous ne prenons pas garde au mouvement d'un moulin ou à une chute d'eau, quand nous avons habité tout auprès depuis quelque temps.
Ce n'est pas que cemouvement ne frappe toujours nos organes, et qu'il ne se passe encore quelque chose dans l'âme qui y réponde, àcause de l'harmonie de l'âme et du corps, mais ces impressions qui sont dans l'âme et dans le corps, destituées desattraits de la nouveauté, ne sont pas assez fortes pour s'attirer notre attention et notre mémoire, attachées à desobjets plus occupants.
Car toute attention demande de la mémoire, et souvent quand nous ne sommes plusadmonestés pour ainsi dire et avertis de prendre garde, à quelques-unes de nos propres perceptions présentes,nous les laissons passer sans réflexion et même sans être remarquées ; mais si quelqu'un nous en avertit incontinentaprès et nous fait remarquer par exemple, quelque bruit qu'on vient d'entendre, nous nous en souvenons et nousnous apercevons d'en avoir eu tantôt quelque sentiment (...).
Et pour juger encore mieux des petites perceptionsque nous ne saurions distinguer dans la foule, j'ai coutume de me servir de l'exemple du mugissement ou du bruit dela mer dont on est frappé quand on est au rivage.
Pour entendre ce bruit comme l'on fait, il faut bien qu'on entendeles parties qui composent ce tout, c'est-à-dire les bruits de chaque vague, quoique chacun de ces petits bruits nese fasse connaître que dans l'assemblage confus de tous les autres ensemble, c'est-à-dire dans ce mugissementmême, et ne se remarquerait pas si cette vague qui le fait était seule." Leibniz, Nouveaux Essais sur l'entendement humain
Ce que Feud a découvert véritablement c'est l'importance quantitative des faits psychiques inconscients, et lesfaits psychiques inconscientes agissant en tant qu'inconscient.
Qui nous dit que la conscience bénéficie d'une telleimmunité? Il faudrait alors que la conscience soit pure intériorité, que je puisse discerner totalement "avoirconscience de soi" et "du monde".
Or, ce n'est pas le cas.
On aboutit ici à une nouvelle déf de la conscience: elleest toujours conscience de quelque chose.
D'où : le postulat nécessaire au privilège de la conscience étant détruit,on ne peut être sûr d'être tel que ce que l'on a conscience d'être.
Freud va être amené à concevoir que bon nombre de maladies, mais aussi d'actes quotidiens s'expliquent si l'on admet l'hypothèse de l'inconscient.
Il yaurait en nous u « réservoir » de forces et de désirs (ou pulsions) dont nous n'aurions pas conscience, mais qui agiraient sur nous..
Pour le direbrutalement, en ce sens, l'homme n'agirait pas (ne choisirait pas ses actes etoute connaissance de cause, dans la clarté), mais serait agi (c'est-à-diresubirait, malgré lui, des forces le contraignant à agir) : il ne serait pas« maître dans sa propre maison », il ne serait pas maître de lui.
Empruntons à Freud un exemple simple.
Un président de séance, à l'ouverture dit « Je déclare la séance fermée » au lieu de dire « Je déclare la séance ouverte ».
Personne ne peut se méprendre sur ses sentiments ; il préférerait ne pas être là.
Mais ce désir (ne pas assister au colloque) ne peut s'exprimerdirectement, car il heurterait la politesse, les obligations sociales,professionnelles, morales du sujet.
Notre président subit donc deux forcescontraires : l'une parfaitement en accord avec les obligations conscientes,l'autre qui ne l'est pas et qui ne peut s'exprimer directement, ouvertement.Il y a donc conflit, au sein du même homme, entre un désir conscient,conforme aux normes morales et un autre désir plus « gênant ».
Or, dans notre exemple, ce second désir, malgré la volonté de politesse du président,parvient à s'exprimer, mais de façon détournée, anodine : on dira que « sa.
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