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Existe-t-il un droit à la paresse ?

Publié le 11/04/2009

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On assiste   au paradoxe suivant : le droit légitime au repos, plutôt qu’à la paresse, qui devrait récompenser le travailleur devient une obligation à laquelle il est contraint socialement de se soumettre : la pression sociale est forte puisque l’on passe pour un imbécile si on ne part jamais en vacances ou aux sports d’hiver,  et à laquelle la société contraint parce qu’elle a besoin de ce temps mort pour que le travailleur reprenne des forces pour retravailler ! Dans certains cas, le travail est si abrutissant que la paresse est nécessaire au travail lui-même. Il faut donc éviter une lecture naïve de notre société qui octroierait avec bonté plus de droit à l’oisiveté par seul souci d’humanisme, il faut bien voir qu’il s’agit d’une condition de plus en plus nécessaire au maintien d’une société de production.

Puisqu’il est clair que ce nouveau droit à la paresse, institutionnalisé, juridiquement reconnu, n’est, à regret et pour la plupart du temps, qu’un effet de la nature présente du travail, on peut souhaiter une organisation différente et plus humaine du travail pour l’avenir et, surtout, poser que le véritable droit à ne rien faire, droit à une liberté voulue et donc active, ne viendra que d’un travail qui sera parvenu à réconcilier l’homme avec lui-même.

 

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« particuliers.

Le XIXe siècle a vu l'essor du système capitaliste dans toute l'Europe industrielle ainsi que l'essor dumachinisme.

Ce sont ces deux aspects qui ont infléchi la nature même du travail et qu'il faut préciser 2.1.

– La dépossession du travail . Le travail ne se définit plus que par le gain qu'il procure, il est réduit à l'état de marchandise, de là se pose laquestion du prix du travail.

Mesure inhérente de toute valeur, le travail n'a pas de valeur.

Le prix du travail, c'est lesalaire ; le salaire naturel est son produit.

Une partie seulement de la valeur ajoutée par le travail constitue lesalaire proprement dit, l'autre partie constitue quant à elle le profit.

Le partage entre salarié et profiteur estlibrement discuté dans le contrat de travail, mais, de fait, le salarié se trouve dans la dépendance du capital : lesalaire le plus bas correspond à la subsistance du travailleur.

Le taux du salaire est défini d'après la 3/4 valeur des biens nécessaires à la production et à l'entretien du travailleur.

C'est ainsi que se définit la valeur de laforce de travail.

La valeur d'échange de la force de travail est inférieur à sa valeur d'usage, de là l'origine du profit.

2.2.

– Le travail exploité . D'aliéné, le travail devient exploité.

La production des travailleurs est liée à la fluctuation du marché.

C'est là que sesitue le problème du chômage, à distinguer de la paresse.

2.3.

– Le machinisme . L'introduction de la machine qui est censée accroître la production et parfois remplacer l'homme, ce qui rend letravail mécanisé.

C'est là que s'inscrivent le Taylorisme et le travail à la chaîne, qualifiés par Freidmann de travail en miettes .

La machine se substitue à l'habileté de l'homme dans le maniement des outils de transformation de la matière.Dans une telle optique, il devient légitime de revendiquer sinon un droit moralement reconnu à la paresse, du moinsun droit au repos , rendu nécessaire par les conditions de plus en plus dures de ce type de travail.

D'ailleurs la réduction du temps de travail semble indiquer une prise de conscience de ce problème, au niveau de l'ensemble de lasociété.On remarque d'une part que ce droit est non seulement reconnu moralement mais aussi juridiquement etinstitutionnellement : les salariés obtiennent les congés payés, la création d'un Ministère du temps libre, la semainede 39 heures puis de 35 heures, les RTT, etc.

Mais, d'autre part, en elle-même, cette reconnaissance interroge :comment peut-il se faire qu'une société dont la logique même ne peut être que le travail tolère-t-elle l'oisiveté ? N'ya-t-il pas ici un déplacement de la notion de droit à celle de devoir ? 3.

– L'obligation de paresse et l'enrégimentement des loisirs . 3.1.

– L'ennui dans le travail . De nombreux types de travail engendrent l'ennui.

Mais il faut pouvoir distinguer un travail industriel qui resteanonyme, mécanique et en définitive aliénant, d'un travail artisanal qui se rapproche de l'artistique et dont laproduction est à l'honneur de celui qui l'a produite.

Certains métiers sont passionnants, ils attirent lareconnaissance ; d'autres sont monotones, répétitifs, fatigants, anonymes.

3.2.

– Que faire du temps libre ? Pour la catégorie de personnes que le temps de travail épuise, le temps libre est davantage un temps derécupération qu'un temps qui rappellerait l' otium des latins.

Le temps libre devient dès lors un vide embarrassant qu'il s'agit de remplir sans savoir comment et en ayant perdu la force de le faire.

Cet état de fait explique pour unegrande partie la forme passive que prennent les loisirs pour la plupart de ces personnes, elles s'en remettent àd'autres (voyages organisés, camps de vacances, club Med, etc.). 4/4 3.3.

– Le loisir comme échappatoire au travail . Au fond, le loisir n'est pas tant apprécié comme tel que parce qu'il offre l'échappatoire essentiel au travail.

« Le loisirtire sa force et ses caractères de masse de l'aliénation du travailleur dans son travail » (Domenach).

Conclusion. »

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